La dissertation

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Quand je reviens dans le salon, Loïse est penchée sur sa feuille, griffonnant des choses pour les rayer ensuite et écrire de nouveau. L'exercice que je lui ai demandé n'est pas facile, j'en ai conscience. Elle a raison de bien choisir ses mots.

Elle ne semble pas m'avoir remarqué. Elle est adorable avec sa jambe repliée sous ses fesses et la pointe de son pied tambourinant compulsivement le sol. De temps en temps, elle porte le bout de son crayon entre ses dents pour le mordiller nerveusement. J'ai un flash de l'étudiante qu'elle a dû être y'a une dizaine d'années. J'aurais adoré l'initier à cette époque, elle en aurait été une femme beaucoup plus épanouie aujourd'hui. D'avoir attendu autant de temps pour assumer cet aspect de sa personnalité a dû être dur pour elle. Et c'est probablement à l'origine du blocage qui persiste pour débloquer son plein potentiel de soumise. On va justement y travailler.

- Alors, inspirée ?

Elle relève la tête brusquement, surprise par ma voix. Elle ne m'avait bel et bien pas entendu arriver. J'aime bien la surprendre. 

- J'ai presque fini. Est-ce que je peux encore avoir quelques minutes ?

- Prend tout le temps dont tu as besoin.

- Merci.

Elle replonge sur sa copie, fronce les sourcils, apporte des corrections, poursuit son écriture. Je suis dévoré par la curiosité. J'ai hâte de l'entendre. Mais je ne la presse pas, c'est important qu'elle réfléchisse sans contrainte. Les cinq minutes se transforment en un quart d'heure quand sa voix vient enfin briser le silence.

- Je crois que ça y est.

Je la rejoins et m'assois à table en face d'elle. Je mets un peu de distance entre elle et moi pour lui laisser de l'espace, au sens propre comme au figuré.

- Je t'écoute.

Elle prend une grande respiration, comme pour se donner du courage et commence sa récitation.

- Moi, Élise...

Elle relève les yeux vers moi pour insister sur son vrai prénom. Ok message reçu. J'aimais bien son pseudo de soumise mais tant pis. Y'a des choses plus importantes, c'est un détail.

- J'accepte de me soumettre à toi. Je suis ... à ta disposition. Ma priorité c'est de t'obéir et de te donner du plaisir. Et donc...

Elle déglutit pendant qu'une rougeur envahit ses joues et sa gorge. Ses yeux restent rivés sur le papier auquel elle se raccroche comme à une ancre.

- ... Je dois...sucer, lécher, avaler ou embrasser ... docilement quand tu me le demandes. 

Elle fais une pause, désormais rouge tomate. Ses mots ont un effet immédiat sur ma queue qui s'est dressée dans mon boxer. Putain, ça m'excite. J'hésite à l'encourager à continuer mais préfère garder le silence. Autant pour ne pas la perturber que pour ne pas trahir l'état d'excitation dans lequel me plonge sa déclaration.

- Tu peux... prendre mon corps comme tu veux, quand tu veux. Tu es libre de me pénétrer avec ta queue, tes doigts ou un jouet. De me fesser ou de m'infliger des sévices dans le but de me punir ou de me donner du plaisir. Parce que... j'aime ça. 

Elle lâche le tout d'un trait. La bosse dans mon pantalon s'est encore agrandie sous l'effet de sa tirade. Je dois me maîtriser encore un peu. Elle me regarde, dans l'attente de ma réaction.

- C'est une très bonne base. On va la compléter tous les deux. Je vais te poser quelques questions par rapport à ce que tu viens de me dire. C'est important. Ok ?

- Oui.

- Je veux que tu comprennes que ce n'est pas un jeu de rôle. Tu n'es pas ma soumise que le temps de nos séances. C'est un style de vie, en privé comme en public. Tu me dois obéissance tout le temps. Même quand tu ne seras pas d'humeur. Tu comprends ?

Elle acquiesce d'un mouvement de tête. Elle a compris.

- Tu es encore gênée d'utiliser les mots baise, queue, chatte, cul ou même chienne. Ce ne sont pas des mots sales. J'aimerais que tu les utilises plus souvent pour me dire ce que tu veux et ce que tu aimes. Tu es d'accord ?

- C'est... dur pour moi.

- Si je te dis "Je vais te baiser le cul comme une bonne petite chienne", ça te fait quoi ?

Elle se tortille un peu sur sa chaise en serrant les cuisses. Je souris. Elle aime ça, qu'elle se l'avoue ou non.

- Je... je préférerais "comme une bonne petite soumise" je n'aime pas trop le mot "chienne". Mais je n'ai pas de problème avec le mot "baiser"... ni "cul".

Je ferais avec. Décidément le côté chienne va être compliqué à développer. Ca viendra peut-être avec le temps je ne vais pas insister.

- D'accord. J'aimerais que tu modifies ton texte en utilisant ces mots-là, sauf "chienne". Tu vas voir c'est libérateur. 

- Ok.

- Tu m'as dit que tu étais à ma disposition. Il faut que tu comprennes que tu es ma propriété et que tu me dois une fidélité absolue. Pas de mec à côté ou autre. Il n'y a que moi et c'est pas négociable. Est ce que tu es à l'aise avec ça ?

- Oui. Je... c'est fini avec Geoffroy.

- Je suis ravi de l'entendre. Pourquoi est ce que tu es revenue Élise ?

- ...Parce que... je crois que je suis devenue... comme... accro au sexe. Et y'a que toi qui arrives à me contenter. Au début je croyais que ça allait être bien avec un autre mec et ... ça ne me suffisait pas.

- Tu manquais de quoi ?

- de... de sensations fortes... et aussi d'ordres. J'avais peur de passer pour une... salope en demandant ça. Toi, je sais que tu me comprends et que tu me respectes. J'aime que tu me domines et que tu me... baises fort, sans me ménager.

Crois-moi, je te ménage ma belle, je te ménage. Tu n'as pas idée comme je te ménage...

- Il y a quelques semaines, tu disais que tu en voulais plus. Tu es prête à te contenter de ce que je te donne actuellement ? C'est pas un engagement à vie, mais je ne veux pas que tu changes d'avis dans quinze jours. Tu comprends ?

- Oui. Je crois que ça ira. Merci pour... Je sais que tu n'aimes pas trop embrasser mais tu le fais plus souvent et... merci aussi pour la clé. C'est important pour moi.

Oh mais si, j'adore l'embrasser. Beaucoup plus qu'elle ne le croit. Beaucoup plus que je ne le devrais. Si je l'embrassais peu, c'était pour me protéger. Mais je ne vais pas la détromper. Elle a déjà beaucoup d'emprise sur moi, je n'aimerais pas qu'elle réalise à quel point. Ca déséquilibrerait notre rapport dominant/dominée.

- Si c'est important pour toi, ça l'est pour moi. Je veux vraiment que tu te sentes bien en tant que soumise. Ton bien-être est ma priorité. Je te laisse modifier ton texte et t'agenouiller devant moi pour me le réciter.

Elle reprend son crayon, rature et rectifie beaucoup plus sûre d'elle cette fois, puis viens se mettre au sol face à moi. J'ai une vue plongeante sur ses seins. Sa chatte est masquée par la feuille qu'elle tient en main, mais je suis sûr qu'elle est trempée. Le truc qui la fait mouiller, c'est les mots. Je le sais, c'est le but de toute cette manoeuvre. Qu'elle mette des mots sur ses désirs pour les assumer.

- Moi, Élise, je te reconnais comme mon Maître et je suis ta propriété exclusive. Ma priorité c'est de t'obéir et de te donner du plaisir. J'accepte d'être à ta disposition et de sucer, lécher, avaler ou embrasser docilement quand tu me le demandes. J'accepte que tu me baises le cul et la chatte comme tu veux, quand tu veux, avec ta queue, tes doigts ou un jouet. J'accepte de recevoir des fessées et d'autres sévices dans le respect de mes limites pour jouir ou ou être punie. Parce que j'aime ça, que j'en ai besoin et...

Elle s'éclaircit la gorge et me regarde dans les yeux avant d'ajouter.

- ...que je te fais confiance. Dresse-moi. S'il-te-plait.

C'est le coup de grâce qui fait exploser toute la retenue dont j'avais fait preuve jusque là. Je fond sur elle en articulant d'une voix rauque tendue par le désir :

- D'accord.

BriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant