Doux Poison. Tel était le mot pour qualifier sa relation si particulière avec ses deux seules amies qui se trouvaient également être la cause de son isolement.
Intoxiqué par leur amitié, Fukona c'était peu à peu renfermée sur elle-même. Seulement...
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いつも一人だったから、置いて行かないでね
Elle sortit du bureau du professeur Karasuma en tenant son nouvel emploi du temps ainsi qu'un couteau conçut spécialement pour tuer M.Koro. Cela aurait paru étrange qu'elle tienne un couteau, pour n'importe qui n'appartenait pas à cette classe. Mais c'était justement ça, la classe E.
Lorsqu'elle entra dans la classe, elle constata à son grand désarroi qu'elle était vide. La jeune fille attrapa son bento avant de sortir de l'établissement. Ses camarades de classe avaient sans doute décidé de manger dehors en raison de la chaleur. Après tout, ils étaient en mai. Seulement, elle ne les trouvait pas. Ce n'est pas grave, pensa-t-elle. Au moins, elle était définitivement certaine qu'ils ne l'appréciaient pas et elle ne s'était pas humiliée en tentant de devenir amie avec eux.
Elle s'enfonça légèrement dans la forêt pour se trouver un coin à l'ombre. Le regard perdu dans le vide, elle entama sa nourriture. À cet instant, elle aurait tellement voulu que ses deux amies soient avec elle, au moins, elle n'aurait pas eu à supporter cette solitude. Mais c'était impossible. C'était impossible car elle avait toujours été une moins-que-rien et qu'elle était en classe E. C'était impossible car Mujihina et Hokori était deux personnes promises à un brillant avenir et qu'elles étaient en classe A. A présent, tout les séparait.
Quand elle eut fini de manger, elle se releva lentement avant de ranger ses affaires. Il était temps pour elle de retourner en classe. Elle fut la première à retourner en classe et lorsqu'elle s'installa, elle remarqua que ses camarades avaient déjeuné ensemble puisqu'ils venaient de passer tout collectivement la porte de l'établissement. Ses poings se serrèrent légèrement mais elle se força à se détendre. Ce n'était pas grave, de toute façon elle c'était douté qu'eux aussi ne l'aimerait pas.
Soudainement, le professeur Koro s'avança vers elle en lui tendant une feuille. La première chose que Fukona remarqua fut le visage violet barré d'une Croix-Rouge qu'afficha le monstre. Puis, son regard dériva vers l'émoji peu content qu'aborda sa copie et son sang se figea. Du bout des doigts, elle attrapa l'évaluation de Japonais qu'elle venait de complètement rater :
- Fukona, j'aimerais que tu m'expliques cette note. Elle ne correspond pas à ton bulletin habituel.
- Elle pense qu'elle vaut mieux que nous mais elle n'est même pas fichu de réussir une simple éval. Elle se fout de nous et en plus elle est nulle, murmura Terasaka.
Néanmoins, la jeune fille aux cheveux blancs avait tout entendu. Son visage s'assombrit encore plus et elle baissa son regard vers son bureau. Au fond, elle savait qu'il avait raison, son niveau scolaire était médiocre et sa note le prouvait. Elle prit quelques instants afin de murmurer sa réponse :
- Mon bulletin, ça ne sert à rien de le regarder. Sans mes deux amies qui m'aidaient, je ne vaux rien.
Surpris, le professeur ne sut que dire. Il se contenta de regarder la jeune fille se lever et se diriger vers le local servant de vestiaire. C'était l'heure que le cours de sport servant à apprendre au élève à devenir des assassins commence. Une fois qu'elle fut prête elle s'installa sur le côté en attendant que le reste de la classe arrive :
- Et bah alors, la petite génie de la classe A c'est foiré sur un contrôle, c'est drôle ça, affirma Karma. Il ne faut pas bouder, s'exclama-t-il en lui touchant la joue.
