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Andrew

Je la regarde dormir sur le ventre à côté de moi, le soleil est entrain de se lever et les rayons naissants caressent son visage. Je soupire en repassant en revue la soirée de la veille, j'espère qu'elle comprend combien elle est importante pour moi. C'était moins une, je pense que si je n'avais pas réussi à la rattraper avant qu'elle ne passe la porte de son immeuble, je serai loin d'être là où je suis aujourd'hui. Je suis partagé entre la laisser dormir et la réveiller, mais de toute évidence son réveil a choisi pour moi. Elle l'éteint machinalement sans ouvrir les yeux, je vois que le matin est toujours aussi difficile pour elle. Je souris lorsque le réveil sonne une deuxième fois, elle ne peut plus l'ignorer, ses yeux vacillent et s'ouvrent doucement. Je caresse son visage en écartant une mèche de cheveux et lui chuchote en souriant:

- Salut beauté...

Elle me sourit, enfouit son visage dans l'oreiller avant de se glisser à mes côtés pour se blottir dans mes bras.

- Hum salut...

J'embrasse le haut de son front et soupire d'aise, heureux de retrouver notre cocon amoureux. Je caresse son épaule du bout des doigts.

- Ne te rendors pas tresor, on est pas le week end.

Je l'entends grogner doucement contre mon torse.

- tu viens de tout gâcher... bravo!

Je lache  un rire en refermant mes bras autour d'elle

- je resterai bien là moi aussi, mais je ne peux pas sécher le boulot, je viens d'être embauché.

- oui... et j'ai beaucoup de travail en réalité ...

Elle se tourne et s'allonge sur moi, les mains sous son menton pour me regarder.

- tu pensais ce que tu as dit hier soir?

- je ne sais pas à quoi tu fais allusion exactement, mais je pensais tout ce que j'ai dit.

Elle me sourit timidement.

- D'accord... tant pis alors.

Je hausse un sourcil d'incompréhension, je ne vois pas à quoi elle peut dire « tant pis ». J'essaie de me repasser tout ce que j'ai dit... que je l'aime, que je veux faire ma vie avec elle, qu'elle n'a pas à avoir peur... non vraiment, je sèche.

- Euh développe.

- Ben tu as dit que Sully n'existait plus

- oui... et en quoi c'est « tant pis »?

- Ben c'est de Sully dont je suis tombée amoureuse au départ.

Je souris, si mignonne en cet instant.

- hum ok, je veux bien rester un peu Sully alors, juste la partie que tu aimais.

Elle se redresse pour venir au dessus de moi, ses yeux dans les miens. Elle pose tendrement son front contre le mien et me chuchote.

- J'apprécie, merci. Mais j'aimais déjà tout...

Elle pose tendrement ses lèvres sur les miennes, je soupire en encerclant son visage de mes mains. Cette femme me fait fondre, j'ai toujours du mal à intégrer parfois, que la femme de ma vie n'est autre que ma meilleure amie. On pensait tous les deux que la limite était infranchissable, et ne devait pas être franchie. On s'était mis des barrières tous les deux pour préserver notre amitié à laquelle on tenait tant, sans se rendre compte qu'on gâchait quelque chose de plus fort.
Notre bulle est percée par son téléphone qui sonne mais cette fois ce n'est pas son réveil.
Elle se détache de moi pour répondre.

- oui Lenny? Non, il est 7h du matin, je n'ai pas encore lu mes mails pourquoi? Quoi?!! Dans son bureau? Toi et moi?! Ok je me bouge!

Elle raccroche et se lève précipitamment.

- Qu'est ce qu'il se passe Rom?

- On est convoquée dans le bureau du directeur avec Elena.

- Pourquoi?

- J'en sais rien! Il veut peut être me virer après mes 2 moi de « télétravail ».

- tu crois?

Elle s'active devant moi en attrapant ses affaires. Je passe rapidement mon caleçon et me lève face à elle pour la stopper.

- hey tresor on se calme, tu fais du bon boulot, ça ne doit pas être pour ça.

Elle soupire en passant ses mains devant son visage.

- On verra bien... je file me préparer!

Elle se dirige vers la salle de bain et s'arrête dans sa progression avant de se tourner brusquement vers moi.

- Euh... tu rentres ce soir pas vrai?

Je hoche la tête pour confirmer. En effet mon devoir paternel m'appelle.
Elle me sourit et s'avance pour me voler un baiser.

- Ok, je trouverai bien quelqu'un pour me loger à Southampton.

Elle me sert un clin d'œil et se dirige vers à salle de bain. Je l'entends crier du couloir.

- oh et si l'envie te prend de prendre une douche...

Je lache un rire et me précipite derrière elle la rattrapant par la taille. J'embrasse son cou avidement en nous faisant avancer vers la salle de bain. Une douche avec elle, je pourrai en prendre dix par jour.

Après la réunion du matin, j'ai bien pris mes marques au boulot, la matinée se passe rapidement. Je me dirige vers la salle de repos pour déjeuner et m'installe quand j'entends dans mon dos :

- Ca y est ! Enfin terminé! C'était grandiose!

Je me retourne vers Maria qui se lève du canapé avec son bouquin à la main.

- à ce point ?

- vous imaginez un peu? Elle l'aime à en crever depuis plus de 10 ans, en secret, pour se rendre compte 10 ans plus tard qu'il l'aimait aussi tout ce temps.

Je manque de m'étouffer avec mon soda. C'est quoi ce Bordel?!? Devant mon air stupéfait , Maria semble bon d'ajouter:

- Vous voyez, ça vous semble incroyable. Mais c'est une histoire vraie pourtant, c'est une œuvre autobiographique.

Je me lève précipitamment en tendant ma main à Maria:

- Je peux voir?

- Oui bien sûr! Je vous le prête maintenant que je l'ai fini, mais je veux bien le récupérer au cas où je veuille le relire.

- évidemment !

Elle me tend le livre que je me presse de regarder « Inséparables » de Rose Mary Hampton. J'ouvre de grands yeux, j'y crois pas! Je tiens entre mes mains le journal des 13 dernières années de Romy, connu par toutes les lectrices d'âge moyen et d'âge mûr du pays. Je n'en reviens pas, pourquoi elle ne m'a rien dit?! C'est génial si son bouquin marche aussi bien. Est ce qu'elle ne voulait pas que je tombe dessus ? Que je lise le fond de sa pensée nous concernant? Une chose est sure, c'est que maintenant je ne peux plus faire comme si je ne l'avais pas vu, il faut que je le lise, il faut que je sache.

Remember meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant