CHAPITRE 2. Bienvenue dans l'équipe, Madame Mendoza.

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Leonessa

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Leonessa

Je suis tirée de mon sommeil par la sensation de lèvres parcourant la peau de mon épaule. J'ouvre les yeux pour trouver mon fiancé à califourchon au dessus de mon corps, habillé en tenue de sport.

— Tu viens courir ?

Je grogne en enfouissant ma tête sous la couverture. Harry a compris le message. J'entends son rire s'éloigner puis la porte de l'appartement claquer.

Il est six heures, un dimanche matin, et je n'ai aucune envie d'aller courir. Oui, ça, ça a bien changé.

Laisse-moi du temps avant de reprendre mes habitudes, Harry. J'ai besoin de temps pour réapprendre à aimer mon corps et à ne pas le haïr pour ce qu'il a fait. Ce qu'il nous a fait.

Avant, je ne rechignais devant aucun entraînement, j'étais plutôt friande des heures supplémentaires. Me lever aux aurores ne me dérangeait pas, c'était satisfaisant.

Après l'accident, j'ai arrêté. Ensuite, j'ai repris. Jusqu'à il y a un an.

Dans un soupir, je finis par me lever. Si c'était simplement pour me dire que tu partais courir – car tu sais que je ne serais pas venue –, tu aurais pu t'abstenir, Harry. J'aurais dormi encore un peu.

Maintenant que je suis réveillée, autant servir à quelque chose. Je prends le petit-déjeuner devant la télévision et, par la baie vitrée de l'appartement, je guette le jour illuminer le ciel bleu de Miami.

Lorsque j'ai quitté l'Italie pour venir ici, à la faculté, j'étais persuadée que je ne m'y ferais jamais. Je ne connaissais personne. Se retrouver seule dans une aussi grande ville, ce n'était pas rassurant.

Syracuse me manquait beaucoup les premiers temps, mes parents et le reste de ma famille aussi. Mais j'étais si reconnaissante d'avoir été sélectionnée par cette université. La meilleure des États-Unis dans le domaine de la natation, elle a fait de moi la meilleure dans ma spécialité, à mon niveau.

Avoir la double nationalité m'a permis de choisir l'équipe nationale que je voulais intégrer pour les Jeux Olympiques. J'ai choisi l'Amérique car c'est mon père — américain — qui m'a donné envie de nager. Quand j'étais petite, c'est lui qui m'emmenait en mer et qui passait ses journées à me chronométrer. Un pied dans l'eau, le regard sur la montre. La multitude de trophées que j'ai gagnés appartiennent autant à lui qu'à moi.

L'Italie, c'est chez moi, là où je suis née, où j'ai fait mes premiers pas. L'endroit où je me suis réfugiée quand ça n'allait pas. Alors à l'intérieur de ma veste de compétition, ma mère a cousu un drapeau italien. Lorsque je la refermais sur ma poitrine, l'écusson se collait à mon cœur.

Me rejouer mentalement les deux finales olympiques que j'ai remportées, l'une sur un huit-cents mètres, l'autre sur un deux-cents mètres, a l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. Je les chasse de mes pensées et m'affaire à cuisiner. C'était une autre époque, elle est révolue aujourd'hui. Se tourner vers l'avenir, c'est ce que je dois faire.

CHILDHOOD SWEETHEART (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant