♤Chapitre 11 : Partie 1♤

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ANN

Une fois la Coccinelle écarlate garée sur le parking de l'aéroport, ma famille et moi nous dirigeons vers la porte automatique en verre pour aller chercher Summer, ma cousine. Mon appréhension est à son comble alors que nous marchons sur le sol bétonné.

Le soleil descend sur la mer dans des teintes orangées agréables à l'œil. Même d'ici, on peut sentir l'odeur presque âcre de la mer, qui se mêle à celle des moteurs. Au dernier moment, ma cousine a changé d'avis, et la voilà arrivée presque une journée plus tôt. Ainsi, alors que je rentrais tout juste de ma journée à Charlotte Amalie, nous avons pris la voiture pour aller la chercher.

Il y a à ma joie beaucoup moins de monde que je ne l'aurai cru lorsqu'on franchit la porte vers l'endroit que nous a indiqué Summer au téléphone. Sa voix cristalline résonne dans mes oreilles en souvenir de l'appel qu'elle a eu avec Hope une demie heure plus tôt lorsqu'on l'aperçoit au loin.

Immédiatement, la jeune femme - dont les cheveux doré sont secoués au rythme de ses mouvements, tels aux rayons du soleil par leur couleur époustouflante - nous fait un signe de la main. Ses longs et fins doigts sont enroulés autour de son téléphone portable de dernière mode et son sourire, plus lumineux encore qu'une étoile en pleine explosion, apparaît dès qu'on pose les yeux sur elle. Ma tante se précipite vers elle à toute allure, et fidèle à elle-même, elle manque de renverser plusieurs voyageurs sur son chemin, qui lui lancent des regards indignés.

Avec sa robe dont la blancheur pure se marie avec son sourire, Summer ressemble à l'aristocrate dans les films d'époque, le personnage principal d'une merveilleuse histoire d'amour. Et la connaissant, elle ne manquera pas d'en avoir un certain nombre le temps de ses vacances, dont la fin n'est pas encore programmée. Je suis ravie de la voir, c'est certain, et c'est logique. Ma cousine et moi ne nous sommes pas vu depuis une éternité, et sa luminosité manquerait à n'importe qui. Pourtant, mon appréhension devient rapidement une réelle peur, et je me surprends même à me demander quand elle nous quittera, alors même que je n'ai pas eu l'occasion de la saluer.

Ma tante sert la belle jeune fille dans ses bras, puis vient le tour de ma mère, qui ne l'étrangle pas autant. Je m'avance vers Summer pour la prendre par le cou à mon tour timidement, mais alors même que son regard océan croise le mien, elle se tourne et avance d'un pas pour saisir mon père par le torse. Elle lui adresse quelques mots tels que «tu m'as manqué tonton», et enfin elle pose à nouveau son attention royale sur moi pour s'illuminer de plus belle.

- Tu es devenue une magnifique adolescente, Ann. Je suis tellement heureuse de te revoir ! Sourit-elle de toutes ses dents alors que je sens ses bras s'enrouler autour de moi, et son parfum fleuris me parvient agréablement tandis qu'elle m'écarte un peu pour m'observer attentivement.

Heureuse de quitter l'aéroport et enthousiaste à l'idée d'enfin s'installer après son long voyage, Summer se précipite dans la Coccinelle. Bien sûr, elle n'avait aucun moyen de savoir qu'habituellement, c'est moi qui m'assieds à l'avant au près d'Hope. Alors je n'ai pas de raison de lui en vouloir lorsqu'elle me dépasse rapidement pour s'y installer, sans un regard.

Mon père charge rapidement le coffre avec les nombreux bagages de ma cousine, qui a visiblement emmené de quoi tenir un moment, et il vient se placer à côté de moi sur la banquette arrière, suivi par ma mère qui se met de l'autre côté. La chaleur règne toujours sur les terres brûlantes de l'Île saint Thomas, mais je m'étonne tout de même de l'étouffement qui me prend violemment à la gorge, non par parce que je me retrouve écrasée entre mes deux parents à l'arrière de l'adorable voiture, mais parce que je n'ai aucune idée de comment ma vie sur l'île sera maintenant que Summer est là. Ou peut-être bien qu'au contraire, je ne le sais que trop bien.

The Sun-FlowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant