☇ vingt-cinq

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[...]

— Jeno va te cacher s'il te plaît, il se passe quelque chose entre papa et maman. C'est inquiétant.

C'est ce lui dit son aîné avant de l'entraîner avec lui dans la cage d'escaliers. D'ici ils peuvent voir la scène, mais personne ne peut les voir. Taeyong met l'une de ses mains sur sa bouche et mets son autre sur celle de son petit-frère. Leurs deux regards sont planté sur ce qu'il se passe. Une énième dispute éclate entre leurs deux parents, ce n'est pas la première et sans doute pas la dernière. Ce qui fait peur aux deux garçons, c'est que cette fois l'homme tient une arme entre ses mains, une arme chargée qui plus est...

Taeyong a terriblement peur que cela dégénère, il a envie de s'interférer mais il se dit que si un seul coup de l'arme s'échappe, c'est forcément lui qui se la prend. Alors il reste là, avec son frère.

– Tu ne t'occupes jamais de tes fils, je ne sais même pas pourquoi je t'ai épousé !

– Je m'occupe d'eux, ils ont plein d'argent.

– Ils demandent et réclament l'amour, l'affection et la tendresse d'un père, pas le fric d'un homme comme toi !

La femme appuie chaque mot, et ceci fait mal aux trois hommes de la maison, le père de famille lui, - qui est alcoolisé -, dégène son arme et la pointe sur sa femme. Celle-ci avance vers son mari et commence à pleurer.
Elle essaye de prendre l'arme des mains de son mari, néanmoins celui-ci la retient fermement puis en une fraction de seconde, tout part en fumé. Le mari, sans faire exprès, appuie sur la gachette et une balle vient transpercer le corps de la femme, celle-ci tombant au sol dans une marre de sang.

C'en est définitivement trop pour Taeyong et Jeno, les deux garçons hurlent et l'aîné part auprès de sa mère. Des larmes coulent sur les deux visages des enfants, ils sont abasourdis par ce qu'il vient d'arriver.

– Tu me dégoûtes papa. Comment tu as pu faire ça ?!

– C'est.. Je ne voulais pas..

– Mais tu l'as fait ! Tu as tué maman ! Espèce de monstre.

Le père de famille, énervé, gifle son fils et lâche son arme avant de prendre un couteau à la place. Le temps que son fils soit à terre dans une position de faiblesse, il en profite pour venir à ses côtés et lui faire une entaille dans le bras et dans le ventre. Taeyong n'arrête pas d'hurler de douleur, Jeno cachant ses yeux à l'aide ses mains tremblantes, ne supportant plus de voir autant de sang en si peu de temps. Il aimerait tant aider son frère à ce moment là, mais il sait qu'il ne ferait pas le poids face à son père...

– Je ne veux plus jamais t'entendre dire que c'est moi qui l'ai tué, c'est compris ?!

[...]

Jeno se réveille en sursaut, son visage est trempé par les larmes, son corps entier tremble, sa respiration est lourde et saccadée, il n'est définitivement pas bien. Ses agissements finissent par doucement réveiller Jaemin qui ne tarde pas à avoir l'esprit reconnecter à la réalité quand il voit l'état de Jeno. Sans hésiter et sans savoir quoi faire d'autre, le plus jeune attire le plus vieux dans ses bras. Celui-ci ne se fait pas prier, il met immédiatement sa tête dans le cou de son ami et pleure à chaudes larmes.

– Chut, calme-toi, ça va aller Jen' je suis là.

Jaemin essaye de trouver les bons mots avec la bonne voix même s'il panique car il ne sait pas trop ce qu'il se passe et il ne doit pas transmettre son stress à Jeno. Le noiraud est déjà dans un état catastrophique ce n'est pas le moment d'en rajouter.

– Jaemin...

Non sans le vouloir, Jaemin frissonne à l'entente de son prénom, habituellement le plus vieux le surnomme toujours "mauviette".

Mais cette fois-ci, il utilise son vrai prénom ce qui invite à faire croire au jeune homme que la suite de cette nuit va être dur à entendre et surtout, très sérieuse.

– Qu'est-ce qu'il se passe Jen' ? Tu as envie d'en parler ?

– Il a tué ma mère. Il a tué ma mère sous mes yeux et sous les yeux de Taeyong. Il l'a tué vraiment sans regret...

La voix du garçon s'éteint au fur et à mesure de sa prise de parole, Jaemin ne sait pas quoi dire à la suite de ses explications alors il caresse simplement le dos de son ami et le berce gentiment en attendant que toutes ses émotions se calment.

– Jaemin, tu n'as jamais remarqué que mon frère portait toujours des tee-shirts à manches longues ? Jamais il ne laisse ses bras à découvert.

– Hum, oui même à la salle de sport, il avait un tee-shirt à manches longues...

– C'est parce qu'il n'a pas envie que les gens voient ce que papa lui a fait.

– Il lui a fait quoi.. ?

– Il l'a marqué au couteau... Même après cinq ans les blessures n'ont toujours pas cicatrisées et j'ai l'impression que ça ne guérira jamais.

Jaemin ne sait définitivement pas quoi dire, il n'a pas envie de dire ce qu'il lui traverse l'esprit en ce moment même car ça pourrait engendrer la colère de Jeno, alors il se tait tout simplement et câline Jeno jusqu'à ce que ces mauvais souvenirs repassent de côtés.

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