Maybe {TOME 1 et 2} - TERMINÉ

-11-

Amber

Septembre

Le doux son des oiseaux qui gazouillent vient me réveiller tout doucement. Je prends le temps de m'étendre, mon corps semble tout courbaturé. Pour la première fois depuis longtemps, ma nuit de sommeil n'a été interrompue aucune fois. Le soleil perce progressivement mes rideaux, mais je n'ai pas encore envie de me lever. De tous les réveils, celui-là est sans doute le meilleur. Mes doigts glissent sous cet oreiller, caressant ce matelas si doux qui ressemble étrangement au mien... 

Les souvenirs de la veille me reviennent comme un flash.

—     Mon lit !

J'ouvre mes yeux et me redresse plus vite que ce que j'aurai dû, ma tête tourne et je retombe sur le matelas. Difficilement, j'essaye de me souvenir de ce qu'il s'est passé.

Des larmes et encore des larmes. Du désir... cette envie de l'embrasser. Nos lèvres si proches, mais plus rien après.

Que s'est-il passé après ?

J'ai besoin de savoir. Un autre flash s'invite et je le revois se moquer de moi tout en s'éloignant. Je ressens la colère, la honte et je me rappelle soudainement avoir marché. Impossible d'oublier le sentiment que j'ai ressenti dans la voiture. Malgré tout, cela ne m'explique pas ce que je fais dans mon lit. En soulevant la couverture, je manque de tomber dans les pommes. Un t-shirt noir, qui ne m'appartient pas, est mon seul vêtement.

Qui m'a changé ?

Je sens alors l'odeur boisée et reconnais le haut de Wayne, celui qu'il portait hier soir. Mon sang ne fait qu'un tour, il m'a vu en string.

—     Arghh, retombé-je sur le lit.

Je peux dire au revoir à mon intégrité.

Tout à coup, mes sens s'éveillent, ON N'A PAS... Il ne me faut que quelques secondes pour être debout et parcourir l'ensemble de ma chambre. De la poubelle du bureau, dans le tiroir de ma table de chevet jusqu'à la salle de bain, aucune trace de capote.

On n'a rien fait.

Mes épaules se décontractent, puis se recontractent immédiatement. Je me redresse complètement paniquée.

À moins qu'on ne se soit pas protégé.

Je parcours la pièce, fulminant des allées et retours. Je ne me souviens de rien, comment c'est possible. Est-ce que la drogue faisait encore effet ? Si j'ai fait ma première fois, j'aimerais d'autant plus m'en souvenir.

Mon souffle s'accélère, je n'arrive pas à le réguler. J'agrippe le meuble, et coule le long. Par terre, démunie de la situation, je n'arrive pas à réagir.

Je ne peux pas faire cela avec lui.

Pas avec Wayne, c'est impossible. Et, si j'avais attrapé une maladie, j'ignore combien de nanas sont passées là-dessus.

Je vais devoir aller faire un dépistage.

Je me relève bien décidée à résoudre ce problème. Ce n'est pas un drame après tout.

Si. 

—     Il va surtout falloir que je lui pose la question.

Merde.

Impuissante à l'idée que ce soit la première option sur la liste, je décide d'aller me recoucher.

Le ridicule ne tue pas... mais il va finir par m'anéantir.

***

—     Aides ma fille, entendé-je mon père au loin. Occupe-toi d'elle avant.

—     Ok, monsieur Bleack.