Les Légendes De Magadãn

CHAPITRE 8 : Hamaciré [1/1]

Salut ! Je n'ai pas l'habitude de mettre de note ici, mais l'entrée en scène d'un nouveau personnage, qui plus est, l'un de mes préférés, mérite bien ça !

Alors déjà merci d'avoir lu jusqu'ici, tu n'imagines pas le plaisir que c'est de pouvoir être lue par pleins de gens différents. Donc, merci !

Ensuite, l'objet de cette note : qui dit nouveau pdv dit nouvelle focalisation. Étant donné qu'ils vont un peu se multiplier maintenant que l'histoire est lancée, je tiens à préciser que je ne conserverais la première personne que pour Kihahsah. Les autres seront racontés à la troisième personne.

Voilà, j'espère que vous appréciez. N'hésitez pas à voter, commenter et partager ! Sur ce, bonne lecture !

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SODA HAMACIRÉ

Carianthe, Terre de Jade

Un mois plus tôt...

Loin derrière la baie de la mer émeraude et les pirogues et filets de pêcheurs échoués sur le blanc de la plage, la capitale de la province de Terre de Jade allongeait ses habitations de bois. Ses cases de bambous et ses larges ruelles s'étalaient le long de la bande de terre au deçà de laquelle les vagues léchaient le littoral adanatuhais avec gourmandise. Là, une crête de falaise escarpé dissimulait quelques somptueux palais, à l'endroit où l'herbe verte et les pierres brunes cédaient la place à la dalle et au sable blanc et fin des concessions suzeraines.

Les quartiers du Suzerain Mokosé n'étaient pas exactement hors de la ville mais ils se situaient à la fois en un point stratégique de la falaise et entourés de demeures de notaires et de riches commerçants. Une sorte de cercle à part. Cette position en arrière-plan avait toujours profondément irritée Soda Hamaciré, déjà connue pour être une jeune femme qu'il ne valait mieux pas se mettre à dos. Cela avait été l'une des principales raisons pour laquelle elle préférait le modeste palais sur la plage que son père avait jadis fait construire pour sa mère, en hommage à son immense beauté qui aimait côtoyer l'air marin, pour reprendre les mots du suzerain.

Mais ce jour là, elle pourrait estimer chanceuse d'avoir dû le dédaigner pour le palais le plus éloigné de la baie, quand bien même il recelait tous ses souvenirs de sa défunte mère et tant d'autres trésors mémoriaux qu'elle chérissait. Ce jour là, cette négligence lui sauverait la vie.

L'aurore déjà l'avait trouvé secouant le sable de la cour principale de ses pirouettes et parades incessantes. Elle avait déjà laissé place au matin, lorsque Elijah se joignit à elle, alors qu'elle s'entraînait toujours sans relâche.

Ce n'était pas seulement un exutoire. À part l'amour qu'elle vouait à sa patrie, Soda n'avait qu'une passion dans la vie : la lutte. Et ce passe-temps reflétait parfaitement ce que représentait son rôle de bras-droit de son père, en attendant le jour où Mokosé déposerait sur sa tête le diadème qui courberait devant elle l'ensemble des tribus et peuplades de Terre de Jade et la placerait sous la protection directe de la dynastie impériale des Sarkine. En somme, jusque là, la vie serait pour elle une éternelle lutte au milieu de vieux nobliaux à la longue barbe blanche et aux ambitions plus aiguisées que celles de chacals à l'affût. Mais ce combat continu pour imposer des idées, et asseoir son pouvoir futur avait quelque chose de gratifiant. Cela faisait d'elle la digne héritière du royaume de Terre de Jade, la digne descendante de la valeureuse lignée des Hamaciré, ces héros qui repoussèrent l'envahisseur hors des frontières et s'allièrent les premiers aux Sarkine pour fonder l'Adanatuha. Aux côtés du suzerain dans la case à palabre, place qu'elle avait durement acquise et méritée, elle apprenait les arcanes du pouvoir et comment diriger les hommes, pour en faire non pas des marionnettes serviles et soumises, mais de fidèles serviteurs loyaux à leur Maison.