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CHAPITRE TROIS : TA VOIX

Gabrielle

Lundi 02 Janvier

-        Je suis véritablement déçue que vous ne soyez pas là pendant une bonne partie de mon stage, et de ne pas avoir la possibilité d'avoir votre expertise.

Je tente de calmer mon débit, il doit comprendre ue ne pas l'avoir auprès de moi pour mon travail me dérange fortement.

-        Ceci étant dit, vos travaux sont ce qui m'a fait étudier dans le domaine scientifique, et je ne laisserai pas l'opportunité de participer à vos projets m'échapper, même si cela implique de devoir côtoyer un de vos collaborateurs plutôt que vous.

Un sourire ravi apparaît sur son visage, il semble satisfait.

-        J'imagine donc que cette journée avec Eden n'a pas été aussi désastreuse qu'il me l'a dit.

-        Je ne dirais pas ça, disons que je suis prête à faire des efforts de mon côté. Il faut faire certains sacrifices pour arriver à atteindre ses objectifs, quelques fois.

-        Eh bien, j'en suis enchanté. Il m'avait pourtant prévenu que vous désireriez changer de tuteur. Je suis satisfait que, pour une fois, il ait eu tort sur quelque chose, je n'oublierai pas de le lui rappeler.

Il semble réellement ravi, je n'imaginais pas qu'il l'avait prévenu, et surtout, je ne pensais pas qu'il s'attendait à ce que je change de tuteur. Je suis encore plus satisfaite de ma décision, elle va le décontenancer, ce n'est que le début de ma reprise de pouvoir sur lui. Je pense que mon stage se déroulera bien. Mendoza ou non.

Le professeur me fait encore les louanges de mon coéquipier pendant quelques minutes, et finit par me congédier. M'invitant à rentrer chez-moi.

Le froid m'accueil, et je sais que je ne pourrais pas remonter chez moi à vélo. Le sol est bien trop glissant, ce serait contre-productif de me mettre en accident de trajet au bout du deuxième jour. Je tente de détacher mon carrosse sans y laisser mes doigts et entreprends ma route jusqu'à chez moi. Résignée. 

Mon téléphone me coupe dans mon ascension. Je décroche sans même regarder le nom.

-        Allo.

-        Hello Bichette, ça va bien ? Tu viens boire un latte avec moi et me raconter ta première journée de Marie Curie.

Je reconnais la voix de ma meilleure amie, Julie, je suis contente qu'elle appelle, et j'accepte immédiatement sa demande. Elle me demande de la rejoindre dans son café préféré situé en ville. J'attache donc mon vélo et me décide à prendre le bus pour la rejoindre.

Celle-ci est rayonnante, comme à son habitude. Ses longs cheveux blonds me fouettent le visage quand elle vient m'enlacer.

-        Je suis trop contente de te voir, ça faisait trop longtemps.

-        Deux petites semaines ça va. Comment s'est passé ton voyage à Toronto ? Répondis-je amusé par son élan affectif démesuré, comme si on ne s'était pas vues depuis des mois

-        Je rêve d'y vivre, c'était incroyable. Il faudrait qu'on y aille ensemble.  

Elle me raconte son voyage, des étoiles dans les yeux. Elle semble réellement aux anges. Et je dois bien avouer que sa bonne humeur contagieuse m'avait manqué. Elle rapporte un peu de soleil dans cette journée aussi terne.

-        Et toi alors ta première journée parmi les Nerds ?

Je rigole face à sa comparaison, Julie est tout sauf une scientifique, elle déteste tout ce qui approche de près ou de loin les mathématiques et la logique, et par-dessus tout elle est germaphobe.