Maybe {TOME 1 et 2} - TERMINÉ

-12-

"Oh ! L'amour serait un bien suprême si l'on pouvait mourir de trop aimer !"

Victor Hugo

Amber

Septembre

La rentrée s'est plutôt bien passée... enfin pour une rentrée.

Je ne regrette pas d'avoir choisi une licence en économie, rien ne me correspondrait mieux. Et, je dois avouer que ça fait du bien de retrouver une vie normale. Les vacances sont toujours les bienvenues, mais au bout de quelques mois, je m'ennuie à mourir.

Cela étant, ça me permet de finir ma PAL de 397 livres....

Les cours correspondent à ce que je m'attendais. Même si je n'ai pas écouté grand-chose, avoir Grace avec moi est beaucoup plus divertissant. D'autant plus quand elle commence à me parler de ses histoires de cœur et de sa solitude qui l'envahit. Je vous épargne son mélodrame et ses fausses larmes de crocodiles. D'après elle, je suis la seule qui ne l'ait jamais abandonnée... J'aurais aimé ne jamais entendre cette phrase, ni m'apercevoir de la réalité de ces mots. Cela fait des années que nous sommes toutes les deux et même si je suis heureuse ainsi, j'aimerais qu'elle ait d'autres personnes sur qui compter.

On ignore ce qu'il peut se passer dans la vie.

Cependant, quand je la vois marcher à mes côtés, pour rien au monde, je laisserais ma place. Ses pupilles sont aussi grosses que des billes. On pourrait la confondre avec de la joie, pourtant, c'est plus de l'anxiété qui la consume. Elle a insisté pour m'accompagner au petit restaurant.

J'aimerais tellement que ce ne soit pas une blague.

Grace ne m'a pas laissé le choix, selon elle, cette vieille dame est flippante : « Tu es vraiment idiote, tu n'y vas pas toute seule. Tu as oublié la dernière fois ! ». Et, voilà où on se dirige un lundi soir à 19 h, main dans la main comme toujours.

—     Et s'ils nous kidnappent ? reprend Grace.

Mes pensées ont tellement envahi mon esprit que je mets longtemps à comprendre qu'elle me parle. D'autant plus que ça fait des heures qu'elle me baratine les oreilles avec les mêmes âneries.

Même si je dois avouer que je suis moins anxieuse à l'idée d'être accompagnée.

—     J'aurais dû prévenir Wayne, je le savais. Je vais l'appeler, dit-elle en sortant son téléphone.

L'évocation de son prénom me ramène sur Terre, et comme une alerte qui résonne, je vois le danger. J'arrache l'objet des mains de ma meilleure amie. Son visage estomaqué, les sourcils froncés, elle attend que je lui donne une bonne raison de mon geste. Je prends quelques instants pour qu'une idée me vienne.

Allez Amber.

—     Je... commencé-je.

Super.

—     Pas besoin de le déranger, il doit avoir mieux à faire. On l'appellera si on a vraiment un problème, finis-je.

Un peu mieux, même si je remarque que je ne suis toujours pas la reine des mensonges. 

—     MmmHmmm, je trouve ta réaction quand même très étrange, répond-elle.

Son sourire en coin ne me dit rien qui vaille. Elle se met à croiser ses bras, un doigt qui rebondit, signe qu'elle attend une autre explication. Je dois changer de sujet.

Je lui tends son téléphone et commence à avancer :

—     Il est presque 19h, je vais être en retard, clôturé-je la discussion.