20 : Jared

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Après avoir essayé de convaincre Thea de dormir, en vain, j'abandonne et finis par me rendormir. Je faisais un rêve agréable, du genre où on sortait ensemble sans qu'il y ait de problèmes, mais cela restera à tout jamais un rêve.

Je pensais avoir le loisir d'être réveillé par l'alarme de mon téléphone, mais non. Quelque chose de bien plus effrayant m'a réveillé.

Un cri. Un hurlement. Un hurlement déchirant. Il est long. Et il résonne fort à mes oreilles. Vu la proximité, ça ne peut être que Thea. Personne d'autre n'est aussi proche.

Une fois qu'elle a fini, elle ne réitère pas son cri. Elle souffle simplement très rapidement, en essayant de reprendre ses esprits. Elle transpire, encore plus avec ses cheveux lâchés.

Je l'aide, prêt à rester si jamais elle me repousse. Mais ce n'est pas le cas. Je pose mes doigts sur son cou (sa fréquence cardiaque est extrêmement élevée, je ne pense même pas avoir atteint ce seuil lors de mes affaires les plus dangereuses), j'essuie la transpiration de ses joues et je la force à me regarder dans les yeux. Je l'appelle d'une voix douce.

- Thea... Thea, tout va bien, il n'y a que moi. On est à Los Angeles, pour une affaire, elle est terminée, plus de danger. Tout va bien, il n'y plus de danger, je répète. Okay ?

- Je...

- C'est calme, tout va bien. Chut... tu n'a plus rien à craindre.

Au fur et à mesure que je lui parle, sa fréquence cardiaque ralentit et son souffle se régularise. Elle déglutit, ferme les yeux et se laisse tomber contre mon épaule. Je regarde l'heure : quatre heures du matin. Si on imagine qu'elle s'est endormie vers une heure du matin, ça lui fait environ (ou moins de) trois heures de sommeil. Elle ne va vraiment pas bien...

Sans un mot de plus, Thea est tombée dans les bras de Morphée (enfin, j'espère) en un clin d'œil, toujours posée sur mon épaule. Mais moi, pour le coup, impossible.

Je récupère son ordinateur qu'elle n'avait pas verrouillé et qu'elle a laissé à nos pieds. Je vois qu'elle a commencé son rapport d'enquête. Je vais le finir, pour autant que je fasse quelque chose d'utile...

A six heures et demie, j'ai fini. Je ferme l'ordinateur et soupire. Je ne veux pas me plaindre mais mon épaule commence à me faire mal. Et je ne sais pas pourquoi, mais je me mets à rigoler. Mais d'un rire débile, en plus. J'essaye d'être silencieux mais c'est difficile. Et par malheur, je finis par réveiller Thea. Crétin...

- Qu'est-ce que tu fais ? murmure-t-elle.

- Je sais pas, dis-je en essayant d'arrêter de rire. Tu vas être contente, j'ai fini ton rapport. Enfin, notre rapport, du coup.

- Il me manquait une partie à moi, avant la tienne.

- C'est pas grave. Comme ça, c'est terminé. Dans l'avion, tu pourras faire quelque chose de plus utile. Comme dormir, par exemple.

J'arrête net de rigoler. Je crois que la journée à rallonge d'hier m'a vraiment épuisé...

Thea récupère son ordinateur. Elle doit se souvenir de l'avoir laissé ouvert car elle ne me demande pas comment j'ai fait pour le déverrouiller. Elle le repose par terre et se frotte les yeux.

- Allez, debout, dit-elle.

- Quoi ? Mais il est même pas sept heures du matin...

- Exactement. Notre avion est à neuf heures. Lève-toi.

Sur ces paroles, elle se lève et commence à ramasser toutes ses affaires. Je me demande vraiment comment elle a fait pour venir en mission infiltration, en étant dotée d'hypermnésie et avec une attelle. Franchement, respect.

Unforgettable [TERMINÉE - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant