Nightwolf

Art.23 | Ordre publique

Je suis allée chercher mon arme, refusant toutes pensées faisant référence à l'homme qui m'a élevé. Le téléphone sonne, et je vois le prénom de Cat s'afficher. 

Oh non Cat... 

Je ferme fort les yeux et les rouvre en décrochant 

— Cat... 

— Oh mon dieu, je n'arrive pas à t'avoir, ni Ben... Betty.. 

— Cat, je te promets qu'on passe tout à l'heure te voir. 

— Je suis dans une voiture pour reconnaître le corps, elle pleure en suffoquant. 

— Je sais. Écoute, je ne peux pas te parler maintenant ? 

— Il l'a fait, n'est-ce pas ? 

Je regarde la ville défiler sous mes yeux alors que la voiture ralentie. 

Elle retrouve son calme. J'hésite à répondre. Je sens que si j'ouvre la bouche, je ne pourrais plus jamais respirer normalement. 

— Tu vas le faire payer ? Continue-t-elle. 

— Oui. 

C'est le plus petit oui de ma vie. Je mets directement le dos de ma main sur mon nez et regarde le plafond. Putain. J'ai envie de crever. 

— Revenez moi tous les deux. 

Je décide de raccrocher, et la voiture s'immobilise sur le bas-côté. Je tends des billets et sors dans une ruelle adjacente. Après quelques minutes de marches, l'immeuble que j'ai indiqué à Bale plus tôt se dessine, et quand je me faufile dans le hall, il n'y a personne. Je me mets sur la pointe des pieds pour regarder par-dessus le comptoir, un homme est allongé, un pic dans la gorge. 

Nightwolf... 

Je prends l'ascenseur, ne sachant pas vraiment quel étage c'était. J'ai dit le 7 ou le 8 à Bale. 

J'appuie sur le 7. 

Le calme plat. 

Je décide d'aller directement au huitième. 

Quand les portes grises et volumineuses s'ouvrent, j'entends des types se battre. 

Je trouve Ben à terre, en train de se tenir les cotes. Je me jette sur lui et lui soulève la nuque 

— Ça va ? 

— Oui, ils sont là-bas.

Il me montre du regard, ce qui semble être un salon. 

Je me lève, commence à marcher quand un coup de feu me fait arrêter net. Je me mets à courir et arrive dans cette pièce, la moquette crème pourrait faire du bien à mes entailles si j'y accordai de l'importance. Trois types semblent morts par terre. Tuer par balle. Comme les deux autres dans le couloir. C'est une boucherie. 

Bale est en train de se battre avec Marronne, Windsoor paraît blessé, du sang s'écoule de sa cuisse. 

— Tiens, la voilà ! L'enfant prodigue ! Crie Morcus en évitant un crochet du droit. 

Bale devrait avoir l'avantage, mais sa blessure ne l'aide pas. Je saisis directement mon arme et la pointe sur l'homme en chargeant l'homme. 

— Tu vas faire quoi ? Me tuer ? 

Ils bougent tous les deux trop, je n'arrive pas à le viser. Soudain, Marrone tire dans l'autre jambe de Bale, et il perd l'avantage. Il a dû toucher un de ses ronds qui le maintenait debout. Morcus pivote et attrape Bale qui crie sa douleur.