CHAPITRE SEPT : DU VIOLON A LA BOXE, IL N'Y A QU'UN PAS

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Gabrielle

Mardi 03 Janvier

Je presse le pas, voulant mettre le plus de distance possible avec Mendoza. J'attrape mon téléphone et appelle Julie.

Elle répond directement. Comme chaque fois que je l'appelle. Et elle accepte de me retrouver au café de la veille. Sans sourciller.

C'est ce que j'apprécie le plus chez elle. Elle est toujours là pour moi. Même si elle ne sait pas que j'ai vraiment besoin d'elle. Elle a accepté quand même.

Je la retrouve rapidement au café, elle m'attend déjà avec un mocha. Elle a déjà commandé pour moi. Un cappuccino vanille, comme à mon habitude. Elle a

même pris un cookie-chocolat. Elle m'accueille en m'ouvrant ses bras, que j'accepte volontiers. Son étreinte me fait du bien. Et parvient à me faire oublier pendant quelques secondes l'objet de mes soucis.

- Ça va Gabou, t'as pas l'air bien.

L'appellation par ce surnom, unique à Julie, me fait sourire. Et me rappelle notre rencontre à la maternelle. À cette époque, elle n'arrivait pas à dire mon prénom en entier. Elle m'avait alors demandé si elle pouvait m'appeler Gabou. Depuis ce jour, elle n'a pas cessé de le faire. Ces dernières années, elle s'en cantonne surtout quand elle veut me témoigner sa tendresse.

- En vérité, j'ai besoin de tes talents d'enquêtrice hors pair.

Son regard se voile quelques secondes. Et une détermination transparaît dans ses traits fins.

- Juste, dis-moi une chose avant de commencer. Mendoza a-t-il quelque chose à voir là-dedans ?

Je me crispe et m'apprête à lui mentir. Lui parler de ce contrat stupide ne mènerait à rien. Ça ne changera pas sa manière de m'aider à trouver la vidéo. Néanmoins, je ne peux pas lui mentir. Mendoza est mentionné dans les messages. Elle va forcément le lier à ça.

- Disons qu'il a un rôle indirect.

Elle soupire d'agacement et me presse de lui raconter en un regard.

Bien vite, je lui raconte tout. En omettant le contrat et les altercations avec Mendoza.

Elle reste silencieuse un long moment. Ses yeux vibrent, elle réfléchit et je peux m'imaginer les connexions qui se font dans son cerveau.

- Tu veux que je trouve ça pour quand ?

- Tu penses que c'est faisable ? Je demande, tâtant le terrain.

Si elle estime qu'il y a une infime chance qu'elle puisse le trouver. Alors, je pourrais refuser le contrat de Mendoza. Et le surpasser pour ainsi dire. Mais si elle me dit que non. Eh bien je ne sais pas, après les avertissements de Mendoza, j'ai encore plus besoin de savoir. J'aimerais savoir quel moyen de pression à ce Bellone_Advenit sur moi. Ou du moins, j'aimerai avoir une idée de ces intentions à travers l'objet de cette vidéo, s'il cherche à m'intimider, me faire du chantage. Ou autre chose que je n'ose pas imaginer.

Je n'ai aucune idée de ce que cache ce fichier. Mais je crève d'envie de le savoir.

- Je sais pas trop Gab, c'est qu'un screenshot. Je ne peux pas savoir d'où ça vient. À moins de découvrir qui est le corbeau.

- Tu peux découvrir ça ?

- Là non plus, je ne peux pas te dire. Je ne suis pas hackeuse. Il n'a aucun abonné, ni abonnement. Aucune photo. Rien d'exploitable.

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