Doux Poison. Tel était le mot pour qualifier sa relation si particulière avec ses deux seules amies qui se trouvaient également être la cause de son isolement.
Intoxiqué par leur amitié, Fukona c'était peu à peu renfermée sur elle-même. Seulement...
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いつも一人だったから、置いて行かないでね
C'était un tyran. Il n'y avait aucun autre mot mieux qualifié que celui-là pour décrire la nouvelle personnalité de leur professeur de sport. Fukona ne ressentait rien d'autre qu'une profonde peur alors qu'elle exécutait machinalement les mouvements qu'ils leur avaient montrés. Il était en train de les priver de tout avenir, tentant lentement de dénuder leur corps de toute volonté et âme pour n'en faire qu'une coquille vide.
Elle ne savait pas comment ni pourquoi, mais elle avait compris quel était son but. Il voulait les dominer et les écraser par la peur. Les contraindre à oublier tout espoir pour les forcer à leur obéir sans rechignement. Ainsi, il aurait des soldats parfaits qui exécutent les ordres sans réfléchir. Elle l'avait compris dès l'instant où il avait frappé Maehara qui avait osé contester leur nouveau programme.
Seulement, elle ne pouvait encore une fois rien faire. Fukona était comme toujours impuissante. Bien qu'elle faisait auparavant partie du club d'arts martiaux, elle savait qu'elle n'aurait jamais le niveau requis pour le battre, ou même pour battre n'importe qui dans cette classe. Ils étaient tous largement meilleurs qu'eux, s'entraînant dès le début de l'année à devenir des assassins professionnels.
Le problème ? Elle n'arrivait plus à regarder ses camarades se briser petit à petit. Elle détestait cette sensation : l'impuissance. Elle était incapable de les observer tomber. Il y avait quelque chose dans son cœur qui la torturait. Elle sentait qu'il la brûlait. Son cœur la démangeait et elle ne pouvait rien faire contre ça. Rien faire, car elle ne savait pas pourquoi cela lui arrivait ni pourquoi elle était autant dérangée par la perspective de voir ses camarades se briser.
Elle ne comprenait rien à la situation de la même manière qu'elle n'arrivait pas à se comprendre elle-même :
- Eh toi ! Pourquoi tu t'arrêtes ? Tu défies toi aussi mon autorité ?
- Si vous le permettez professeur, j'aimerais suivre l'enseignement de Monsieur Karasuma, déclara gentiment Kanzaki.
Aussitôt, la classe s'arrêta pour observer la suite des événements. Tous espéraient secrètement qu'il ne fasse rien et laisse la pauvre Kanzaki tranquille. Cependant, ce n'était pas le cas. Ils observèrent tous, le coup arriva sans même réagir. Bien que le professeur Karasuma intervienne rapidement, il ne put rien faire pour eux et alors, ils durent à nouveau poursuivre.
Elle se détestait tellement de ne pas être capable de se révolter. Il y avait quelque chose en elle qui l'empêchait d'effectuer quoique ce soit. Quelque chose qui pourtant auparavant lui avait crié de se battre, de ne pas abandonner et que sa situation était anormale. Cependant, que pouvez-elle faire contre un professeur alors qu'elle était incapable de se dresser contre Terasaka ou même Hina et Hokori ?