Nightwolf

Art.2 | Infraction

Anonyme

Je guette l'ombre qui rentre dans le club.

De la fumée s'échappe de sa bouche quand il jette la cigarette d'une impulsion avec son index, qui s'écrase sur le goudron sale. Le videur le laisse entrer sans même qu'il ait eu à parler et l'homme disparait derrière la porte noire.

Je reste dans l'ombre, contourne le bâtiment, mon bras pointé vers le ciel, un lien métallique s'expulse de ma manchette et se plante dans le ciment. Je suis soulevé de terre et atterris sur un rebord de fenêtre laissée ouverte.

Une fois que mes chaussures se posent sur le parquet, qui vibre sous la tonalité de la musique au rez-de-chaussée, je fais un rapide bilan de mon environnement.

C'est un bureau simple comme j'avais vu sur les plans, et heureusement, il n'y a personne.

Le parquet grince légèrement mais est étouffé avec le bruit de musiques commerciales qui me gonfle déjà. Je me dirige vers la sortie, tourne la poignée et passe le visage à travers l'embrasure. Le couloir est allumé par des néons rouges, et une fille qui tangue passe juste devant moi sans même me voir. Elle a un costume de démone.

Sans aucune originalité.

Je sors dès que la voie est libre et pars emprunter les escaliers. Un homme de main de Burn monte et je m'arrête devant un groupe de filles en souriant.

Du moins, on ne voit que mon sourire de toute façon.

Tout le moindre millimètre de peau est caché sous mon armure.

Leurs ongles taillées et pointues viennent caresser la coque de mon torse, et je fais semblant de répondre à leur étreinte.

Une fois l'homme passé, je reprends ma descente et arrive dans la salle de jeux.

Ça sent le cigare haut de gamme, le whisky et l'argent.

Un paquet d'argent.

Une bonne poignée de rats se trouvent ici, mais un seul m'intéresse en particulier. J'aimerais mettre un de mes nouveaux gadgets ici et tout faire exploser, mais j'ai encore des codes d'honneurs.

Du sang. Beaucoup de sang. Mais zéro mort tant qu'on peut l'éviter. Je ne suis pas un bourreau.

Personne ne me remarque, je me noie dans le décor de tous ces déguisements, et j'arrive à avancer rapidement vers la table de poker. Burn est juste en face de moi, il avale une vodka dans un shooter d'une traite et ne grimace qu'à peine.

Oh ce soir tu vas pourtant montrer ta faiblesse.

Je peux sentir d'ici la peur qu'il enfouit quand il regarde autour de lui.

Et son excitation morbide qu'il a d'être assis là, et d'imaginer rentrer chez lui pour violer une nouvelle femme.

Mes poings se serrent, je bouge un homme de sa chaise qui me murmure des menaces, mais je ne l'écoute pas. Je m'assois, et ne lâche pas une fois le visage du sociopathe en face de moi.

Une main vient m'entourer qu'à moitié un biceps en titane et je lève les yeux vers le videur devant moi qui me demande silencieusement de me lever sans faire d'esclandre.

Dommage pour toi.

Je ne bougerais pas.

Je sors de ma manche un petit paquet de huit mille dollars et attends mon poisson qui mord à l'hameçon dans trois... deux...

— Laissez-le.

L'homme de la sécurité me jette un dernier coup d'œil avant de retourner se poser à coté de Burn.