BILLY WILLIAMS :
- Cours, cours comme si ta vie en dépendait, car ça pourrait bien être le cas, Billy chéri.
L'inspecteur attrape la liasse de dossier qu'il avait laissé sur la petite table de la salle d'interrogatoire. Une pièce que j'ai l'habitude de voir ces derniers temps, au plus grand malheur des dirigeants de Williams'Arrow.
Le carrelage négligé et rongé par le temps sous mes pieds devient fatiguant pour mes yeux, aveuglés par la lumière éclatante du soleil lorsque je sors, et secoués par la noirceur de l'intérieur de ce bâtiment, plus délabré qu'il ne devrait l'être, abritant des dizaines de cellules, réservées aux prisonniers de l'île Saint-Thomas.
L'homme en face de moi est grand, et sa chemise chic ajustée laisse voir la force de sa carrure. J'aurai été intimidé, quelques années plus tôt. Mais aujourd'hui je ne suis plus la proie, je ne suis pas non plus le chasseur. Je suis l'orage qui s'abat autant sur l'un que sur l'autre.
Mais l'inspecteur Pittman, un américain pur sang si j'en crois ce que j'ai vu, n'est pas du genre à se battre avec un gamin de mon genre, d'autant plus qu'il n'a pas vraiment de raison de le faire. Sauf si je le pousse trop à bout avec mon sarcasme et mes blagues idiotes, qu'il semble détester de plus en plus au fur et à mesure de nos rencontres, aucune n'aboutissant là où il veut aller.
Je ne suis pas venu répondre aux interrogations des adultes et des gens soi-disant supposés responsables, si je suis ici - à contre-coeur malheureusement - c'est pour rendre visite à l'un des prisonniers de ce morceau de pierre géant qu'est le quartier des piafs. En réalité le "quartier des piafs" est le surnom qu'a trouvé Keran Louis, le mec le plus con que je connaisse, pour parler de tout cet amas de bâtiments symbolisant parfaitement l'autorité de l'île, composés évidemment du tribunal, du commissariat de police et de la petite prison qui va avec, servant à loger les prisonniers qui seront envoyés droit vers les États-Unis d'Amérique s'ils sont condamnés par le juge après leurs procès.
Si ma famille ne tenait pas l'une des entreprises les plus influentes des États-Unis - logée à différents endroits de la carte comme l'île Saint-Thomas, Washington ou encore Londres, son foyer originel - je ne pense pas que j'aurais duré longtemps dans ce pays avec un tel caractère.
Vendre des armements et des matériels utilisant l'énergie solaire rapporte beaucoup, certes, mais pas que de l'argent.
- Recontactez moi si vous avez du nouveau, Monsieur Williams, m'ordonna Pittman sous forme d'une demande.
- Je ne suis pas Monsieur Williams, je souris sarcastiquement. C'est mon père. Ou mon oncle à la limite. Sauf que je n'ai rien à voir avec eux, inspecteur Gadget.
- Les affaires n'avanceront pas si vous refusez de coopérer, monsieur.
L'inspecteur Pittman est décidément un accrocheur de noisettes, et je ne parle pas des noisettes qu'on mange mais bien de celles que j'ai entre les jambes.
Ce petit air sévère toujours accroché à son visage et son regard suffisant me mettent hors de moi, hélas on ne peut pas frapper un inspecteur de police sans répercussion. Et puis me battre n'est pas vraiment dans mes habitudes, contrairement à ce qu'on peut penser de moi étant donné que je suis le "mec populaire hyper frais dont toutes les filles rêvent". Avantageusement, la vie n'est pas toujours clichée, et je ne suis ni super "dark" ou "badboy". Peut-être juste un peu... Mais c'est juste pour me donner un genre.
En tout cas, c'est ce que n'arrêtent pas de répéter mes amis.
- Cet endroit ressemble vraiment à une secte, j'adresse à la dame de l'accueil avant de claquer la porte pour enfin retrouver l'air chaud et le vent agréable sur ma peau.
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The Sun-Flower
RomantizmAprès avoir surmonté de dures épreuves, la tante d'Ann l'invite à passer l'été au Sun-Flower, une compagnie de villa sur une île. Hope est le genre de femme extravagante que tout le monde aime, et Ann ne peut ainsi passer inaperçu aux yeux des jeune...