Nightwolf

Art. 5 | Transaction

Cady

Depuis trois jours, j'ai suivi les traces que Nightwolf a semé non intentionnellement.

J'ai interrogé le membre de cartel de Los Lunos, qu'il nous a "offert".

J'ai fouillé le moindre indice, la moindre preuve et la moindre date.

Nightwolf est un fantôme. Il ne laisse aucune trace, aucune empreinte, aucun ADN et ne commet aucune erreur. Et Mr Spirk m'a demandé où j'en étais dans mes recherches hier soir.

En parallèle, je bosse toujours sur mon affaire des cambrioleurs de diamants, je me prépare au procès qui a lieu la semaine prochaine. Je pense que ça va être un jeu d'enfant donc forcément, moins de pression.

La seule piste que j'ai pour coincer le Nightwolf est ce qu'un des plus jeunes de Los lunos m'a dit.

Une rencontre prévue dans un bar miteux de la zone 54.

C'est pour ça que je suis dans ma voiture à une heure du matin au bord d'une ruelle sombre. Je regarde ma boite à gant comme si je pouvais voir à travers le plastique de mon arme.

Je n'ai jamais eu l'occasion de m'en servir depuis mon concours de police, et j'espère ne pas avoir à le faire. Je la garde toujours avec moi parce que... et bien parce qu'on est à Walvatown et que je suis la procureure. Les lampadaires de la rue se mettent à s'éteindre, plongeant la rue dans une obscurité folle. Comme si les ténèbres pénétraient dans le quartier.

Il est venu.

Le cœur battant la chamade, je mets ma capuche noire, j'ouvre ma portière en faisant attention à ne faire aucun bruit, autrement dit, d'une lenteur soporifique et pose un pied dehors. La semelle de mes baskets touche la rue humide par la pluie qui s'abat sur la ville depuis deux jours, et je sors de là en essayant de me repérer. Mes yeux font rapidement le point et s'adaptent à l'obscurité quand je commence à me diriger vers le bar qui n'a aucune fenêtre.

Il n'y a jamais d'effractions quand Nightwolf passe.

Qu'est-ce que je ferais à sa place ?

Je regarde la bâtisse en pierre grise d'un côté de la rue. Il n'y a pas un chat, seules les basses de la musique à l'intérieur, nous prouve qu'il y a de la vie ici. Le bâtiment est solitaire à côté des autres immeubles.

Tout en restant discrète, mon téléphone prêt à émettre un appel dans ma main. Ce n'est pas sûre ici, encore moins pour une femme. Le nombre de viol sur lequel j'ai travaillé cette année le prouve. Je me dirige sur le côté et regarde la façade abimée par l'âge. Comme chaque édifice de ce côté du fleuve, tout à l'air en ruine et pauvre. La mousse attaque la pierre, l'humidité s'infiltre et les tags les recouvrent.

L'escalier de service rouillé grince avec la puissance du vent et de la fine pluie qui balaie la rue, et je compte quatre fenêtres aux étages.

L'une d'elles est entre ouverte.

Je le tiens.

Je traverse la ruelle silencieuse, mets mon téléphone dans mon sac à dos et attrape l'échelle de service pour commencer à grimper tout en jetant un œil derrière moi. Personne. Bien.

Àcertains endroits, il manque des barres et je dois presque sauter pour monter plus haut. Je ne suis pas sûre d'être stable, mais l'adrénaline dans mes veines m'oblige de continuer. C'est mon gros problème. Quand j'enquête, impossible de m'arrêter, qu'importe le danger.

J'ai le souffle coupé lorsque je me rends compte que je ne pense pas le moins du monde à ma propre sécurité ni à une potentielle attaque. Je me suis contentée de trottiner, perdue dans mes pensées.