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Ça doit bien faire une dizaine de minutes qu'Alejandra s'agite partout, complètement paniqué à l'idée que son frère apprenne son état.

Elle bouge partout, les mains qui s'agitent, la peur sur son visage.

Je suis serein, assis sur une chaise, un verre de vin à la main.

Clark : Pour l'amour de Dieu, Alejandra, calme, toi, dis-je, en grattant mes yeux à l'aide du dos de la main.

Alejandra : Comment tu veux que je me calme ? Qu'est-ce que mon frère va faire s'il apprend ?

Clark : Je ne peux pas savoir, c'est ton frère, dis-je en buvant une gorgée.

Alejandra : Tu ne te rends pas compte de la situation. Mon frère va devenir fou de rage. Ce n'est pas une personne normale.

Clark : C'est un hybride ?

Alejandra : Va te faire foutre ! C'est une conversation sérieuse !

Je voulais qu'elle explose de colère, parce que ça me faisait jubiler de l'intérieur.

Clark : Ok ! Tu proposes quoi ? Dis-je en déposant mon verre sur la table

Alejandra : Je..je..sai...sais pas, on pourrait garder ça pour nous. Je rentre à Londres et tu viens avec moi.

Clark : Et mon travail ?

Alejandra : Tu n'auras qu'à tout déménager à Londres

Clark : Ce n'est pas aussi facile. Tu parles sous le coup de la peur.

Alejandra : Sûrement, dit-elle en s'asseyant. Je ne sais pas quoi faire d'autre. J'ai peur de ce que mon frère peut faire.

Clark : Si nous allons ensemble, et qu'il voit à quel point c'est sérieux entre nous ? Je n'aurais qu'à te demander en mariage devant, lui dis-je.

Alejandra : Tu..tu..tu es séri..sérieux. Une demande en mariage ?

Clark : Bien sûr, je t'aime et tu portes mon enfant, que demander de plus ?

Alejandra : Tu ne me mens pas hein ?

Clark : Bien entendu que non princesse.

Je suis en train de jouer les dernières cartes pour l'amadouer.

Alejandra : Je suis trop heureuse. J'ai très longtemps été en dépression, tu sais. J'avais énormément d'angoisse et d'insomnie. J'ai essayé de me suicider en me jetant d'un pont. J'ai été placé dans le coma suite à ça. Le pire, c'est que j'ai été heureuse d'être toujours en vie. Quand j'ai sauté, je me suis rendu compte que je voulais que quelque chose en moi s'en aille pas moi-même. J'étais maigre, je ne dormais plus, je ressemblais à une morte, mais vivante. Encore maintenant, j'ai de grosses crises d'anxiété parfois, je dors très mal la nuit et je suis très souvent en stresse. Mais toi, depuis que tu es entre dans ma vie, tu l'as rendu meilleur et tu m'as permis de goûter au bonheur que je n'avais jamais eu. J'ai un enfant en route et je lui donnerais tout l'amour que j'ai reçu. Je t'aime aussi.

Je suis perturbé. Je ne m'attendais pas à de telle révélation d'un coup.

Clark : Tu veux le garder cet enfant alors ?

Alejandra : Bien sûr que oui, dit-elle, les mains sur son ventre. Et toi, tu le veux ?

Clark : C'est mon enfant, la question ne se pose pas. Bien entendu que je le veux.

La Mara SalvatruchaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant