Maybe {TOME 1 et 2} - TERMINÉ

-33-

Amber

Novembre

Ma tête tombe en arrière. Comme si je venais de prendre un coup, une douleur aiguë m'assaille. Elle me fait si mal que je tente de lever ma main pour la soutenir, mais la distance me semble interminable. Mon bras tremble, je n'ai aucune force.

—     Réveille-toi je t'ai dit, entends-je tout à coup.

Mes yeux tentent de s'ouvrir, mais quand je commence à voir, mes paupières retombent sans que je le décide.

—     Putain, bouge-toi ! crie la personne impatiente.

—     J'ess...aye, tenté-je d'articuler.

Ma bouche est complètement sèche, et ma gorge me tiraille. Le souvenir de la drogue de la soirée me revient, les mêmes symptômes. Comme si j'avais été drogué à nouveau.

—     Je vais t'aider alors, cingle la voix grave.

Cette voix masculine.

Ces mots.

Chase.

Tout à coup, les souvenirs me reviennent. Je suis entrée dans le 4x4, rien ne m'a semblé bizarre. Nous avons parlé, même s'il était plutôt distant et froid, rien d'extraordinaire.

Cherche Amber.

Tout à coup, une migraine a frappé ma tête et comme si cela réveillait mes sens, cette odeur me revient. Rien n'était bizarre sauf cette drôle d'odeur, ce parfum de ver... de verveine, bon sang.

—     Tiens, balance Chase.

Tripée.

Gelée.

Je viens de me recevoir un seau d'eau sur la tête. Cela réussit l'effet escompté, mes yeux s'ouvrent enfin. Mes poils se hissent à la vue de ses yeux bleus que je connais plutôt bien. Mais cette fois-ci, je vois son aura noire.

J'ai passé tellement de temps avec lui, comment ai-je pu ne pas m'en apercevoir ?

—     Alors princesse, commence-t-il moqueur.

Ce surnom roule sur sa langue comme s'il venait de balancer une insulte.

—     Ne m'appelle pas ainsi, rassemblé-je mon courage.

—     Pourquoi poulette, relève-t-il ma tête face à lui. Je ne suis pas ton prince charmant.

Ses pupilles qui s'attardent sur mes seins me dégoûtent. Sa langue qui passe sur ses lèvres me donne envie de vomir, et des frissons me parcourent quand je comprends qu'il est vraiment. Il n'était qu'une mascarade.

—     Tu ne seras jamais lui, tourné-je la tête.

Un rire franc résonne mais son regard noir me fait immédiatement tourner la tête.

—     Regarde-moi, aboie-t-il en m'attrapant le visage.

—     Ne me touche pas, lui craché-je dessus.

Je regrette mon acte à l'instant où mon crachat dégouline le long de sa joue. D'un revers, il s'essuie mais son sourire me donne envie de fuir. Accrochée à la taille, les mains et pieds liés ensemble, je ne peux pas bouger.

—     Tu n'es pas si importante tu sais, me toise-t-il d'un air arrogant.

—     Si tu veux quelque chose de moi, je dois être vivante. Et, si tu me touches, je ne ferai jamais rien en ta faveur.

—     Oh, ne t'inquiète pas, reprend-il en ricanant, je n'attends rien de ta part.

—     Alors pourquoi suis-je là, haussé-je la voix.