Art. 7 | Ordonnance

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Cady

Je peine à reprendre mon souffle quand je ferme la porte de mon appartement. 

Il y a quelque chose dans cette soirée qui me tracasse encore plus que le fait d'avoir menacé Nightwolf et de l'avoir vu sur le point de tuer un tueur en série. 

C'était d'avoir réagi à son corps contre le mien.

Je ne réagis pas à un homme. Jamais.

Si on peut appeler ça un homme d'ailleurs. 

À part le connard de Windsoor à la danse de l'autre jour, me rappelle mon esprit. Oh ! Et lui aussi quand tu n'avais que 13 ans ! 

Donc c'est peut-être ça, mon corps se manifeste et commence une rébellion contre mon désir inexistant depuis toujours ? 

— Si tu peux éviter de vouloir un connard milliardaire ou un justicier masqué et violent cela m'arrangerait ! 

Je pose mes clefs de voiture ainsi que la clef de la Wolfmobile ! 

Ça n'a pas été facile du tout de la récupérer et je dois une faveur au capitaine de l'équipe arrivée sur les lieux en premier. J'ai dû faire semblant que j'avais une affaire en interne, et qu'il me fallait forcément sa moto. C'est passé. Heureusement que j'avais un jean et des talons dans ma voiture pour faire semblant que je venais uniquement pour cela. 

Quand j'ai eu l'info sur la radio de la police, j'étais encore au bureau en train de travailler sur le procès de demain. Cat venait de partir, après avoir amené des marshmallows à griller au-dessus d'une bougie, et son rosé favori. Elle n'est pas restée longtemps. Comme à chaque fois avant une affaire, mais elle me montre qu'elle est là si j'ai besoin et qu'elle pense à moi. Je ne lui rends jamais autant qu'elle me donne, mais ça ne semble pas la déranger. 

En plus du procès, j'ai aussi ma première sortie avec Bale demain. On est censé faire croire au reste du monde que nous sortons ensemble. Génial.

Mais le projet Marrone commence à se dessiner et à se rapprocher. Cela me motive à tous les sacrifices. 

C'est comme d'habitude que j'évite les flashs quand je sors du palais de justice. 

Sans surprise, j'ai gagné mon procès et les hommes ont pris treize ans, pour tentative d'homicide et vol à main armé. On ajoutera vingt ans si la femme ne se réveille pas de son coma et décède. 

Je repousse les micros qui se glissent devant moi et laisse la parole au procureur général, Lionnel Spirk, qui était présent dans le public pour superviser. C'est notre vingtième victoire depuis le début d'année, sans aucun échec, et une petite victoire intérieure que d'avoir enfermé vingt fois des criminels.

Une fois dans ma voiture, je lui indique l'adresse du Betty's et jette un œil à l'heure. Il est dix-sept heures.

Merde.

Plus tard que ce que j'imaginais. 

— Non pardon, on peut aller sur la huitième rue ? 

Le chauffeur se contente de hocher la tête et rapidement, je me retrouve au pied de mon immeuble. 

Je remets la petite carte en blanc cassé dans la poche de ma veste et continue à réfléchir. 

Quand je me suis réveillée ce matin, un mot était déposé sur l'oreiller inoccupé en face de mon visage. Il est rentré chez moi, malgré le système de sécurité et pire ! Je n'ai rien entendu. 

Une seule phrase. Une adresse.

Je devais déposer la moto dans un hangar à coté de mon lieu de travail. J'ai demandé à une société de le faire et normalement de ce côté-là, tout va bien. Mais autre chose accompagné le mot. Mon bracelet. 

NightwolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant