10 : Thea

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En fait, au début, c'était juste une journée normale. Il est neuf heures, nous sommes jeudi. Nous avions trouvé une piste concernant les trafiquants de drogues, et nous sommes donc allés voir. Ce qui veut dire, raid dans un entrepôt désaffecté. Pourquoi ils adorent ce genre d'endroit ?

Sur place, il n'y avait rien, mais il y avait tout le monde. Tout le réseau était là, mais il n'y avait aucun matériel. Autant vous dire qu'on était un peu déconcertés. Ils se sont tournés vers nous, les mains levées, comme s'ils allaient se rendre. Nous avons baissé notre garde et nos armes un instant, ce qui leur a suffi pour nous attaquer. Apparemment, ces gars-là ne veulent pas d'armes ! Il paraît qu'ils préfèrent la drogue.

Vous voyez, dans un film, quand le héros se bat avec le méchant ? Et bien c'est ce qui nous est arrivé. Sauf que... il m'a cassé le poignet droit, cet enfoiré !

Pourquoi ça n'arrive qu'à moi, ce genre de truc ??

Légèrement contrariée (en vrai, j'étais furieuse), je l'ai chopé et foutu dans une de nos caisses, parce que je sentais que les autres allaient nous filer entre les doigts. Et devinez quoi ? Ils nous ont filé entre les doigts ! Putain, qui sait quand on aura une autre chance de les avoir... Jared a bien essayé d'en poursuivre un, mais...

- Elle (oui, c'est une femme) a été récupérée par quelqu'un dans une voiture. Je n'ai pas vu le visage de la mademoiselle mais j'ai relevé la plaque d'immatriculation. Je n'ai pas eu d'angle de tir pour leur crever les pneus.

J'étais entourée de Jared, Gabriel, Sacha, et Léna lorsqu'il a prononcé ces phrases. Un détail m'échappait...

- Tu n'as pas vu le visage de la "demoiselle" (je grimace, parce qu'en mimant les guillemets, je me suis fait mal au poignet), mais tu as vu le visage du conducteur ? j'interroge.

- J'ai un vague doute. Mais il ressemblait à Jules, je crois, suppose Jared.

- Jules ? T'es sûr ? j'insiste.

- Non, j'ai un vague doute, je te dis, répond-t-il, légèrement agacé.

- C'est qui, Jules ? enchaîne Gabriel.

- Jules ? Genre Jules, ton ex ? demande Sacha.

Silence de Léna, mais elle a remarqué la boulette. Elle ferme les yeux, secoue la tête, une main posée sur son front.

Je grimace une nouvelle fois, autant pour l'indélicatesse des garçons que pour ma blessure.

- Oui, Jules est le prénom de mon ex, j'annonce. Mais pour le moment, on en est pas sûrs, ce qui veut dire recherche sur le terrain et dans toutes nos bases de données, ou caméras sur les routes, ou preuves trouvées ici... tout ce qui pourrait nous aider. Allez, au boulot.

- Fais gaffe, tu peux pas rester ici, tu dois aller à l'hôpital, me préviens Sacha. Viens, je t'emmène.

- Merci beaucoup.

- Ne t'inquiète pas. On vous laisse, les gars. Tâchez de relever le plus d'indices !

- Très drôle, murmure Jared.

Arrivés à sa voiture, Sacha trouve drôle de me parler par-dessus. Et il me dit :

- J'ai très envie de te dire que ça te fera du bien.

- Et pourquoi cela me ferait du bien ?

- Parce qu'un plâtre t'empêchera de conduire.

Je lève les yeux au ciel et m'installe sur mon siège en râlant. Sacha fait pareil, sans râler. Il démarre.

- Tu sais ma belle, si Léna et moi, on est tes meilleurs amis, c'est pas pour rien. Je sais bien que tu es allée TOUTE SEULE à ce bar vendredi soir, et que tu es allée TOUTE SEULE chez Léna ce matin.

Unforgettable [TERMINÉE - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant