Chapitre 8 : Du côté de Djamila et Béthanie - Partie 2

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  Thierry Pullin habitait dans un appartement très spacieux et tout autant moderne sur le port du Havre, témoignant d'une certaine aisance financière. Les deux détectives avaient eu la chance d'arriver à temps pour croiser son propriétaire. En effet, Thierry s'apprêtait à aller dans un club privé avec sa – très jeune – compagne afin de faire des parties de golf avec leurs amis privilégiés.

  Thierry était grand, fin et musclé. Très bel homme avec un certain charme qu'il conservait malgré son âge déjà avancé. Tout en lui respirait le luxe et la luxure. À commencer par sa femme actuelle.

   Elle s'appelait Paolina. Une grande blonde pulpeuse qui n'avait sans doute pas encore la trentaine mais déjà un nombre considérable d'opérations de chirurgie esthétique à son actif. La présence de cette dernière n'empêchait pas son mari de reluquer allègrement Djamila. La jeune détective, écœurée par l'attitude du vieil homme, laissa une nouvelle fois sa collègue diriger l'interrogatoire.

« —Avant de commencer, dit mielleusement Thierry, vous désirez boire quelque chose ? Un café ? Un thé ? Un soda ? Cocktail ?

—Non merci, trancha Djamila avant que sa collègue ne commande quoi que ce soit. Nous serons brèves.

—C'est dommage. Bon, que puis-je pour vous mesdemoiselles ?

—Nous souhaiterions vous interroger à propos d'un cadavre qui a été retrouvé dans la cave de la maison de votre neveu, Sébastien Pullin, lui répondit Béthanie. »

  Thierry prit un air étonné tandis que sa femme, assise à ses côtés, eut une réaction d'effroi très théâtralisée.

« —Oh mon dieu, mais c'est terrible ! lança cette dernière.

—Un cadavre ? Qui est-ce ? Et en quoi cela me concerne-t-il ? demanda Thierry.

—Ce cadavre est ancien, leur apprit Béthanie, très ancien. À tel point qu'il a eu le temps de se momifier. Nous n'avons pas encore le rapport du médecin légiste et ne savons donc pas quel âge il a exactement, mais nous pensons que vous auriez pu avoir accès à la maison au moment où le cadavre y a été placé. Alors vous faites partie de nos suspects.

—C'est quand même culotté de la part de mon frère d'essayer de nous faire porter le chapeau. Il va vraiment tout faire pour nous pourrir celui-là.

—Donc pour vous, c'est votre frère qui essaie de vous faire accuser d'un meurtre qu'il aurait commis ?

—Je ne vois pas comment je pourrais être accusé d'un meurtre qui a eu lieu chez lui autrement.

—Nous n'avons dit à aucun moment que le meurtre a eu lieu chez votre frère. Nous avons juste dit qu'un cadavre a été retrouvé chez lui. »

  Un moment de flottement prit possession de la pièce avant que Thierry ne se reprenne :

« —C'est du pareil au même.

—Croyez-nous monsieur Pullin, ça n'a rien à voir.

—Si vous le dites. Vous m'avez dit qui est ce cadavre ?

—Non, car nous ne le savons pas nous-mêmes. Auriez-vous une petite idée ? Y a-t-il une personne de votre entourage qui, un jour, a disparu sans laisser de trace ? »

  Thierry s'enfonça dans son fauteuil pour réfléchir un instant.

« —Non, finit-il par dire, je ne vois pas. Surtout si vous ne me dites pas dans quelle période je dois chercher.

—Toutes périodes confondues.

—Je n'ai vraiment pas d'idée. Que vous a dit mon frère ?

—Nous ne l'avons pas encore rencontré.

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