Chapitre 12 : Le cadavre a un nom

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  Le réveil fût difficile pour Maggie. Elle s'était endormie trop tard. Bien qu'elle se soit couchée avant les garçons, ça avait été une erreur d'inviter son frère en pleine semaine. Emportés par l'ambiance, Alex et Bastien, les deux docteurs, s'étaient mis à parler de leurs métiers avec passion et intérêt pour l'autre, et ils avaient poursuivi leur conversation jusqu'au petit matin.

   Si Bastien avait l'habitude d'être au taquet tout en ne dormant que trop peu, c'était beaucoup moins évident pour Alex. Il dû éteindre son réveil à trois reprises avant que Maggie n'intervienne et le sorte du lit en chassant la couette d'un geste agacé.  Par cette froide matinée aux portes de l'hiver, Alex n'avait eu d'autre choix que de quitter son nid douillet.

   Par manque de temps, le professeur de sciences économiques et sociales ne prit pas le temps de petit déjeuner et il sauta directement dans la douche. Juste à côté, Maggie était en train d'essayer de dompter ses quelques boucles rebelles tout en laissant sécher son mascara fraîchement posé.

« —J'adore ton frère, commença Alex avec la tête encore dans le brouillard malgré l'eau chaude qui coulait le long de sa nuque, mais surtout ne l'invite plus en semaine. J'ai passé l'âge de faire des nuits quasi blanches. La journée va être longue...

—En tout cas je suis ravie que vous vous entendiez si bien. »

    Alex coupa l'eau, se saisit de sa serviette de bain pour commencer à se sécher avant de sortir de la douche et terminer ce qu'il avait entrepris. Une fois sec, et malgré son retard, il prit le temps de regarder sa compagne terminer de se préparer.

« —Tu es belle Maggie. »

   À ces mots, il s'approcha d'elle et ils s'embrassèrent, de plus en plus fougueusement. Alors que la jeune femme sentait, au travers de la serviette qui était nouée autour de la taille de son petit ami, qu'il gagnait de la vigueur, elle stoppa net leur étreinte passionnée.

« —On est déjà tous les deux en retard, à ce soir, je t'aime. »

   Dans un dernier petit baiser du bout des lèvres, elle laissa un Alex hébété dans leur salle de bains, et partit pour une nouvelle journée de travail. Quand Maggie arriva aux bureaux, tout le monde était déjà là. Elle avait plus d'une quinzaine de minutes de retard.

« —Si Patron te croise, l'avertit Béthanie, il risque de râler. Tu ferais mieux d'embarquer immédiatement avec Ewen pour vous rendre chez les Pullin.

—Et vous ? Vous allez faire quoi, Djamila et toi ? lui demanda la jeune détective pas tout à fait sereine à l'idée de se faire sermonner par Patron.

—On doit aller aux archives nationales de la police pour éplucher les cold case. On en a au moins pour deux jours de travail si on veut passer au peigne fin chaque enquête qui a eu cours sur la période où a eu lieu le meurtre de notre mystérieux cadavre.

—Minimum, renchérit Djamila avec une pointe d'excitation qui trahissait son engouement à l'idée d'effectuer ce travail qui semblait, à contrario, être une charge pour sa collègue.

—Bon courage les filles ! leur lança Ewen tout en réunissant ses affaires pour se préparer à partir. Tu viens Maggie ? On y va ? Ou tu préfères peut-être attendre Patron ?

—Non non, c'est bon, on y va, lui répondit précipitamment la jeune femme en le poussant vers la sortie sous le regard amusé de Morgane. »

  Les deux compères se rendirent donc chez les Pullin. Sur la route, Ewen ne se gêna pas pour faire remarquer à sa collègue qu'elle avait une sale tête malgré les quelques efforts qu'elle avait fait au niveau du maquillage. Plus que des collègues, Ewen et Maggie étaient devenus d'excellents amis. Leur relation était spéciale, mais sans aucune ambigüité. Et ils appréciaient cela. Ils appréciaient de savoir qu'ils seraient toujours là l'un pour l'autre, sans jugement, et sans sentiments trop envahissants.

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