Doux Poison. Tel était le mot pour qualifier sa relation si particulière avec ses deux seules amies qui se trouvaient également être la cause de son isolement.
Intoxiqué par leur amitié, Fukona c'était peu à peu renfermée sur elle-même. Seulement...
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いつも一人だったから、置いて行かないでね
Sa main était prête à frapper à la porte de la classe E depuis de longues minutes. Elle avait bien l'intention de maintenir la décision qu'elle avait prise la semaine dernière, malgré le fait que ses parents lui avaient fait comprendre qu'elle n'en était pas obligée. Mais à présent, elle tremblait de nervosité. Son esprit était assailli par des questions incessantes : que penserais ses camarades de classe ? Comment pourrait-elle revenir comme si de rien n'était ?
Finalement, elle revint sur ses pas. Rien ne l'obligeait à revenir. Non, je n'ai pas le droit d'abandonner, pensa-t-elle, elle se ravisa. Les minutes qui suivirent furent teintés des bruits de pas de la jeune fille qui ne cessait de faire des aller et retour entre la forêt et la porte de la classe E. Soudainement, prise d'un élan de courage elle entra violemment dans la salle de classe. Aussitôt, une trentaine de paires d'yeux se mirent à la fixer.
Elle était terrifiée et terriblement gênée. Cela s'accentua au moment même où le professeur Koro l'attrapa par les épaules avant de s'exclamer :
- Oh Fukona, si tu savais comment je suis désolée, s'écria-t-il au bord des larmes. Je suis vraiment un très mauvais professeur, j'aurai dû le voir ! Qu'es-ce-que je peux faire pour me faire pardonner ? Je peux te rapporter des glaces d'Italie, il disparut un instant avant de réapparaître en tenant l'objet, ou alors des crêpes. J'ai aussi des places pour des matchs de base-ball, de foot, de rugby mais aussi pour des spectacles de danse, de théâtre...
Il semblait ne plus pouvoir s'arrêter de parler. Fukona avait pourtant essayé à de maintes reprises de l'interrompre. Elle ne voulait pas de tout ça et elle s'en sentait d'ailleurs coupable. Heureusement, leur professeur principal apparut pour intervenir :
- C'est bientôt fini oui ? On est en cours et non à une fête ! Reprenez tout de suite et arrêter d'importuner nos élèves !
- Oui pardon, Fukona tu peux retourner à ta place, nous allons reprendre le cours.
À son grand soulagement, Karasuma et Koro avaient compris son malaise. Elle avait donc profité de cette opportunité pour s'asseoir le plus rapidement possible à sa place. Ses mains anxieuses avaient parcouru la table qui se tenait devant elle. Lorsqu'elle constata qu'Okuda avait bien tenu sa promesse elle sentit des larmes commencer à se former aux coins de ses yeux. Elle voulait croire que cette table signifiait pour elle un nouveau départ. Rien qu'un instant, c'était tout ce qu'elle demandait :
- Au fait, Fukona, je suis content de te revoir ici, déclara Karasuma avant de définitivement disparaître.
Ses joues s'empourprèrent immédiatement. Elle n'était pas habituée à ce que l'attention soit autant portée sur elle. À vrai dire, elle ne se souvenait pas d'un seul moment depuis son entrée au collège où cela était arrivé. Maintenant qu'elle se penchait sur le sujet, elle trouvait que ce changement brusque était étrange. Elle se sentait d'ailleurs nostalgique en repensant à cette époque où tout était tellement plus simple :
- Bon, exceptionnellement je vais vous laisser finir vingt minutes plus tôt. Vous aurez donc à peu près une heure et demie pour manger ! Sur ce, je vous laisse.
Le monstre leur servant de professeur disparut alors en laissant un nuage de poussière derrière lui. Bien entendu, il n'était pas inconscient et il avait donc décidé de se cacher un peu plus loin pour observer le comportement de ses élèves.
