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Romy

- Je t'écoute Rom...

Je le regarde, assis face à moi, ses yeux me suppliant de parler, mais maintenant que je suis face à lui, j'ai peur de le faire. La peur... je ne sais pas pourquoi je suis autant terrifiée par lui que je l'aime. Toute ma vie je l'ai mis sur un piédestal, lui au dessus des autres. Est ce que j'ai peur de ne pas être à la hauteur? De croire que je peux effleurer son niveau pour encore finir par me casser la figure ?
Je soupire et sors sa lettre de mon sac.

- je ne sais même pas quoi en dire tellement ta lettre m'a chamboulée, ça devait en être le but sans doute.

- je reconnais...

- laisse moi finir, je ne vais pas y arriver sinon...

- Rom... tu n'as pas besoin de me faire un long plaidoyer pour me dire que tu ne veux plus de nous, je l'ai bien compris tout seul à la séance de dédicace. Cette lettre je l'ai écrite avant ça, et avant de finir à l'hopital, je voulais venir te demander de répondre à ma dernière intervention.

Il va la fermer oui! C'est un effort surhumain pour moi. Je ne veux plus de nous? Il se moque de moi? Pourquoi je serai là sinon?!
Je ferme les yeux pour me donner du courage. Je souffle un bon coup avant de les réouvrir.

- C'est ce que tu penses alors? C'est ce que tu as conclu de notre échange publique? Ta dernière intervention... tu savais très bien que je ne pouvais pas dire à tout le monde que le dernier chapitre est sorti tout droit de mon imagination... pourquoi je suis là à ton avis ? Pourquoi je suis venue ici sachant que tu étais sain et sauf après être passée à l'hôpital ou je pensais te trouver dans le coma ou pire? J'aurai pu rentrer chez moi et laisser faire, tu n'aurais jamais su que j'y étais allée.
Tu as fini par lire les derniers chapitres, tu penses toujours que je suis indigne de ta confiance et que je te cache des choses?

Il déglutit, ne sachant quoi répondre, pour une fois! Je vais pouvoir dire ce que j'ai à dire! Face à son silence, je poursuis en reprenant sa lettre.

- Perturbant de savoir que ta vie était miroir de la mienne de l'autre côté de l'océan Atlantique... de savoir que cet amour que j'ai toujours cru à sens unique et m'étant défendu était en réalité partagé et aussi fort.

Me voilà encore entrain de pleurer, pourquoi est ce que c'est si difficile bon sang ?!

-  « le feu brûlait toujours de façon incandescente » ... il ne s'est jamais éteint en effet. Je le croyais, mais dès que je t'ai vu dans ce restaurant à côté de Jeff, j'ai su que mon mariage était en péril, je me suis embrasée à nouveau. La seule chose qui me faisait lutter, c'est de penser que je n'avais pas cette place pour toi et parce que, chance pour toi je suis une fille de principe, l'infidélité est comme tu le dis « impardonnable ».

Ses yeux ne me quittent pas, je pense qu'il attend vraiment que je termine cette fois.

-  Je pardonne évidemment tes coups te colere, ça n'a jamais ce qui m'a fait peur de toute façon.
« Inséparables »  je trouvais ça moins sur-fait que « ames sœurs » parce que je suis persuadée que s'il t'arrivait quoi que ce soit, je pourrai me laisser mourir.  Je suis tienne depuis toujours, et le serai tojjours... inutile de te dire que Je t'aime, ça serait presque minimiser ce que je ressens pour toi. Je n'ai su le dire à personne d'autre, parce que pour moi « amoureuse »ne peut pas aller sans  Andrew Sullivan.... Dans ta lettre tu semblais si sûr de toi que je terminerai ma vie comme une Sullivan, et là devant toi, tu penses que je veux NOUS oublier? Tu ne veux plus chercher ma réponse à ton intervention?

Je ravale les quelques sanglots qui me restent en travers d d'la gorge, essoufflée de mon monologue.
Je l'interroge du regard, attendant une réponse. Il ne me lache pas des yeux, leur doré est inondé mais me transperce toujours autant.
Je soupire en baissant le regard, je me suis encore plantée? Pourtant sa lettre...
Il se lève et s'approche doucement de moi. Sa main valide relève mon visage.

- Non, Tu viens de  me la donner...

Et ses lèvres s'emparent passionnément des miennes. Mon coeur se gonfle, soulagé. Je pose mes mains sur son torse et agrippe son tee-shirt pour me rapprocher de lui. Nos lèvres ne se séparent plus, mes yeux évacuent les dernières larmes qu'il avait en réserve, mais de joie cette fois. Sa main glisse dans mes cheveux alors que les miennes remontent à ses épaules pour que mes bras encerclent son cou en faisant attention à son bras blessé.
Je l'entends gémir contre ma bouche avant de s'écarter de moi laissant son front contre le mien. Il me chuchote

- je peux parler maintenant ?

Je hoche doucement la tête pour accéder à sa requête. Il me sourit avant de prononcer les mots que j'ai déjà beaucoup trop entendu.

- Épouse moi Rom....

Je lache un rire et il ajoute rapidement avant moi:

- Non, toujours pas de question.

- C'est la dernière fois que je l'entends, compris?

On se sourit amoureusement puis il ne me serre contre lui, j'enfouis mon visage dans son cou.

- je t'aime...

Je ferme les yeux m'exaltant de cette douce mélodie à mes oreilles. Je réalise mon rêve d'ado, Andrew Sullivan, mon idéal, mon meilleur ami, mon alter-ego, mon inséparable...

Remember meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant