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Romy

Enfin chez moi! Je claque la porte et me défait des mes escarpins et de ma veste. Je suis vannée, cette première journée de reprise fut intense. Je pensais pouvoir gérer à distance, mais de toute évidence non, cet abruti de Tom a failli nous faire perdre un gros contrat. J'ai du ramer pour récupérer cet auteur, en lui promettant qu'à l'avenir je gérerais, moi personnellement, ses affaires. Heureusement que mon roman est bouclé, en phase de correction, parce que c'est pas avec ces incapables que j'aurai pu l'avancer. 50 employés sous moi, et je ne peux compter sur personne.
Après cette longue journée, rien de tel qu'une petite soirée cocooning. Je me fais couler un bon bain chaud, et tamise la lumière avant de m'engouffrer dans l'eau aux senteurs vanillées. Je me prélasse une bonne vingtaine de minute, et quand l'eau commence à tiédir, je me sèche pour passer ma tenue d'intérieur : legging noir et brassière de sport. J'ai toujours aimé avoir la poitrine soutenue, même chez moi. Je ne suis pas de celle qui qui vire leur soutif à peine avoir passer le perron de la maison.
Mon frigo pourrait m'aspirer tant il est vide. Je soupire et ouvre une bouteille de vin pour me servir un verre avant de m'affaler dans le divan pour commander un repas asiatique via l'application de livraison à domicile. J'allume la télé en fond quand mon téléphone vibre et je souris en lisant le message de mon amie.

[pas de plan hot ce soir, si ce n'est ton bouquin. je suis aspirée par ton roman j'ai déjà lu la moitié!]

[ ça doit pas être si mal si ça t'empêche de faire un de tes plans foireux! Tu arriveras peut être même à l'heure au boulot demain]

[ J'adore! Je ne dormirais pas sans avoir terminer]

Je souris, j'espère que les futures lectrices seront aussi enjouées à la lecture que l'est Elena.

Ma quietude est brisée par l'interphone qui sonne. Le livreur ? Déjà?! Je ne pensais pas vivre si prêt du resto japonais.
J'ouvre la porte du bâtiment et attend qu'on frappe à ma porte, ce qui n'a pas tardé.
Je reste sous le choc en l'ouvrant, vraiment figée, les yeux écarquillés.
Si je m'y attendais...

- Andrew?!

- Salut Rom...Je te dérange ?

- Euh non... C'est Que j'étais loin d'imaginer te trouver là, je pensais ouvrir à un livreur.

Il passe sa main dans ses cheveux en se grattant la tête, signe qu'il est mal à l'aise.

- Je peux entrer?

J'ouvre un peu plus ma porte et lui fais signe de la main de rentrer dans mon appartement. Je referme doucement la porte en soupirant. C'est quoi ce délire? Qu'est ce qu'il fait la ?!
Je me retourne vers lui, on se fixe en silence, un peu trop longtemps à mon goût. Vu qu'il ne dit rien, je lui passe devant pour avancer dans le salon et reprends ma place sur le canapé. Soit forte Romy! N'efface pas tout comme à chaque fois, juste parce que c'est Sully! Il t'a jetée, il n'a plus voulu de toi dans un des pires moments de sa vie, il t'en a même tenue pour responsable!
Je le regarde avancer et prendre place dans le fauteuil non loin du canapé. J'hausse un sourcil, bon tu vas parler oui? C'est toi qui es venu chez moi bordel!

- Je... je ne sais même pas par quoi commencer.

- Si toi tu ne le sais pas ... pourquoi tu es la ? Comment tu as eu cette adresse ? Et comment tu as su que j'étais rentrée?

Et là, ça percute dans ma tête. Je reste en suspens.

- Putain la traîtresse! Lenny ! Qui d'autre ! J'y crois pas.

- Ouais...

- Je lui réglerai son compte demain. Qu'est ce que tu veux Andrew?

- M'excuser pour commencer...

Je plisse les yeux en sondant son visage, il a l'air sincère, mais c'est un peu trop facile.

- Et il t'a fallu deux mois pour ça?

- Non, mais je ne savais pas comment te parler, tu avais disparu.

- Des messages Que tu m'as laissée, je n'ai pas lu un semblant d'excuse ou de regret.

- Je sais... et pourtant... je regrette, je n'aurai jamais du t'accabler de la sorte.

- Mouais... tu avais du chagrin, j'ai encaissé, en me disant que tu disais ça sous le coup de la colère, du deuil...

- C'est ça.

- mais quand tu m'as vu à l'enterrement, quand tu as entendu tout ce que j'avais dit sur la tombe de ton père... parce que je sais très bien que tu m'as entendu, écouté attentivement même, rien... c'est la que j'ai compris que c'était bien terminé...

- Dis pas ca Rom !

Je lis la détresse dans son regard, je déglutis. Je baisse le regard vers mes mains et soupire.

- On aura essayé Andrew, on avait peut être raison quand on avait 18 ans de ne rien tenter. J'avais peur que tu me repousses. C'est chose faite, 10 ans plus tard c'est ce qui s'est produit.
Alors ça m'a permis de ne pas me marier avec un parfait connard, mais après ?

Il se lève précipitamment et s'assoit à côté de moi pour prendre mes mains dans les siennes. Nos yeux sont humides, rouges, les siens me supplient.

- Rom... pardonne moi, j'étais pas dans mon état normal, je n'arrivais plus à réfléchir.

- Tu as pensé que je t'avais trahi... j'arrive même pas à comprendre quand est ce que j'ai pu faire quelquechose qui te fasse douter de ma loyauté envers toi. Tout ce que j'ai fait, c'est respecté les paroles de ton père. « si jamais ça se reproduit et que tu es là, je voudrais... que tu n'interviennes pas.Ma Jolie... je suis fatigué, je souffre en silence.pour tout le monde, il faut que ca s'arrête. À chaque fois que je ressors d'ici, c'est donner de l'espoir, un faux espoir, on sait toi et moi comment ça va finir... accepte je t'en prie, pour moi... »
Je tenais énormément à ton père, et tu le sais. Après ça, il m'a demandé de faire partie officiellement de votre famille. Voilà ce qu'il s'est passé ce jour là, et je savais pertinemment, que hospitalisé, je n'aurai rien à décider du tout, le corps médical aurait été là. Je n'ai rien fait Andrew... tu voulais que je te dise que ton père voulait partir? Tu aurais été le disputer pour l'en dissuader. Alors oui, pardon, pardon d'avoir préservé sa volonté, mais je te l'ai dit à refaire, je le referai, même si je connais maintenant la sentence.

Il resserre ses mais autour des miennes.

- J'ai été aveuglé Rom...

- je sais, mais je n'arriverai pas à faire comme si tout ça ne s'est jamais produit, je suis désolée.

Il baisse les yeux et chuchote.

- Mais je t'aime... on s'aime...

- ca n'enlève rien...

- Dis moi ce que je dois faire...

- rentre chez toi Andrew...

Remember meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant