Wattoscopie : Technodémie d'@archangel-29

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C'est une dénonciation impitoyable de l'univers des écrans, et conçue avec beaucoup de sensibilité.

« Mon image et mon prénom précédés d'un hashtag ou d'un arobase, ça leur suffit », dit la narratrice au sujet des individus avec lesquels elle communique. Elle a le sentiment qu'ils ignorent tout d'elle. Elle n'est pour eux qu'une personne virtuelle, un vulgaire assemblage de pixels.

La dictature des écrans nous pousse à faire de nous-mêmes des fantômes aux allures de stars. Nous publions des photos filtrées. L'avatar en arrive à être plus important que l'être de chair et de sang.

Le roman commence par un développement à la 1re personne en italiques. Il nous est montré à quel point l'héroïne souffre de cette société du tout-écran. Puis elle va être mêlée à une machination que je ne vais évidemment pas vous révéler, mais qui s'inscrit pleinement dans le sujet.

La communication par écrans est finalement inhumaine, voire bestiale. Et la démonstration est saisissante.

Technodémie : oui, on peut en effet se demander, parfois, si cette invasion de virtuel et cette dictature de l'apparence ne sont pas une épidémie.

J'ai découvert ce roman il y a quelques semaines, au hasard des clics. Il m'a fait vraiment impression. D'habitude, je suis plutôt hostile au dispositif narratif qui consiste à alterner le point de vue omniscient avec le point de vue interne. Mais là, ça fonctionne parfaitement.

Tel quel, ce pourrait être une novella. Mais j'ai le sentiment que le récit est appelé à prendre de l'ampleur et à devenir romanesque.  archangel-29 porte un regard lucide sur la société... Le dernier chapitre est plutôt argumentatif, avec un tacle contre les romans mettant en scène « un bad boy toxique qui chosifie la gent féminine mais réussit tout de même à trouver la perle rare ».

Sans doute consacrerai-je prochainement un développement à l'autre œuvre de cette autrice, un recueil de poèmes tout à fait intéressant qui s'intitule Sentiments en filigrane.

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