Persuasion

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Le soir même

Je l'attend depuis l'heure de la débauche devant son immeuble. Elle n'est pas rentrée chez elle.
Je suis d'un naturel patient, j'ai tout mon temps. Le nez sur mon smartphone pour passer le temps, je relève régulièrement la tête pour vérifier les alentours quand j'aperçois enfin sa silhouette.
Elle m'a vu et marque un temps d'arrêt. Comme une proie qui s'est faite repérée par un prédateur, elle cherche la meilleure stratégie à adopter.
La fuite ? Oh non, ce n'est pas le genre de Loïse. Elle finit par approcher et c'est moi qui ouvre le bal.

- Bonsoir.

- Bonsoir.

Réponse lapidaire. Ok. J'adopte son style et attaque sans détour.

- Tu rentres d'où habillée comme ça ?

- Ça ne vous... te regarde plus.

Intéressant, elle abandonne le vouvoiement. Cinq jours sans dominant et la voilà qui prend ses aises. Mon sexe tressaute dans mon caleçon. J'aime ça, son courage.
Puis j'avise sa tenue et remarque qu'elle s'est mise en beauté ce soir avec sa robe verte émeraude qui se boutonne sur le devant. Et pas pour moi de toute évidence. J'attend des explications. Je parle d'une voix basse mais coupante où je tente de contenir ma colère et ma frustration.

- Tu étais avec ton nouveau mec c'est ça ? T'as couché avec lui ?

Sa réponse ne se fait pas attendre, revancharde.

- Je suis libre de faire ce que je veux. Tu te rappelles ? Je ne suis plus ta... à toi.

Oh mais c'est là qu'elle se trompe. Je l'ai formée, elle reste ma soumise, quoiqu'elle en pense. Les cinq jours qui viennent de s'écouler sont simplement le résultat malheureux de son entêtement et d'une erreur stratégique de ma part. J'aurais pu arrondir un peu plus les angles... Mais je suis confiant parce que je sais que ce mec n'a pas les épaules pour lui apporter la domination dont elle a besoin. Même si elle s'est offerte à lui, l'expérience a dû être décevante. Je lance, provocant :

- Alors il t'a bien baisée ?

- Mais c'est quoi ton problème à la fin ? Tu ne voulais pas t'engager, message reçu 5/5. Et pour ta gouverne, la réponse est oui.

Putain, la petite effrontée. Je vois rouge et la plaque brusquement contre la porte pour l'embrasser durement. Je veux lui rappeler qu'elle m'appartient. A moi. Mais ce baiser qui a commencé dans la rage, se transforme en séduction. J'adoucis ma prise pour me faire tentateur. Je continue de prendre, mais me fais plus prévenant. Me réfréner porte ses fruits puisque je sens bientôt sa langue se mêler timidement à la mienne. Elle me rend mon baiser. Je sépare nos lèvres et lui murmure :

- Tu es à moi Loïse.

Ça l'a fait sortir de l'état de torpeur dans lequel je l'avais plongée parce qu'elle me repousse et me répond avec virulence.

- Non j'ETAIS à toi. Nuance.

Mais qu'est ce qu'elle peut être têtue bordel ! Agacé, je cherche mes arguments quand mes yeux tombent sur le collier de soumise que je lui ai offert et qui expose aux yeux de tous son appartenance. À moi. Je jubile.

- Ah oui ? Pourquoi tu portes encore mon collier ?

Ses doigts se portent automatiquement à son cou pour effleurer l'anneau tenu par deux chainettes. Je lis la gêne sur son visage.

- Je...

Je souris, j'avais raison. Consciemment ou inconsciemment elle se sait encore mienne. Mais elle persiste dans son entêtement.

- Laisse-moi tranquille, c'est trop tard.

- Je suis sûr que ça peut marcher Loïse.

- Arrête de m'appeler comme ça. C'est Élise. Et non tu l'as dit toi-même. C'est au-dessus de tes capacités.

Ok. Elle est en colère. Il faut qu'elle revienne à la raison. Au fond d'elle elle sait que je suis celui qu'il lui faut. Pour le moment au moins.

- Je t'ai façonnée, je t'ai tout appris. Que tu le veuilles ou non, je t'ai marquée. Redeviens ma soumise.

- Non.

Ah elle m'agace ! Puisqu'elle ne comprend que ça, je la saisis par la nuque et fond de nouveau sur ses lèvres. Possessif, exigeant, aguicheur. Je veux la faire mouiller.

- Non

Ah elle perd en virulence, je suis sur la bonne voie.

Je poursuis mon jeu de langue et explore sa bouche, conquérant. Je prends mon temps, sûr de ma prise qui se détend entre mes bras. Je savoure son goût qui, je l'avoue, m'avait manqué, avant de la relâcher.

- Tu finiras par me dire oui. Je suis confiant.

Je l'ai réduite au silence. Enfin ! Son regard est fixé sur ma bouche, comme si elle en redemandait encore. Je suis tout disposé à recommencer mais pas ce soir. Je vais attiser son désir et son besoin de moi. Je vais attendre mon heure.
Mais histoire de lui montrer qui commande, je la nomme par son nom se soumise qu'elle s'est elle-même choisi lorsqu'elle est entrée dans ce monde-là. Elle est et demeure une soumise. La mienne en l'occurrence. Il faut que ça rentre dans son petit crâne.

- Aurevoir Loïse.

Et je la laisse là, immobile, les bras ballants. Satisfait de mon effet.

BriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant