Les trois derniers mois de la vie de Paolo [24]

1.4K 84 53
                                    

Dans la peau de Kimia,
Lundi 28 Octobre
18h15

Voilà deux semaines que je suis revenue deux Punta Cana.
Deux semaines que j'ai repris mon train de vie parisien.
Deux semaines que je ne cesse de me dire que tout ira mieux demain et que le contraire ne cesse d'arriver.

Ma vie se résume à aller au travail , toute la journée , au bureau d'ELLE France , au sinon , je fais du télétravail , chez Sarah , chez qui je squatte depuis mon retour.

Sinon , tous les soirs je suis chez Paolo , je vais le voir après le travail.
Je reste parfois une heure ou deux , on parle, je lui raconte mes journées en extrapolant un peu , histoire qu'il ne sente pas vraiment à quel point je vais mal.

Je vois son état se dégrader chaque jour, comme l'impression que la mort est au dessus de sa tête , et ne cesse pas de le guetter.

Il ne marche plus.
J'arrive pas à réaliser , il y'a encore quelque semaine nous étions à Punta Cana , il avait l'air hein , et aujourd'hui , voici que je ne l'avais jamais vu aussi en mauvaise état.

Le médecin nous avait expliqué de manière la plus simplifié possible qu'à Punta Cana , il avait comme épuisé les dernières réserves de son moteur.

Il a perdu déjà plus de cinq kilo , donc plus de vingt au total, c'est parait pas énorme dis comme ça , mais il les avait perdu en moins de deux semaines et il avait aussi déjà perdu beaucoup de poids à cause des dialyses , une dizaine de kilos.

Il ne reste plus rien de lui, ne serais - ce qu'un que son sourire , ses yeux , son regard incroyable qui réchauffe le cœur en moins d'un instant et ses douces mains , qui devenait tous les jours un peu plus secs quand il me caraissait.

Je vois pas la vie sans lui.
J'ai déjà essayé de me projeter , et ça donne rien.
C'est fou parce qu'on a vécu plus de cinq l'un sans l'autre mais j'avais Cali, qui veillait sur lui et qui me rapportait tout , j'avais toujours un œil sur lui, parce que j'ai toujours su que lui est un moi un jour on serait réunit, et j'ai bien eu raison.

Il est une partie de moi, et c'est pas vraiment explicable , et je comprends totalement que vous ne compreniez pas , lui et moi de toute façon ça n'a jamais été raisonnable , tout ce qui nous concerne a toujours été difficile , presque comme un puzzle à résoudre MAIS dans tout ça , tous le monde sait que je l'aime plus que tout est lui aussi.

Je sors de sa chambre , il vient de s'endormir.
Il ne fait que ça , dormir.
Il nous dit que c'est la meilleure manière pour lui d'éviter de sentir la douleur se son corps , qui était toujours de plus en plus forte.

J'aimerais vous dire que tout ira bien , et que toute façon , il finira par s'en sortir , mais je réalise, dans la peine, de jour en jour , que tout va arriver beaucoup plus vite que prévu.

On est tous là pour lui. On a tous réorganisé nos vie pour qu'elle puisse se concorder avec celle de Paolo.
Moi c'est dans les fin d'après-midi début de soirée que je suis là , d'autre c'est les matins à son réveil , d'autres c'est à leur pose midi , d'autres c'est tous les week-ends , ou d'autres trois jours par semaines.
Tout ce que je veux dire c'est qu'on est toujours là , il y'a toujours quelqu'un près de lui.

On se croise , on se demande même plus comment on va , on essaye tous de ne pas craquer , à chaque fois que j'en croise un j'ai l'impression qu'on joue à qui est le plus fort.
Personne ne veux craquer en public , j'ose imaginé tous ce qu'il se passe derrières les murs et toutes ces façades.

Je croise la mère de Paolo, Alice alors que je voulais sortir. Elle me propose un thé dans la cusine.
Vous savez que ces ma femme préfère chez les Cavalli , peut être parce que c'est une Cavalli par alliance et pas de sang.

Amore mio 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant