Maybe {TOME 1 et 2} - TERMINÉ

-31-

Wayne

Novembre

—     Wayne, je n'aime pas les surprises. Où est-ce qu'on va, glousse Amber, les yeux bandés.

Mes mains posées sur son visage délicat, nous avançons à l'extérieur du QG. De nombreux invités nous suivent. La coutume d'aujourd'hui ne change pas, tout le monde connaît le prochain événement, à part peut-être la princesse que je tiens là.

—     Mais réponds-moi, sinon j'enlève tes mains, commence-t-elle à s'énerver.

Je ne peux pas m'empêcher de rire et elle non plus, elle se joint à moi la seconde d'après. À quelques centimètres d'elle, je ne l'ai jamais trouvée aussi ravissante. Ses yeux sont maquillés très légèrement, juste un peu de mascara pour faire ressortir leurs couleurs vertes. Mais, je m'attarde plutôt sur ses lèvres, cette couleur de rouge me donne envie de l'éparpiller partout sur mon corps. Je tressaille quand sa langue passe sur sa lèvre inférieure et ma queue non plus ne reste pas indifférente.

—     Nous sommes arrivés mon cœur, déclaré-je. Tu peux te détendre.

Je la retire de l'obscurité et ses paupières qui s'agitent me donnent envie de rire une nouvelle fois. La boule dans mon ventre refait surface mais cette fois-ci, elle bouge comme si des vers s'agitaient à l'intérieur. Ses yeux retrouvent les miens, nos deux verts se mélangent une nouvelle fois. Je m'attarde un peu trop sur ses lèvres et je rêve de l'embrasser, sans jamais la libérer. Je me détourne lorsque je vois ses yeux brillés.

Je ne vais pas pouvoir me contenir.

—     Ta surprise se trouve là, lui indiqué-je le ciel.

—     Désolée, mais je ne vois rien. Je ne pense pas que tu puisses m'offrir le ciel.

Du coin de l'œil, je la vois se mordiller la lèvre pour s'empêcher de rire à sa propre blague.

Son humeur est toujours pathétique.

En cinq ans, mes sentiments se sont enfouis au plus profond, mais apparemment mon cœur n'a jamais cessé de battre pour elle. Un pincement se fait ressentir, quand je repense à tous ces moments passés loin d'elle. Ceux que j'éloigne le plus vite possible en secouant la tête de gauche à droite.

—     Ton cadeau n'est pas le ciel... Enfin pas encore, lui avoué-je.

—     Wayne ! Dis-moi, se plante-t-elle devant moi pour me regarder dans les yeux.

La tête haute et les joues légèrement rosies, je rêve de lui attraper son visage et de lui écraser celui-ci.

Qu'est-ce qu'il m'arrive bon sang !

Sa tête parcourt tous les invités du regard :

—     Pourquoi tout le monde attend ? me questionne-t-elle.

Mes yeux se lèvent face à son impatience. J'ai vraiment l'impression de sortir avec une gosse de six ans. Ma conscience déraille quand elle comprend ce que je viens de dire.

Sortir ? Je suis vraiment en train de devenir malade.

Pourtant, quand je la regarde se tourmenter pour trouver ce qu'on fait ici, mon cœur bat une nouvelle fois la chamade.

—     Tourne-toi et arrête de parler princesse, lui dis-je en lui posant mes mains sur ses épaules pour opérer un demi-tour.

À l'instant où mes mains se posent sur ses hanches, son corps frémit sous mes doigts. Je n'ai pas le temps de lui faire la remarque que la première fusée explose dans le ciel. Son souffle se coupe et elle se retourne en me dégageant.