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Deux mois plus tard,



États-Unis


J'ai confiance en moi ou plutôt en apparence. N'est-ce pas ce qui m'a été demandé de faire ?

J'ai tellement joué la comédie que je commence par y croire.

Je suis restée deux semaines en convalescence. Pour être sûr que je ne m'étais rien déplacé, mais aussi pour vérifier l'état de mes organes, de mes membres et de l'ensemble de mon corps.

J'ai repris une alimentation et un sommeil régulier. Ça a été dur au début parce que je ne trouvais pas d'appétit, et parce que la nuit mes vieux démons s'introduisaient dans mes rêves.

L'exercice de Donovan marchait, me soulageait. Dommage que je ne sois plus en mesure de parler de mes peurs à quelqu'un.

Après ma convalescence, Cameron m'a emmené comme prévu refaire ma garde-robe.

Disons, qu'il n'y a pas de restriction de budget avec eux.

Des pantalons, aux robes moulantes et légères, aux t-shirts streetwear en passant par des jupes et shorts en jeans et pour finir des paires de talons et baskets.

Même les sous-vêtements y sont passés. De toutes les couleurs, de tout type.

J'avais des habits pour au moins plusieurs années.

Maintenant, je devais changer d'apparence pour moi, mais aussi pour passer inaperçu. Donovan doit avoir les yeux partout ici, même si je suis presque sûr que ma présence l'indiffère vu à quel point il me hait. De toute façon, c'est réciproque.





Moria : Je voudrais me faire une coupe carrée, raie au milieu avec une teinture. Je vous fais confiance pour la couleur, lui dis-je en regardant Cameron à travers le miroir.

Il est assis sur les chaises réservées à ceux qui attendent, le nez plongé dans son téléphone.

En parlant de téléphone, j'avais décidé de commencer à utiliser le mien. Je ne savais toujours pas qui me l'avait acheté, mais j'avais décidé de reprendre une vie sociale. Depuis plus d'un an et demie que j'étais coupé du monde. Je ne savais même pas ce qu'il s'était passé autour de moi. J'étais complètement déconnectée.

Cameron : J'ai prévenu Darren de notre retour. C'est lui qui t'a amenée à moi, il méritait de savoir que tu étais rentrée saine et sauve.

Je le regarde en souriant pour lui faire comprendre que je suis d'accord. Darren a été aux petits anges pour moi comme la plupart des hommes de main de la maison.

La coupe de cheveux finie, je me regarde dans le miroir.

Elle m'a fait une coupe carrée avec une raie au milieu qui m'arrive aux niveaux des clavicules. Mes cheveux, habituellement lisses/ondulés, sont devenus bouclés et une teinture cuivre doré a été effectuée dessus.

J'aime beaucoup le résultat.

Je remercie la coiffeuse pour son travail et Cameron paye.

Je suis assez mal à l'aise pour toutes les dépenses qu'il a effectuées pour moi. Lorsque j'irai dans mon appartement, je vais tout lui rendre avec mes économies.




Un sphynx multicolore, c'est le tatouage qui orne complètement mon dos. Un sphynx renaît de ses cendres de la même manière que j'ai réussi à renaître des miennes.

Le mot SURVIVANTE est écrit lettre par lettre à l'intérieur de mon avant bras gauche

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Le mot SURVIVANTE est écrit lettre par lettre à l'intérieur de mon avant bras gauche. Le mot SUR a été barré avec une légère croix pour que le mot VIVANT soit le seul bien visible.

Je ne sais pas si je suis vivante, mais je dois jouer la comédie, non ?


Cameron : Tu en étais sûr pour ces tatouages ?

Moria : Sincèrement, j'espère vraiment l'être. J'en étais sûr, mais maintenant qu'ils sont gravés en moi, j'en suis plus aussi certaine.

Cameron : Ne t'inquiète pas, un jour ces tatouages seront réellement significatifs sur toi.

Je souris légèrement. J'espère qu'il a raison. J'étais sûr que faire des tatouages allait m'aider à prendre confiance en moi, mais finalement, je ne suis plus très sûr.

Cameron : Où vas-tu habiter maintenant ? Demande-t-il après que nous soyons montés dans sa voiture.

Moria : Je pensais retourner chez moi mais avec le nombre de loyers impayés, mon locataire doit me détester.

Il m'a regardé avec un sourire en coin et je me suis rendue compte avec la lumière du soleil que ses yeux étaient ambre et non noisettes.

Cameron : Tu peux venir habiter chez moi.

Moria : Non, je n'ai pas réellement envie. J'essaie de me créer une nouvelle vie. Je veux ma maison, pouvoir me promener toute nue, crier, peter un câble sans que personne ne m'interrompe. Je veux être dans ma maison, mon repère. Mon chez moi, tu comprends ?

Cameron : Oui, dit-il le visage légèrement rembruni.
Je vais appeler Darren, peut-être que tu pourras habiter chez lui en attendant.

Moria : Oui, peut-être. C'est une bonne idée.

Il acquiesce et nous prenons la direction de chez lui pendant qu'il appelle Darren pour qu'il nous rejoigne.



🌸🌸🌸🌸



Je cours et saute dans les bras de Darren qui est arrêté devant la porte. Il fait deux pas en arrière à cause de la force avec laquelle j'ai sauté sur lui. Il m'a tellement manquée. Il est encore plus musclé qu'avant. Sa chevelure blonde coupée courte comme à l'armée a poussé un peu.

Darren : Princesse. Tu m'as manqué.

Moria : Tu m'as également manqué, lui dis-je en le serrant fort.

Darren : T'es cheveux, mon Dieu... Ça te va tellement bien. Dis-t'il en les touchant.

Moria : Merci. J'avais envie de changement. Dis-je le sourire aux lèvres.

Darren : Alors raconte-moi.

Moria : J'ai besoin d'un endroit où vivre, le temps que je puisse acheter une Maison.

Darren : Pas la peine de demander, ma porte t'est grande ouverte.

Je le remercie, et je mets mes valises dans sa voiture.

Darren : Donovan organise une fête pour sa sœur dans quelques jours, je ne serais pas là pendant toute cette durée.

Cette fameuse soirée.

Nous venons d'arriver. Darren m'emmène dans une chambre et dépose mes affaires.

Puis nous allons nous asseoir pour discuter un peu.

Darren : Tu manques à énormément de personne, tu sais ?

Je le regarde surpris.

Moria : Ah bon qui ?

Darren : Tous les hommes de Donovan. Ta douce présence a créé un vide brutal.

Je souris, reconnaissante que des hommes froids comme eux puissent ressentir un quelconque sentiment envers moi.

Darren : Les petits plats que tu préparais, ils sont en manque.

Je me mets à rigoler de bon cœur. Ça fait tellement du bien de savoir que finalement je ne suis pas autant rejetée et détestée que ce que je croyais.

Moria : Dommage que je n'ai plus envie de retourner de là-bas.

Son regard s'assombrit.

Darren : Tu sais, aucun homme n'a été content du choix qu'il a fait. Personne n'a eu le courage de lui dire parce qu'il l'ai aurait buté. Sauf moi bien sûr.

Moria : Ne vous mettez pas en danger pour rien. C'est pas grave, du rejet, j'en ai mangé toute ma vie.

Darren : Si ça peut te faire du bien, Délia est morte.

Mon souffle se coupe. Mon cœur rate plusieurs battements. Une envie de vomir remonte le long de mon ventre.

Plusieurs idées passent dans ma tête. Elle s'est suicidée ? Donovan l'aurait fait tuer ? Elle a eu un accident ?

Moria : Que..s'est-il.. passé ? Demandais je le souffle court.

Donovan : Ta sœur est accro à l'argent. Elle a pété un câble pour aller dépenser des centaines de milliers d'euros dans des magasins de luxe. Donovan n'a même pas essayé de l'en empêcher parce qu'il en avait marre de ses cris. Il la laissé partir avec une voiture. Elle voulait conduire seule. Arrivée au magasin, des ennemis à lui l'attendaient là-bas. Ils l'ont kidnappé, et ont demandé à Donovan de venir récupérer sa bien-aimé. Il a refusé, à éteint son téléphone et est parti se coucher. Les kidnappeurs, l'ont sauvagement agressé, violé, torturé dans tous les sens du terme. Elle est morte dans d'atroce souffrance.

Je n'arrive même plus à respirer ni à réfléchir. Ma tête tourne avec force.

Moria : Pourquoi ne l'a-t-il pas défendue ? Ils étaient ensemble non ?

Donovan : Je te jure qu'en apparence oui, mais c'est tout. Je ne peux pas t'en parler, le moment venu tu comprendras tout.

Moria : Depuis combien de temps est-elle morte ?

Donovan : Plus de six mois après ton départ.

J'aimerais dire que je suis dévastée, mais c'est faux. Je ne suis pas triste. Je suis soulagée. Un problème en moins. Une souffrance de partie. J'ai envie de dormir, tellement je suis légèrement mieux dans ma tête.


Après cette discussion, il est parti remplir son rôle de bras droit et moi, je me suis lavé, j'ai passé une pommade sur mes plaies et je suis partie me coucher.




La Mara SalvatruchaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant