MUSIQUE
Creep - Radiohead
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𝑾𝒉𝒚 𝒅𝒊𝒅 𝒚𝒐𝒖 𝒍𝒆𝒂𝒗𝒆 ?
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R E X W A L D
Samedi 4 novembre, 21h16.
Assis sur une banquette à côté de Connor, je regarde tous les mecs autour de nous boire leur verre en gigotant - enfin, ils appellent ça danser - sur la piste près du DJ. Ils ont des bracelets fluorescents au poignet. On m'en a donné un aussi à l'entrée. Je l'ai jeté dans la première poubelle que j'ai trouvée.
Ce bar, situé près de l'université, a été transformé en boîte pour la soirée, et des lumières rouges se projettent sur les murs, le sol, le plafond, partout. Il fait chaud, à l'intérieur. Pourtant, je ne porte qu'un tee-shirt.
Connor a déjà pris un verre et il le fait glisser sur la table à côté de moi, formant des cercles de plus en plus petits.
Lui aussi se fait chier.
Au moins, je ne suis pas le seul à avoir l'impression d'être en décalé par rapport aux autres.
Il se penche soudainement vers moi, et je sens son souffle chaud cogner contre ma joue.
— Tu comptes partir bientôt ? Tu pourras me ramener ? lance-t-il dans mon oreille.
Mes épaules se tendent, et quand il se décale, ça va mieux.
Je ne réponds rien.
D'abord parce que je n'en sais rien.
Et ensuite, parce que je ne parle pas.
— Allô ?
Il me lance un regard appuyé, attendant que je lui réponde. Et soupire quand il comprend que je ne le ferais pas.
— Tu fais chier. La dernière fois, tu nous as bien parlé, non ? Même si l'autre était là.
"L'autre".
Mon sang se fige.
L'autre ?
L'autre a un prénom, putain.
Et je ne suis pas loin de le lui rappeler. Les mots brûlent ma langue.
L'autre s'appelle Andreas, espèce de con.
Mais c'est Connor. C'est mon pote. Et je ne parle pas.
Je ne parle pas.
Je détourne le regard en bloquant ma mâchoire. Il revient sur ce sujet pour la dixième fois de la soirée au moins, et ça me fait chier.
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POUR LA BRÛLURE DE MES MOTS [TERMINÉE]
Lãng mạnUn... Deux... Trois... Trois secondes. Trois secondes, c'est le temps qu'il faut à Rexwald pour formuler un mot dans sa tête, qui finalement ne sortira jamais de sa bouche. Trois secondes, c'est le temps qu'il faut à Andreas pour sourire à nouvea...