Chapitre 30 : Rencontre avec William

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  Après leur visite chez Marie-Agnès, les deux détectives retournèrent aux bureaux pour rendre la voiture de fonction. Il faisait nuit depuis bien longtemps. Il était à présent largement temps pour eux de rentrer dans leurs appartements respectifs et de prendre un peu de repos après une journée aussi chargée que celle qu'ils venaient de passer.

  Alex n'avait pas menti. Il avait préparé deux bols de soupe en boîte qu'il mit à chauffer dans le micro-ondes lorsque sa petite amie fit son apparition dans l'appartement. À peine leur repas avalé, Maggie alla se démaquiller, enfiler un jogging et elle s'effondra dans le lit aux côtés de son bien-aimé, tous deux morts d'épuisement.

  Heureusement pour les deux tourtereaux qui avaient accumulé beaucoup de fatigue ces deux derniers jours, la nuit fut reposante. Lorsque le réveil sonna, ni l'un, ni l'autre ne râlèrent. Ce qui était plutôt rare. Ils petit-déjeunèrent rapidement, se préparèrent simultanément dans la salle de bain, et échangèrent un léger baiser plein d'amour avant de  se quitter pour leurs journées de travail respectives.

   Assise dans son siège à roulettes, Maggie tournait sur elle-même avec une lenteur qui exaspérait Ewen. Morgane, installée un peu plus loin derrière son bureau, ignorait ses collègues, beaucoup trop absorbée par sa tâche, comme d'habitude. Djamila et Béthanie, quant à elles, étaient reparties sillonner les archives des hôpitaux et cliniques alentour à la recherche d'autres précieux indices concernant leur enquête.

« —Je crois qu'on a tous les éléments, fit soudain Maggie. J'en suis même sûre. Je n'arrive juste pas à mettre le doigt sur la personne manquante. C'est un homme, c'est certain. Et, même s'il semble complètement dérangé, je ne pense pas que Thierry soit notre homme. En revanche, pour ce qui est de William...

—On devrait aller l'interroger ? questionna Ewen.

—On aurait même dû le faire depuis que son nom est sorti. J'ai besoin d'aller le voir pour le disculper aussi.

—Pardon ?

—Je n'arrive pas non plus à me persuader que c'est lui. Allez, on y va. »

  Maggie avait déjà sauté hors de son siège qui tourna sur lui-même encore quelques secondes après son départ, tandis qu'Ewen eut à peine le temps de réaliser ce qu'il se passait qu'il devait déjà courir derrière sa collègue avant de faire demi-tour afin de récupérer l'adresse dans le dossier. Lorsqu'il arriva enfin à la voiture de fonction, Maggie avait déjà pris place côté passager, avec sa ceinture bouclée.

  Comme Odette le leur avait dit quelques jours plus tôt, William et Gwenn vivaient dans l'immeuble juste en face du sien. Malheureusement pour eux, l'homme qu'ils cherchaient était déjà parti au travail. À contrecœur, Gwenn leur donna l'adresse du garage où ils pourraient trouver son mari.

  C'est donc dans un petit garage perdu dans une rue difficilement accessible de Fécamp qu'ils trouvèrent leur homme. Ils garèrent leur voiture là où ils le purent et, une fois descendus, ils se dirigèrent vers un homme bedonnant qui devait avoir une bonne cinquantaine d'années et qui n'était très probablement pas William.

« —Bonjour, commença Ewen.

—Ouais bonjour, fit l'homme en jetant un œil par-dessus l'épaule des détectives afin de voir leur voiture.

—Nous cherchons William Fissin. Est-il là aujourd'hui ?

—C'est pour ?

—Nous sommes détectives privés et nous souhaitons lui poser quelques questions.

—Vous avez une carte ? »

  Ewen et Maggie levèrent les yeux au ciel et présentèrent leurs cartes. L'homme prit son temps en s'attardant sur chacune d'elles avant d'enfin appeler William, sans pour autant lâcher les détectives des yeux.

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