Ewen et Maggie se rendirent ensuite chez Laurence et Martial Pullin afin de leur annoncer la nouvelle, si Sébastien n'avait pas pris les devants et n'avait pas déjà fait le travail. Malgré le froid mordant, Laurence était dehors et entretenait son petit jardin. Lorsqu'elle vit les détectives arriver, son visage prit une expression d'angoisse.
« —Bonjour Madame Pullin ! lui lança Ewen, immédiatement imité par Maggie.
—Bonjour, leur répondit-elle en un souffle.
—On vous dérange ? demanda le détective en affichant un air faussement déçu.
—Non non, pas du tout. Entrez donc. »
Laurence retira ses gants de jardinage et les coinça entre sa pelle et le mur de sa maison. Elle alla ouvrir son petit portique aux détectives qui la suivirent ensuite jusque devant sa porte d'entrée. Avant de s'engouffrer dans sa demeure, elle retira ses bottes en caoutchouc et chaussa une paire de crocs.
La maîtresse de maison réinstalla les détectives autour de la table de sa salle à manger. Elle leur proposa des boissons chaudes. Ewen accepta un café, tandis que Maggie déclina l'offre. Elle revînt avec deux cafés – dont l'un était pour elle-même – et une boite de biscuits secs très distingués.
« —Votre mari n'est pas là ? demanda Maggie en faisant un rapide tour de la petite pièce du regard.
—Il fait sa sieste à cette heure-ci, lui répondit Laurence.
—Et vous m'avez réveillé, ajouta Martial qui fit lentement son apparition dans la pièce.
—Excusez-nous, lança Ewen sur la défensive. Si nous avions su, nous serions passés plus tard.
—Bah ! C'est rien. J'aurai tout le temps de me reposer quand je serai mort.
—Oh, Martial ! s'indigna Laurence. Tu sais bien que je déteste quand tu parles comme ça. »
Martial leva les yeux en l'air et alla s'installer avec la petite assemblée. Laurence lui apporta spontanément un verre d'eau pétillante.
« —Alors, se lança le vieil homme, quelles nouvelles êtes-vous venus nous apporter ?
—Le cadavre retrouvé dans la cave de votre fils a été identifié, l'informa Ewen.
—Ah ?
—Il s'agirait d'une certaine Isabel Rodriguez. »
Laurence porta les mains à sa bouche, les yeux agrandis de stupeur. Martial, quant à lui, cherchait au plus profond de sa mémoire à qui ce nom lui faisait penser.
« —Oh mon dieu mais c'est horrible ! souffla Laurence.
—Ce nom me dit quelque chose, lâcha Martial en faisant visiblement un effort de concentration énorme. Mais impossible de retrouver qui c'était.
—Mais oui Martial, c'était la fille de notre femme de ménage. Tu sais, la famille d'espagnols. Je les avais aidés à trouver un logement et du travail. C'était il y a quoi... 20 ans peut-être ? Je dirais fin des années 90, début des années 2000.
—Ah oui ! Exact ! La jolie brunette.
—Vous pouvez nous en dire plus à son propos ? questionna Maggie.
—Elle était très serviable, dit Laurence tout en cherchant dans ses souvenirs. Et gentille. Mais elle souffrait d'avoir quitté son pays, c'était évident. Au fond, elle me faisait de la peine.
—J'ai pas grand-chose à vous dire, ajouta Martial. J'ai un vague souvenir agréable d'elle, mais je ne l'ai pas beaucoup côtoyée.
—Et votre fils ? »
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L'héritage
Bí ẩn / Giật gânQui n'a jamais redouté s'installer dans une vieille maison chargée d'histoire et y trouver un cadavre momifié en faisant des travaux de plomberie ? C'est exactement ce que va vivre la famille Pullin en héritant de l'ancienne chaumière familiale, obj...