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01.little bit Colder

Beth
—PRENDS LA PORTE ! JE N'VEUX PLUS JAMAIS REVOIR TA SALE GUEULE ICI!!!!

—BIEN! craché-je à mon géniteur.

Je n'adresse pas un regard à ma mère qui assiste à la scène sans rien dire. Comme d'habitude elle ne prends pas ses positions j'en ai marre de tout ça, je marche à grand pas vers la porte et la claque. C'est qu'en descendant les escaliers pour rejoindre l'extérieur que je laisse ma part de vulnérabilité se dévoiler au grand jour, je n'aurais jamais pu lâcher ne serais-ce qu'une larme si je n'étais pas seule surtout devant mon père.

À force je ne sais même plus si il mérite que je l'appelle ainsi. Me hurler dessus, me faire pleurer et me brusquer est ce qu'il fait de mieux. Son langage envers moi est lourd, grossier voir insultant..à l'intérieur ne s'y trouve pas une touche de douceur ou gentillesse. Quand ai-je le droit à un compliment, à une marque d'affection ? Et bien jamais, cela ne restera qu'une idée utopique pour moi. Je sèche mes joues et presse sur la porte de sortie. Je me retrouve sans retard perdue dans la foule new-yorkaise. Les gens sont très classes ici. Grands, vétustes de couleurs sombres et monotones avec une marche qui nous donne l'ordre d'aller plus vite. Le monde est occupé et ne veut pas être en retard. Mon allure est plutôt rapide, peut-être suis-je influencée par les âmes qui elles ont un butes précis, un lieu à atteindre brodé sur leurs pupilles.. mais toutes les filles savent qu'aux heures tardives il vaut mieux ne pas traîner. J'avale difficilement ma salive remplie d'amertume.

Mon père et moi n'avons pas vraiment de bonne relation, je savais bien que ce soir je n'aurais pas ma place dans la maison.

Ce n'était pas la première fois qu'il menaçait de me virer, ce n'était pas la première fois que je me retrouvais dehors suite à une énième dispute avec lui. Alors j'emprunte le schéma habituel en composant le numéro de ma meilleure amie Cat espérant trouver logement une fois de plus à son domicile.

—Hallo cat..je-

—Encore?? Sérieux Beth tu peux pas continuer à vivre avec lui, demande d'être émancipée.

Elle avait raison, il faillait que je m'éloigne de lui, de cet univers toxique mais ce n'est pas aussi facile qu'on l'croit.
..et maman dans tout ça ? je n'ai déjà pas eu de père je n'peux pas aussi perdre ma mère.
Dans mon esprit m'éloigner de lui rime à m'éloigner d'elle, je n'ai que dix-neuf ans j'ai encore besoin d'elle.

—..alors? Demandé-je avec appréhension.

Lui réclamer hébergement était gênant d'autant plus que ça arrivait souvent, je devrais limite payer une pension à ce stade et puis j'avais toujours cette peur qu'elle ne puisse pas. Heureusement ça n'est jamais arriver, je n'ai personne d'autre pour m'accueillir de toute manière.

—Désolé mais c'est non mes parents sont formels, c'est Noël Beth et ils aimeraient avoir rien qu'un moment en famille. Je peux voir avec un ami à moi je te rappelle.

Elle raccroche, je reste bloquée sur le son de la fin de l'appel avalant difficilement ma salive. Le vent glacé se rabattait sur mon minois donnant à mon bout du nez une couleur terriblement rouge. Je n'avais prise aucune affaire en partant et je m'en voulais pour ça, j'étais congelée.

Un bruit étrange me déconcentra. Je passe mon visage par dessus mon épaule pour jeter un coup d'œil derrière moi avant de froncer les sourcils. Il y avait trois gars plutôt âgés qui ne se gênaient pas pour reluquer mon dos.