Chapitre II : Ambroise

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Résumé du chapitre précèdent :

Adam emménage dans sa nouvelle ville et sa nouvelle maison. Il est complètement sous le charme de cette vielle bâtisse qui a su traverser les époques. A peine a-t-il posé ses cartons qu'une portière claque, monsieur le maire se présente à son porche avec l'idée de lui faire visiter le quartier. Adam fait donc un tour, saluant sa voisine Ariane au passage. De retour à la maison, il s'affaire au jardinage, remettant de l'ordre dans la demeure, sa voisine passe le voir, le complimentant pour son travail en lui offrant des pastels à planter dans son jardin. Le soir, épuisé, il décide d'aller se coucher rapidement. En pleine nuit, Adam se réveille en sueur, une personne dort à quelques mètres de lui, il en est persuadé. Il allume la lumière alerté et se rend finalement compte qu'il a eu plus de peur que de mal, la pièce est vide, seule une petite odeur de miel qui semble provenir des draps flotte dans l'air. Il se rendort donc rassuré.  

Personnages : 

Adam - Docteur et protagoniste 

Ariane - Voisine âgée dont il fait les soins 

M. Le maire - Le maire

Chapitre II : Ambroise 

Dans cette maison j'ai vu se succéder des vieux, des cons, des aigris, des paresseux, des colériques, mais c'est bien le premier beau qui franchit cette porte. Oui, décidément, j'en suis certain, c'est bel et bien le premier beau que je vois ici. Je le regarde d'un oeil nouveau, alors qu'il tourne dans tous les sens s'extasiant devant le moindre recoin de mon salon, la maison lui plaît apparemment, il est amusant à regarder avec ses yeux émeraude qui brillent d'excitation. Il tourne et retourne, comme un enfant, alors que ses boucles châtaines volent dans tous les sens avant de retomber sur sa peau hâlée. Son sourire candide ne quitte pas ses lèvres tandis qu'il vagabonde d'une pièce à l'autre, se surprenant tout seul lorsqu'il remet les pieds dans le salon, il me fait rire, je sens que je vais bien m'amuser avec lui.

Il est sorti, je ne le vois plus, je râle, si seulement ma vision pouvait aller au-delà de ce fichu jardin. Ce jardin qu'il est laid d'ailleurs ! Personne, que des incapables, pas un seul des occupants de cette satanée baraque n'a su en prendre soin, c'est si frustrant. Il était pourtant si beau de mon temps, bien plus beau que la maison, j'y passais tout mon temps.

Enfin, j'erre dans la maison, étudiant minutieusement les affaires du petit nouveau. Je tombe assez rapidement sur un petit carton de livre posé au sommet d'une pile d'autre, je l'emporte avec moi et jette un oeil aux résumés de ceux-ci, que des romances à l'eau de roses, beuk, la précédente habitante en avait une ribambelle, elle aussi, cet homme n'a décidément aucun goût. Je laisse tomber le carton, déçu de ma découverte et me dirige vers la cuisine d'où il me semble avoir aperçu une mallette noire un peu plus tôt.

Je m'approche de la table de la cuisine et bingo, une mallette en cuir noir et bien posé sur le dessus de celle-ci, comme quoi, les années passent, mais ma mémoire reste intacte ! Je l'ouvre précautionneusement, et regarde son contenu, des papiers, d'autres papiers et encore des papiers, quelle horreur ! Je me saisis de l'un d'eux et remarque la trace d'une signature en bas de page, tiens tiens, on dirait bien que monsieur est docteur, c'est marrant avec son air tout gentil, je n'aurais pas cru. Les docteurs étaient plus effrayants que ça de mon temps. Et puis il me paraissait jeune, tu ne fais décidément pas tes 31 ans Adam Algram, à moins que ce ne soit les crèmes anti-âge de cette époque qui fonctionnent particulièrement bien. Combien de temps la maison est-elle restée inhabitée, je me questionne soudainement. 15, 20 ans ? Bon, peu importe. En tout cas, je me rappelle que la précédente habitante possédait une ribambelle de ces crèmes qui promettaient la jeunesse éternelle, pourtant, cela ne l'empêchait pas de paraître trois fois son âge ! Je ris en repensant à cette vieille cruche. Tous les soirs, cette idiote passait bien quarante-cinq minutes à s'asperger le visage de produits en tout genre : huiles, eau de rose, crème de nuit, masque et même sérum, je me demande si ce dernier ne devait d'ailleurs pas être bu. Après tout, un sérum est un remède, non ? 

[TERMINEE] - SpectrumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant