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Andrew

Je souffle en fermant mon sac. J'ai un entretien sur New-York, il était temps que je le remettre en selle. Anna a commence l'école dans les Hamptons, ce qui fait que je cherchais un job qui me permettait soit d'être sur SH soit de faire un max de télétravail pour pouvoir être le plus souvent à la maison, et ce poste ne demande que deux jours par semaine sur place, les jours des réunions de travail, le reste, on me laisserait le loisir de le faire à distance.
Je descends avec mon bagage à la main, ma mère prépare le petit déjeuner et Anna est déjà attablée à manger des pancakes.
J'embrasse ma mère sur le front et fais mon câlin matinal habituel à ma fille. Ma mère m'apporte un café.

- Merci, je le bois vite je vais être en retard sinon. Anna cheri, tu es sage avec Mamie en mon absence, je reviens demain soir.

- oui papa!

J'embrasse son front et me retourne vers ma mère.

- J'ai mon telephone toujours allumé si besoin je suis là en moins de 2h.

- file, tout va bien se passer, c'est bien que tu aies trouvé ce job.

- C'est pas encore dit tu sais.

- je suis persuadée que ça ira.
Tu ne pouvais pas rentrer ce soir?

- Ben j'ai l'entretien aujourd'hui, et demain si je suis pris je visite le service et assiste à la première réunion. Je verrais pour la suite si j'ai besoin d'être là bas deux jours de suite.

- tu vas dormir....

- au motel!

Je sais très bien où elle veut en venir, Romy vit à New-York , enfin je crois. Toujours sans nouvelle depuis l'enterrement de mon père ... je me sens tellement bête, aujourd'hui c'est elle qui ne veut plus me voir. J'en ai beaucoup parlé avec ma mère, et comme toujours cette dernière a raison. Romy n'est pas responsable, j'avais besoin de trouver un coupable à mon chagrin...avec du recul, les rôles inversés, j'aurai sans doute fait pareil. Et aujourd'hui, elle me manque terriblement. J'avais retrouvé ma meilleure amie, celle que j'ai aimé en secret pendant des années... et j'ai tout fait foirer. Je me déteste tellement pour ça.

Après 2h de route, je me gare au parking souterrain et me rend à mon entretient.
Une heure d'interrogatoire plus tard, le directeur me congédie en me disant qu'il m'enverrait un mail ce soir pour savoir si je reviens demain ou non. J'erre dans les rues de New-York en regardant rapidement les devantures à la recherche d'un hôtel. Une vingtaine de minute plus tard, j'en trouve un qui semble convenable, sûrement pour des personnes d'affaires qui comme moi ne viennent la que pour une nuit de temps en temps.
Je réceptionne les clés et monte à ma chambre. Je m'affale sur le lit en espérant faire une sieste mais mon téléphone vibre dans ma poche. Je pensais que ça serait ma mère pour me donner des nouvelles d'Anna , mais non, c'est Lenny.

[Retour au bercail... ne me vends pas ou je t'étripe]

Je me redresse brusquement. Romy est de retour... qu'est ce que je dois faire? Elle n'a certainement pas envie de me voir, sinon elle aurait répondu à mes messages. En même temps, ils n'avaient rien de chaleureux. Je les relis et me rends compte que je ne me suis même pas excusé. Réfléchis Andrews! Je repasse mes chaussures et me dirige vers leur maison d'édition. Sur la route, je balise, qu'est ce que je vais pourvoir lui dire. On allait se marier et je l'ai jetée sans frais parce que j'étais en deuil. Je n'ai qu'à lui dire ça... bref et sincère.
Une fois dans leur immeuble, l'ascenseur me conduit à son étage. Je m'avance et trouve un grand open Space face à moi. Aucune idée de où est son bureau! Je m'avance vers une employée.

- Excusez moi de vous déranger je cherche le bureau de Mme Paxton.

- En face, derrière la vitre

Je remercie la jeune fille et m'avance de l'autre côté de l'immense pièce. Je fixe ce bureau de verre, et je la vois apparaître déambulant sur ses escarpins dans son tailleur pantalon noir, au téléphone. Elle est classe, elle en impose. Je comprends à l'expression de son visage que la conversation qu'elle est entrain d'avoir ne la ravie pas, loin de là. Elle fait les cents pas. Je remarque aussi que son teint est plus hâlé, comme si elle avait passé ces derniers mois au soleil. Et là, je bloque.Et si pendant ces deux mois je ne lui avais pas manqué en définitive? Elle a l'air d'avoir bonne mine, l'antithèse de moi...

- tu comptes la regarder combien de temps exactement ?

Je me retourne vers la voix qui me sort de mes tourments. Lenny me scrute, adossée au mur non loin.

- Elle a l'air d'aller bien.

- Mouais, c'est son jeu favori ici. « Avoir l'air bien »

- Elle a l'air Deja furax, je ne suis pas certain que ça soit le bon moment pour me manifester. En plus, elle est revenue, a sûrement lu mes messages et n'y a pas répondu... je ne dois pas être le bienvenu.

- je ne vais pas te forcer, mais c'est trop bête, c'est toi qui es venu dans mon bureau pour la chercher le mois dernier et maintenant ...

Lenny est interrompu par une porte qui s'ouvre brusquement, on tourne la tête, il s'agit bien de Romy qui a ouvert cette porte, elle est hors d'elle. Elle s'avance dans l'open Space, elle ne m'a pas encore vu, et parle bien fort pour que tout le monde l'entende

- Qui s'est occupé du dossier Edison?!

On entendrait une mouche voler, personne ne bronche, je vois enfin le « dragon » à m'œuvre, et je dois dire qu'elle est très sexy dans ce rôle. Elle reprend plus fort.

-  je vais finir par le découvrir, alors faites moi gagner du temps, qui ?

Un pauvre gars lève la main presque en tremblant. Les yeux de Romy se tournent vers lui et le foudroient du regard.

- Dans mon bureau!

Le gars se lève sous le regard de pitié de ses collègues, Romy a déjà fait demi tour dans ses quartiers, et claque la porte derrière son employé. Je déglutis et me tourne vers Lenny.

- J'aimerai pas être ce pauvre gars, tu vois clairement je me vois mal débarquer maintenant.

- Mouais...

- Ecoute, Donne moi son adresse, je passerai la voir ce soir quand elle sera rentrée, je ne dois pas rentrer avant demain.

- Comme tu voudras Sully...

Lenny prend son téléphone et écris un message qu'elle m'envoie avec l'adresse de son amie.

- Ne fais pas de connerie... elle a l'air forte comme ça, mais c'est bibi qui ramasse après... et ne crois pas, ces 2 mois t'étaient consacré malgré ce que tu penses.

- Hein?!

- Je ne peux pas en dire plus, Mais tout ce que je peux te dire c'est qu'elle est loin, très loin d'avoir tourné la page.

Lenny repart et me laisse là, les bras ballants dans le pseudo couloir de l'open Space. Qu'est ce qu'elle a voulu dire? Comment ça « m'étaient consacrés »? On ne s'est pas parlé ...
Je sens que ces retrouvailles vont être mouvementées, j'espère juste qu'elle laissera le dragon dans sa cage de verre ...

Remember meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant