Chapitre 9 : Les anciens propriétaires

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  Après leurs premiers interrogatoires, les détectives se retrouvèrent dans leur QG. Ewen et Maggie firent le compte-rendu de leurs interrogatoires à Béthanie et Djamila, et vice-versa.

« —Donc si on résume, dit Ewen le plus sérieusement du monde, on a toute une fratrie ayant vécu le même évènement – l'héritage de la maison – mais ils ont à peu près tous une perception différente des choses.

—C'est ça, confirma Béthanie.

—Et pourtant je pense que si on suit cette voie, fit pensivement Maggie, celle de l'héritage, je pense qu'on fait fausse route.

—En attendant on n'a que ça, lui répondit Djamila. Faut dire aussi qu'on nous envoie faire nos interrogatoires, mais qu'on n'a aucune info sur le cadavre. Si ça se trouve, c'est un ouvrier qui l'a foutu dans cette cave et on est juste en train de perdre notre temps parce qu'on ne remettra jamais la main dessus.

—Le pire dans tout ça c'est que c'est complètement probable, soupira Béthanie. Ou alors, le meurtrier est lui aussi mort depuis plus ou moins longtemps... »

   Une vague de découragement prit possession des détectives. Si, dans un premier temps, ils étaient excités à l'idée de mener l'enquête sur cette affaire, ils étaient maintenant plutôt réticents à continuer. Ils espéraient que le rapport des médecins légistes et l'interrogatoire des parents de Sébastien Pullin leur apporterait une nouvelle motivation.

   Les détectives décidèrent d'aller ensemble rendre visite à monsieur et madame Pullin. Le couple vivait dans un petit pavillon à la campagne, leur permettant ainsi de profiter d'un petit bout de jardin pas trop fatigant à entretenir. C'est madame Pullin qui leur ouvrit.

   La vieille femme les fit pénétrer dans une pièce à vivre décorée avec de nombreux souvenirs familiaux ou de voyages. Elle installa les détectives autour de sa table de salle à manger et leur servit des biscuits secs, du café et un jus de raisins pour Maggie.

« —J'ai prévenu mon mari, les informa une Laurence Pullin visiblement très stressée par la présence des détectives, il arrive dans une dizaine de minutes. Il est parti chercher du pain mais, avec ses rhumatismes qui le font terriblement souffrir, cela prend un peu de temps. La marche lui fait toutefois du bien. Et il tient aussi à rester le plus autonome possible. Je pense que le fait d'être diminué le fait plus souffrir encore que la maladie. »

   Laurence parlait à toute vitesse.

« —Rassurez-moi, continua-t-elle, Sébastien, Magali et les enfants vont bien ?

—Oui, lui répondit Béthanie avec douceur, ils vont parfaitement bien.

—Et ma sœur ? Comment va ma sœur ?

—Nous ne venons pas non plus pour votre sœur.

—C'est mon mari qui a fait quelque chose de mal ? C'est moi ? On nous recherche ?

—Rien de tout ça madame Pullin, détendez-vous. »

   Loin de se détendre, Laurence se tritura davantage les mains maintenant qu'elle n'avait plus rien à faire pour les occuper.

« —Que pouvez-vous nous dire à propos de votre belle-famille ? demanda soudainement Maggie qui souhaitait avoir la version de Laurence Pullin avant l'arrivée de son mari.

—Alors ce sont eux qui vous envoient ?

—Je n'ai jamais dit ça. »

  Laurence Pullin dévisagea Maggie, perplexe, avant de répondre à la question de la détective :

« —Je pense qu'ils sont prêts à tout pour de l'argent. Ils nous cassent les pieds depuis des années pour qu'on leur donne une partie du prix de la maison que nous avons rénovée nous-mêmes. On n'y est pour rien si mes beaux-parents ont souhaité la céder à mon mari et pas à ses sœurs qui en ont fait la demande.

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