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CHAPITRE VINGT : AUSSI MÈRE QUE GOTHEL, AUSSI BELLE QUE LA MÉCHANTE REINE

Gabrielle

Dimanche 08 Janvier

Sa jambe vibrant sous mon bras m'empêche de me concentrer. Et bien que sa main soit toujours posée nonchalamment sur son genou, la mienne au-dessus. Je sens que la colère est toujours présente.

Je fais ça pour Rita.

Je serre doucement sa main dans la mienne, pour lui témoigner que je suis avec lui. Et que je ne la laisserai pas l'énerver assez pour effrayer sa sœur.

Pense à Rita.

- Tout le monde se connaît dans cette petite ville, je tente d'endiguer en émettant un petit rire faux. J'imagine qu'on s'était déjà croisé.

- Gabi et la sœur de Raphaël ! S'écrit soudain la petite.

Je soupir de soulagement, l'attention est déviée. Pour combien de temps, je ne sais pas. Mais Yelena ne me regarde plus, la jambe de mon voisin a cessé de trembler. Et sa main recommence à récupérer un semblant de chaleur. Je desserre ma prise sur ses doigts, mais garde ma main en place. Parce que ce n'est pas fini.

- Ah oui ! Tu es la sœur de l'amoureux de ma fille ?

Le rouge me monte aux joues. Et je ne me vois pas lui expliquer que mon frère de quinze ans n'est définitivement pas l'amoureux de sa fille sans détruire le petit cœur de Rita.

- Maman ! S'écrie Rita. Je t'ai dit que c'était pas mon amoureux. Il est trop grand, conclut-elle en croisant ses bras. Signe que ça l'embête vraiment.

- Oui bon, peut-être, elle lorgne l'assiette de sa fille et poursuit. Va chercher ton dessert. Tu iras à la douche ensuite.

La petite se lève et je retire ma main quand sa mère la suit. Eden quant à lui rassemble les assiettes qu'il empile, elles sont toutes vides, sauf la sienne, qu'il n'a pas touché. Il se lève et ramène le tout à la cuisine. Me laissant ainsi seule avec Rita qui vient de revenir avec son yaourt.

Elle l'engouffre à une vitesse phénoménale. Et rapidement elle retourne dans la cuisine jeter son pot vide.

- J'ai fini !

Yelena apparaît dans mon champ de vision, elle essuie ses mains dans son torchon attaché à sa taille et me jette un regard contrit.

- Gabrielle, vous voulez bien vous en occuper, la petite sautille de joie et court déjà jusqu'à l'étage. Je vous offre un dessert pour vous remercier, ajoute-t-elle avec un clin d'œil.

Plutôt que comme une corvée, je prends ce moment comme une occasion inespérée de reprendre mon souffle.

Ce repas était intense, le combat silencieux, les remarques acerbes, la rage suintante, au bord de l'explosion. Je suis heureuse d'éloigner Rita de tout ça. Et j'ai vraiment hâte de rentrer chez moi.

Je retrouve la petite fille dans la salle de bain, en maillot de bain sirène, prête à entrer dans la baignoire.

- C'était trop cool aujourd'hui, dit-elle pendant que je lui savonne les cheveux. On pourra refaire ça ?

- Quoi de la luge ? Ou ce repas hyper gênant.

J'oublie de me retenir, et j'espère qu'elle n'ira pas le répéter. Cependant, ma remarque fait rire la jeune fille dans un éclat de joie communicateur. Je suis sûr que même en bas, ils l'entendent.

-Je préfère quand on mange que toutes les deux, ou même quand y à Dédé aussi.
-Ce midi n'était pas chaotique.
- Chao...quoi ?
- C'était...cool, je me reprend