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TW : CHAPITRE CONTENANT DES RÉFÉRENCES CLAIRES À UN SUICIDE.  Si vous êtes gêner avec ce genre de situation s'il vous plaît passez votre chemin. Bonne lecture.

Je suis allongée sur mon lit. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'ai passé plus de deux heures dans la douche. Je me suis lavée le corps avec une telle force que j'ai réussi à me laisser des égratignures sur le corps. Je me suis frottée, frotter, frotter dans l'espoir de faire disparaître la sensation de ses mains et de ses baisers sur moi.

Je me suis rincée à l'eau très chaude pour essayer de brûler le contact de ses doigts sur mon corps et son liquide blanchâtre qu'il avait délibérément laissé couler sur moi. Je me sentais tellement souillée. J'avais honte. Je ne voulais plus me regarder dans le miroir ni même apercevoir une infime partie de mon corps. Je voulais juste me déchirer le corps. Déchirer mon corps, me fracasser le crâne contre ma table basse, me mutiler, faire couler mon propre sang, me voir morte, ne plus exister.

Ne plus exister, ne plus exister, ne plus exister...

Je n'irai pas travailler aujourd'hui, ni les autres jours. Je ne mangerai pas aujourd'hui, ni les autres jours. Je ne me laverai pas aujourd'hui, ni les autres jours. Je ne vivrai plus aujourd'hui ni les autres jours.

Aujourd'hui est l'achèvement de toutes ces années de souffrance, aujourd'hui est ma libération.

Je me lève d'un pas nonchalant et décide d'aller récupérer mon portable que j'avais laissée sur ma table de nuit. J'ignore les appels en absence de ma patronne et retourne sur le canapé du salon.
Je dépose mon téléphone sur la table basse de manière à être dans le cadre et commence à filmer.
Lorsque mon regard croise mon reflet, j'ai un rictus de dégoût. J'ai les cheveux complètement abîmés, arracher à certains endroits. J'ai d'énormes cernes sous les yeux et mon visage est marquée par les coups que j'ai reçus. J'ai des bleus qui recouvrent l'entièreté de mon cou.

J'allume la caméra et commence à filmer. Au début, je suis restée figée à regarder la caméra n'ayant pas la force de parler puis ma bouche s'est ouverte et les mots ont commencés à sortir comme s'il cherchait à s'exprimer, à sortir de mon ventre depuis longtemps.

Moria : Bon-bonjour, je m'appelle Moria Walker et j'ai vingt ans. Je suis d'origine américaine de mon père et ivoirienne de ma mère. J'ai une grande sœur et un grand frère, je suis la dernière de ma famille.
Si je tourne cette vidéo aujourd'hui, c'est parce que d'ici à ce soir je ne serai plus. J'ai passé énormément d'années dans la souffrance et la tourmente et aujourd'hui j'ai décidé que mon esprit et mon corps ne seront plus la cible de personne malveillante et pour cela je dois en finir avec ma propre vie.
J'ai été victime de harcèlement sous toutes ces formes pendant plus de onze années. J'ai été harcelée à l'école, harcelée au travail, harcelée dans la rue, harcelée sexuellement, harcelée sur les réseaux et plein d'autres formes encore.
J'avais cinq ans quand ce cauchemar à commencer, en classe de CP.

Les premières moqueries, le fait que personne ne veuille jouer avec toi, c'était léger, mais on ressent quand même cette exclusion.
Plus les années ont augmentés, plus le harcèlement a pris de l'ampleur.
J'ai été frapper au visage à plusieurs reprises, on m'a crachée dessus, on m'a arrachée les cheveux, on m'a cassée le poignet, on m'a poussée par terre, on m'a déshabillé de force, on n'à tenter de me noyer, on ma jetée des cailloux- des stylos- des trousses dessus.
On me sifflait en claquant des doigts pour m'appeler pour que je me souvienne toujours que je n'étais qu'une chienne pour eux.

Adolescence, années lycée rime avec harcèlement violent et harcèlement sexuel. Le corps évolue et est pris sous cible.

On n'à abuser de moi sans mon consentement, j'ai été touché à plusieurs reprises pour amuser la galerie. J'ai été prise en photo nue pour assouvir les pulsions sexuelles de certains. Mon corps ne m'appartenait plus, il était l'objet de leurs fantasmes et de leurs méchancetés. J'ai été souillée, bafouée, injurier, embrasser sans vergogne.
Quant au reste de ma famille, ils n'ont jamais exister pour moi, ou plutôt ils n'ont jamais voulu voir que j'existais. J'ai été frappée très tôt par mon père qui ne comprenait pas pourquoi sa fille faisait encore pipi au lit plutôt que d'essayer de comprendre d'où venait le réel problème. Quand mon corps à commencer à se développer a l'adolescence, que j'ai eu des fesses rebondies volumineuses, une poitrine ronde ferme et des hanches dessinées, j'ai commencée à être le jouet sexuel de mon père.
Il ne jouait pas avec moi non, ses amis oui.
Il me demandait de porter des jupes courtes moulantes sans sous vêtements pour bien exposé mon postérieure, des hauts transparents de couleur blancs qui laissait apercevoir la forme de mes seins et mes tétons.

La Mara SalvatruchaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant