Art. 21 | Sursis

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Cady

Il m'a dit qu'il m'aimait.

J'ai fait semblant de ne pas soulever. Peut-être qu'il l'a dit sous le coup de l'orgasme.

Pourtant, mon cœur a cru exploser.

Ça m'a même fait oublier la fuite de Marronne.

Il a complètement réussi à me ramener sur terre.

Une fois rhabillée, j'ai essuyé la trace de ce qu'on venait de faire avec ma culotte que j'ai roulée en boule et lui ai confié. Je n'allais quand même pas la mettre dans la veste de pompier qu'on m'a prêté. 

— On se retrouve à la maison ? Demandais-je, prête à y retourner grâce à ce qu'il vient de m'offrir.

La maison.

Qu'est-ce qu'il me prend ?

— Oui petite lumière, je vais aller voir de mon côté ce que je trouve avant que le jour ne se lève.

— Sois prudent.

— Toujours.

— Hey, Cady ?

— Hm ?

Je me tourne.

— Si même toi tu n'étais pas au courant, c'est que quelqu'un d'en haut a fait fuiter l'info.

Je le sais.

Je le sais, mais je n'arrive pas à savoir qui là-dedans est corrompu.

Le directeur général ? Le Maire ?

Qui que ce soit, ça ne me dit rien qui vaille.

Une personne normale quitterait le pays et resterait discrète. Un Marronne reste et se venge.

Mon portable ne cesse de sonner dans ma poche, une fois rendu vers l'équipe de la crime qui passe tout l'endroit au crible, je le sors de ma poche.

J'ai des centaines d'appels manqués de Ben, Betty et Cat.

— Mlle Pen, on a des pistes ?

Je me retourne pour découvrir Mr Spirk. On dirait qu'il vient de se réveiller, ces cernes sont boursouflés par le sommeil et sa barbe mal rasée.

— De ce que le capitaine m'a dit, ils étaient trois dans une voiture de police banalisée, en tenues. Le camion qui était censé passer incognito s'est arrêté derrière eux au feu qui est là. J'indique l'endroit de l'incident.

— Ils les ont pris par surprise en tirant sur le conducteur.

— D'autres victimes ?

— Une autre. Trois blessées.

— Ils n'étaient que cinq ? Ce fils de pute a tué Mr et Mme Windsoor bordel !

— C'est ce que je ne comprends pas, patron.

Il se frotte le visage.

— On va avoir du travail, comment se porte votre fiancé ?

— Comme quelqu'un d'impuissant quand il découvre que le meurtrier de ses parents s'est enfui.

Nous parlons encore cellule de crise pendant dix minutes, avant que j'envoie enfin un message à Betty, Ben et Cat pour les rassurer. Je n'ai pas encore perdu la tête. Quand je quitte la scène de crime, je tombe sur Bale, en costard cette fois, qui arrive à grandes enjambées vers moi. Je l'interroge du regard en allant le retrouver.

— Je viens te chercher.

— Pourquoi ?

— On a un problème.

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