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Wayne

Mai

Le soleil m'aveugle à peine suis-je sorti du vestiaire. Il commence à prendre la place qui lui est dû dans le ciel, s'imposant et luttant de plus en plus avec le froid. Ce qui est bon avec ce début de mois, c'est que l'hiver commence à être un lointain souvenir. Le genre qu'on a tous envi d'oublier car il ne signifie rien de bon.

— Mec tu magnes ton cul, se retourne Andrew dans ma direction. Je pète la dalle.

Mon ventre qui grogne me rappelle vite à l'ordre. C'est avec un large sourire qu'on se dirige vers la cafétaria.

Le coach a décidé d'intensifier les entrainements, ce qui a pour conséquence qu'on mange deux fois la ration des ogres. Alors quand ils nous voient arriver, ils nous remplissent une énorme assiette. C'est limite si elle ne déborde pas :

— Merci madame, gratifiais-je d'un sourire la cantinière.

— Dans ces moments-là, je ne veux même pas penser à l'assiette que Tyler aurait.

La réflexion d'Andrew lance l'hilarité entre tous les joueurs de football. Si vous pensez qu'on mange beaucoup, cette portion correspond qu'à la moitié de celle de mon vieil ami.

Sourire aux lèvres, je crois soudainement le regard du blondinet. Comme s'il venait de voir un fantôme, il me regarde plutôt étonner.

— Qu'est-ce que tu as ? le bousculais-je.

— Rien... ça fait du bien de parler de lui.

Une certaine tristesse vient s'installer dans ses yeux. Qu'il cache plutôt vite en secouant sa tête et en lançant :

— Grace me rend trop romantique.

Je secoue la tête avec un petit rictus au coin des lèvres. Il n'a peut-être pas assumé mais il a raison. Ce petit moment a pensé à lui et à rigoler avec les autres étaient tellement bons. Les choses ont changé mais on n'est pas obligé de l'oublier. Je reste planté là, au milieu de la cafétaria, quelques secondes. Je regarde mes amis avancés vers notre table. C'est fou comme j'arrive encore à le voir, présent à côté de Matt, en train de balayer ses cheveux en vrac.

— Il a toujours adoré nous décoiffer, sans doute parce qu'il n'avait pas de cheveux...

Quelques têtes se tournent vers moi quand je me mets à ricaner tout seul. Mon téléphone me sort de justesse de la gêne quand il se met à biper.

Mon premier réflex est de me pincer quand je vois l'expéditeur.

— Aïe... marmonnais-je.

Tu es vraiment con.

Impossible de résister, je fonce sur la notification pour voir ce qu'elle m'a envoyé. Mes sourcils se froncent, je ne comprends pas de quoi elle parle :

Ma princesse : Tu devrais faire cela plus souvent.

Comme si elle m'avait vu, je reçois un second message dans la foulée :

Ma princesse : Sourire...

Mon cœur rate un battement quand je lis ce message. Et inévitablement mes lèvres s'étirent, j'ai beau essayé de lutter, c'est bien la seule qui arrive à me rendre heureux avec quelques mots.

Deux semaines sont passées.

Quatorze longs jours que je ne lui ai pas parlé.

Trois-cent-trente-six heures que je n'ai pas posé mes lèvres sur les siennes.

Le temps a beau passé à vive allure, le vide que je ressens est toujours le même. J'ai tout essayé, bossé plus, fais plus de sport, mais rien ne change. C'est la seule à occuper mon esprit non-stop. Je me console comme je peux, ce qui équivaut à l'observer à distance, tous les jours pendant plusieurs minutes.

Maybe {TOME 1 et 2} - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant