Genèse

3.5K 93 32
                                    

Vendredi soir

Élise est restée chez moi depuis la venue de Ludo et on a pour ainsi dire baisé non stop depuis, en faisant néanmoins une pause la journée pour aller bosser. Pauses, qui, je dois l'avouer, se sont avérées salvatrices ! Je suis incapable de me modérer quand je l'ai sous la main, même la nuit. D'autant qu'elle semble insatiable. Il me manque d'ailleurs quelques heures de sommeil au compteur et ça commence à se faire sentir. A ce rythme là, elle va me faire avoir un arrêt cardiaque.
Le plus sage serait de la renvoyer chez elle demain pour qu'on passe le weekend chacun de notre côté.

Mais c'est le début du weekend end et je n'ai qu'une hâte c'est de la trouver chez moi. J'ai loué un scooter en libre service pour rentrer plus vite en esquivant les embouteillages de la fin de semaine. Tout en slalomant en double file pour remonter la queue de voitures arrêtées sur la chaussée, je pense à la courbe de sa chute de reins. Une seconde d'inattention qui a failli me coûter cher parce que je viens tout juste d'éviter l'embardée soudaine d'un véhicule ! Note pour plus tard, ne pas penser à sa soumise en conduisant...
Je finis par me garer dans ma rue et j'abandonne le scooter sur le trottoir, pour le prochain conducteur deux roues qui le louera. Je passe une main pour recoiffer mes cheveux malmenés par le port du casque et monte les escaliers qui mènent à mon étage avant de pousser ma porte.
Toute la journée j'ai visualisé cette scène : Élise, agenouillée, nue. Je bande instantanément, sans pour autant me presser. Je prend le temps de retirer ma veste et de déposer mes affaires dans l'entrée sans la quitter des yeux. Je savoure l'instant.
Je la rejoins à pas mesurés avant de lui caresser le haut du crâne de ma main. Elle a les yeux docilement rivés au sol comme je le lui ai enseigné. Elle est l'image même de la soumission. Parfaite. Je l'ai bien dressée.

- Bonsoir ma belle.

- Bonsoir.

Elle ne le sait pas encore mais j'ai réservé un restaurant dans le quartier pour dîner avec elle, il ne faut pas qu'on traîne. C'est dommage, j'en aurais bien fait mon apéritif.

- Va t'habiller, je t'amène au restaurant ce soir.

- Oh, super ! J'en ai pour un quart d'heure. Je fais vite.

Après avoir marqué un temps d'arrêt suite à la surprise de mon annonce, elle se lève, toute excitée à la perspective de notre sortie. Je souris devant son enthousiasme. Je savais que ça lui ferait plaisir.
Elle ressort effectivement plus ou moins quinze minutes plus tard, revêtue d'une blouse aux manches amples rentrée dans une jupe jaune moutarde cintrée à la taille que je connais bien. C'est moi qui la lui ai achetée au cours d'une séance shopping plutôt torride. Ma queue réagit à ce souvenir et j'essaie de ne pas y penser pour ne pas alimenter mon érection naissante, mais les images affluent malgré moi. Je la revoie dans la cabine d'essayage, penchée en avant, la jupe relevée en train de se faire doigter. Je ne perdais pas une miette de ses réactions grace au miroir dans lequel son visage se reflétait. La voir se mordre la lèvre, les yeux fermés, pour contenir ses gémissements de plaisir était un vrai délice. C'était avant que je la baise pour la première fois. J'avais longtemps jouer avec elle pour aiguiser son désir. Elle était tellement frustrée qu'elle était prête à tout pour que je la touche, y compris dans les lieux publics. Ma petite insatiable... Je baisse les yeux vers ma braguette et distingue nettement la bosse qui déforme le tissu. C'est malin... J'évacue les dernières pensées érotiques qui persistent pour me recentrer sur la soirée à venir. 

Élise a remplacé son large collier en cuir noir à rivets par le discret collier de jour que je lui ai offert au début de notre relation. Il possède lui aussi un anneau, mais pas plus gros qu'une pièce de deux centimes, attaché en deux endroits par une fine chainette en argent. Elle a pour consigne de le porter tout le temps en public, dès lors que nous ne sommes pas dans l'intimité de l'un ou l'autre de nos appartements. Il est beaucoup plus passe-partout que celui en cuir mais la symbolique reste la même. Il affiche l'appartenance de la soumise à son Maître. Si un autre dominant croise ma soumise, il saura qu'elle fait partie de l'univers BDSM* et qu'elle appartient déjà à un autre homme. Ce n'est ni plus ni moins qu'une marque publique de propriété et ça m'emplit d'orgueil de savoir que ma magnifique soumise peut attiser la convoitise tout en restant hors de portée.

BriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant