Bale
— Monsieur, où est-ce que je dépose ça ?
Je fais un signe de main sans même regarder l'employée de maison qui m'apporte mes anti-douleurs que je ne prendrais pas.
Ses pas m'avertissent qu'elle a quitté la chambre et je replonge le nez sur ma blessure. Les dents serrées, la lumière de la salle de banc m'éclairant l'épaule, j'essaie de retirer la balle qui n'a pas touché d'organes. Le sang ne coule plus beaucoup, j'ai réussi à arrêter le saignement et je plonge ma pince à épiler dans la chair ouverte. Je grogne un cri de douleur alors que la douleur vive me consume.
Putain je suis habituée à avoir mal mais là, c'est autre chose.
Je trouve le plomb, et rapidement j'attrape le morceau de métal que je jette dans le lavabo. La blessure recommence à saigner et j'attrape rapidement une compresse et appuie sur la blessure.
Un peu plus et ça toucher mon muscle. Déjà que c'est ma seule épaule valide, il manquerait plus que je la perde, elle aussi.
Je m'aide de mes mains pour soulever ma jambe et la machine s'actionne pour me donner l'impulsion nécessaire pour que je me lève.
Un bijou de technologie.
Je n'ai plus de cartilage sur tout mon côté droit, de mon bras à ma jambe. Sans ce gadget à plusieurs millions, je ne pourrais même pas marcher. L'enlever me fait un mal auquel je me suis habitué, bien que douloureux, la sensation de pouvoir marcher est toujours meilleure.
Personne ne doit jamais voir à quel point je suis handicapé.
Personne ne doit jamais le soupçonner.
Et personne ne doit jamais savoir que j'ai perdu l'usage de tout mon flanc droit dans ce désert.
Le titane me broie les muscles à chaque geste et la branlée que j'ai pris cette nuit n'aide pas. Quand je passe devant mon miroir, regarde la cicatrice, je sais que c'est le bon choix.
Je dois les faire payer.
Je dois encore travailler sur un projet de nanoparticule révolutionnaire, et ensuite je compte bien dormir un peu avant d'attaquer la journée de demain. Demain soir, le Nightwolf doit attaquer tout une planque de trafiquants, et s'il peut sortir de son trou par la même occasion, tant mieux.
J'ai failli tuer encore un homme ce soir, et je m'en veux. Ce n'est pas à moi de les juger.
Mais je ne sais plus quel juge mérite d'être encore à son poste.
Je dois également faire mon enquête sur le petit fantôme devenue procureure depuis la dernière fois. Je dois savoir si je peux lui faire confiance. Je doute que Cady Pen soit corrompue, mais elle ne me laisse jamais l'occasion de penser sainement. Son franc parlé m'intrigue toujours, et ses yeux couleur whisky me donne cette envie bizarre de l'étrangler tout en lui faisant hurler mon prénom. Je n'arrive pas à savoir si elle m'a reconnu. Forcément, elle connaissait mon nom à l'époque, alors pourquoi m'ignorait ainsi ?
Cady
— Ton cadeau tu l'auras ce soir, d'ailleurs depuis quand on demande son propre cadeau ?
— On est en 2023, faut se mettre à la page ! Répond Cat, assise derrière son bureau dont le téléphone du bureau ne cesse de sonner devant elle.
Elle sait que je déteste qu'elle laisse sonner.
— J'ai vingt-quatre ans aujourd'hui, j'espère que tu as prévu vingt-quatre surprises.
Je marmonne un oui rapide en retournant dans mon bureau. J'ai même totalement oublié une seule surprise bon sang ! Ça m'est sorti de la tête.
— Et répond à ce foutu téléphone !
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Nightwolf
RomanceCady Pen est la nouvelle procureure de Walvatown, son objectif utopique est d'amener la sécurité dans les rues de cette ville. Derrière cette façade, nul ne suspecte le secret dévastateur qui la ronge. Bale Windsoor, arrogant, milliardaire et conn...