Maybe {TOME 1 et 2} - TERMINÉ

-27-

-Fragile, Kigo & Labrinth-

Wayne

Novembre

Encore un peu sonné, je n'arrive pas à comprendre comment les choses en sont arrivées là. Ma main portée sur ma joue, Tyler vient de me frapper. En cinq ans d'amitié, ce n'était jamais arrivé, mais je dois l'avouer, aujourd'hui, je l'ai mérité.

—     Tu es un abruti, me lance mon meilleur ami.

Assis l'un en face de l'autre dans la cuisine, Tyler n'a pas ouvert la bouche depuis qu'il m'a dit de me calmer. Ces premiers mots ne m'étonnent pas et je ne vais pas les réfuter.

—     Tu es en train de la perdre mec, soupire-t-il.

Même si j'en avais conscience, entendre ces mots me glace le cœur.

Il n'était pourtant pas très chaud.

—     Pourquoi es-tu obligé de pourrir tout ce que tu touches ?

Encore une fois, on dirait qu'il m'a arraché le cœur pour le broyer entre ses mains. Mais encore une fois, je ne réponds pas. Je baisse juste la tête, jouant avec une pomme entre mes mains.

—     Putain, mais tu vas me répondre, s'énerve-t-il finalement en tapant la main sur la table.

Infaillible la plupart du temps, je sursaute à son coup inattendu. Je relève les yeux, n'abuse pas non plus Tyler. Mais je lis dans ses yeux qu'il ne remet pas en doute mon autorité, je lis juste de l'inquiétude. C'est mon ami qui se tient devant moi, non mon second. Je souffle un coup avant de répondre enfin :

—     Je ne supporte pas de la voir en danger. Elle a pris une putain de balle pour me sauver, m'emporté-je. Mais...

—     Mais quoi, me fait-il cracher le morceau.

—     Je ne supporte pas de la voir aussi loin de moi.

Mon cœur refait des siennes, mes battements s'accélèrent. Je maudis ce sentiment qui naît en moi, un sentiment que je ne contrôle pas.

—     Pourquoi tu joues au con comme ça ? me toise-t-il.

—     Je ne sais pas.

—     Tu ne sais pas grand-chose, se moque-t-il.

—     Je sais que je n'ai jamais entendu quelque chose de plus beau que son cœur battre à l'unisson avec le mien. Pourtant, pour que son cœur batte encore, je dois me tenir loin d'elle.

Avec ces révélations, les souvenirs de toutes les nuits -où je l'ai écouté dormir- me reviennent en tête.

Le paradis, voilà où j'étais.

Un ricanement résonne, ce qui me fait remonter la tête dans sa direction.

—     Tu l'aimes ? me demande-t-il, intrigué.

Un ricanement m'échappe à mon tour.

Moi, l'aimer ?

—     Non, bien sûr que non, clamais-je haut et fort.

Certainement pas...

—     Non... répété-je une nouvelle fois pour me convaincre.

Silence.

Les battements de mon cœur sont les seuls à le briser.

—     Enfin, je ne pense pas, lui avoué-je.

Tu es sûr de ne pas savoir ?

—     Tu te mens à toi-même.

—     De quoi ?