Fukona sursauta en tapant la main de son camarade. Elle s'éloigna rapidement de lui pour rejoindre les autres élèves de la classe E qui était déjà prête et équipée pour leur entraînement. Elle était perdue et cela se voyait. Tout cela était nouveau pour elle et jamais elle n'aurait imaginé qu'un jour elle serait formée pour tuer son propre professeur :
- Fukona, j'ai étudié ton dossier et j'ai vu que tu faisais partie non pas d'un mais de deux club.
- Oui, les élèves de la classe A doivent respecter certaines exigences et faire partie de plus d'un club en est une, informa la jeune fille en fixant le sol. Cependant, je n'ai jamais été très douée en tir à l'arc ou en combat rapproché, j'y allais surtout car mes amies y étaient.
Ses mots avaient été prononcés tellement doucement que le professeur Karasuma avait dû se pencher pour les entendre. Il jeta à nouveau un coup d'œil au dossier de l'élève et il fronça les sourcils. Pendant un instant, il hésita à la contredire. D'après ce qu'il avait lu, ce qu'elle venait de dire était entièrement faux. Cependant, il préféra changer de sujet. Il n'avait pas le temps de s'attarder dessus.
Sous les yeux attentifs de la jeune fille, le noiraud attrapa un fusil ainsi que plusieurs munitions qu'il lui présenta :
- Voici un des fusils que nous utilisons et ses munitions. Comme tu peux le voir, elles sont vertes. Elles sont également inoffensives pour les humains mais en contact avec le poulpe, elles deviennent extrêmement dangereuses. Pour tirer, il suffit d'appuyer ici, il désigna la gâchette de l'appareil avant de le donner à Fukona. Je te laisse l'essayer auprès de tes camarades.
Fukona attrapa l'arme, peu certaine. Elle se dirigea vers les cibles et s'installa au côté de ses camarades qui étaient déjà occupés à s'entraîner. Elle les observa pendant un long moment tirer. Ils étaient tellement meilleurs qu'elle, pensa Fukona. Cette simple pensée suffit à la démoraliser et à la déconcentrer.
Elle releva son arme pour se préparer à elle aussi tirer mais elle savait déjà qu'elle échouerait. Elle était revenue, cette sensation que quoi qu'elle fasse, elle était vouée à ne pas réussir. Une détonation résonna et elle observa le résultat. Elle s'y attendait. Elle n'avait même pas touché la cible :
- Je n'y crois pas. Fukona tu a fait pire que Terasaka alors que tu étais au club de Tir à l'arc.
- Je n'ai jamais été très douée de toute façon, répondit la jeune fille.
Elle tourna légèrement la tête pour constater que l'ensemble des élèves c'était arrêté de travailler pour regarder sa performance qui était médiocre. Elle rougit de honte et baissa instinctivement le regard vers le sol :
- ça suffit, il est temps de ranger et après vous pourrez rentrer chez vous, déclara le professeur Karasuma.
La jeune fille soupira de soulagement. Elle remercia intérieurement le professeur Karasuma qui venait de dissiper le malaise qu'elle avait ressenti en voyant tout ses camarades la fixer.
Une fois qu'elle eut terminé de tout ranger, elle attrapa précipitamment son cartable et s'élança en courant dans la pente de la montagne afin qu'elle puisse rapidement rentrer chez elle. Trente minutes plus tard, elle passa le pas de sa maison et la voix jovial de sa mère retentit :
- Alors cette journée ma chérie ?
- C'était sympa, la classe est très agréable. Trois de mes camarades m'ont même proposé de manger ensemble, mentit la jeune fille. Bon, j'ai des devoirs à faire, déclara Fukona en souriant.
Aussitôt, elle s'enferma dans sa chambre sans même attendre la réponse de sa mère. Si elle était restée plus longtemps, sa mère aurait sans doute voulu en savoir plus. Elle ne pouvait pas lui avouer que tout le monde la détestait.
