Maybe {TOME 1 et 2} - TERMINÉ

-2-

Wayne

Septembre

De toutes les personnes que je m'attendais à voir, cette paire de yeux vert était la dernière à laquelle j'avais pensé. Je dois avouer que cela ne m'a même pas traversé l'esprit et pourtant, dans sa petite jupe plissée, Amber est bien devant moi.

Elle porte comme toujours ses docs qui lui donne une silhouette à tomber. Élancée, je jurais que tous les hommes ne regardent qu'elle ce soir... dont moi. Trois ans que je ne l'ai pas vue, j'aurai dû préparer mon corps à cette éventualité.

Ma réflexion n'aurait jamais pu être aussi que quand je sens ma queue me faire terriblement mal. Il faut que tu penses à autre chose.

Facile.

Assez vite je repère ma petite sœur qui n'est jamais très loin de sa meilleure amie. Dos à moi, elle ne m'a pas encore remarqué. Seule Amber a ses yeux plantés dans les miens.

Sans le vouloir, mon regard s'attarde un peu trop sur ce corps de femme. Si ça n'avait pas été elle, je pense que je l'aurai déjà accostée ou même mis dans mon lit, mais c'est elle.

Et ça veut dire tellement de chose.

J'ai besoin d'attendre la réflexion de mon adjoint pour me décoller d'elle :

— Matt nous attend à l'étage.

Tyler me tape sur l'épaule avant de passer devant moi. Du coin de l'œil, j'essaye de faire comprendre à Amber qu'il faut partir. Les sourcils froncés, j'ai l'impression qu'elle se fou de moi.

Mes poings se serrent et c'est confirmé, elle se fou clairement de ma gueule quand elle se retourne l'air de « je ne te connais pas ».

Avant de monter à l'étage, je lance à mes amis :

— Tina, Andrew, surveillez Grace.

Les deux acquiescent d'un signe de tête. La métisse et le blond se faufilent dans la fête qui reprend enfin.

Je regrette immédiatement de n'avoir rien dit à propos d'Amber mais personne ne doit savoir. Grace est déjà en danger, une personne à protéger est déjà de trop.

Être les enfants hérités du plus grand gang d'Oregon n'est pas cadeau. Je veux que ma sœur vive une vie normale. Même si cela signifie lui cacher la vérité.

Tu protèges tout autant Amber, me rappelle ma conscience. Malgré moi, je ne peux pas oublier tous ses moments passés avec elle. Mais si moi je les connais, personne ne doit savoir. Je préfère l'éviter. C'est une faiblesse de trop.

Par-dessus mon épaule, j'aperçois Amber qui ne nous lâche pas du regard.

— Ça devient critique.

La voix de Tyler est chargée d'anxiété et je comprends qu'on ne rigole plus. En un seul regard, je fais comprendre à mon meilleur ami que je passe devant. Comme toujours, tout le monde s'écarte sur mon passage. Aucun n'oserait me toucher. J'entends encore quelques chuchotements sur nous, mais aucun ose me poser la question, « qu'est-ce qu'il fait ici ? ».

Cette question fait apparaitre un sourire narquois sur mes lèvres : s'ils savaient.

— La chambre du fond.

Sans que Tyler me donne de précision j'aurai pu le deviner avec les cris qui sortent de la pièce.

Je n'ai aucun mouvement de recul, aucune once d'hésitation quand j'ouvre la porte franchement. Un homme est assis sur une chaise en bois, le visage recouvert de sang et une chaussette dans la bouche.