[TERMINEE] - Spectrum

Chapitre IX : Adam

Résumé du chapitre précédent : 

Ambroise est affreusement gêné, Adam vient de faire irruption dans la pièce entièrement nue. Mais sans qu'il ne le contrôle, il se retrouve à détailler le corps de notre jeune docteur. "Je te vois", tout son corps se fige alors qu'il réalise, déboussolé, qu'Adam peut le voir. S'ensuit une longue discussion entre nos deux protagonistes qui pour la première fois interagissent réellement ensemble. Adam chercher à en apprendre davantage sur Ambroise et pose énormément de questions, mais sa dernière question en lien avec la statue chamboule Ambroise qui panique avant de se volatiliser de nouveau.

Personnages : 

Adam Algram - Docteur et protagoniste 

Ambroise - Fantôme et protagoniste 

Arnaud - Meilleur ami d'Adam

David - Mari d'Arnaud 

Ariane - Voisine 

M. Le maire - maire de la ville.

Chapitre IX : Adam

La nuit est tombée depuis un moment déjà et je suis finalement partie me coucher, pourtant, allongé dans mon lit, mon sourire ne veut plus quitter mes lèvres. Il était là, juste à côté de moi, mon précieux petit fantôme. Je savais bien que je n'étais pas fou !

Il n'empêche que j'ai encore du mal à y croire, un fantôme, mon esprit rationnel me dictait que c'était impossible et pourtant, je le savais, je sentais qu'il y avait quelqu'un. Je ferme les yeux un moment et me remémore son apparition, j'ai d'abord senti cette odeur de pastel et de bois si caractérielle et en me retournant, il était là, assis sur mon lit, à me fixer de ses grands yeux, j'ai été tellement surpris.

Un rire s'échappe de mes lèvres au souvenir de la confusion qui peignait son visage, il ne s'attendait pas à ce que je le remarque, lui aussi a été pris de court.

Les quelques instants que nous avons échangés tournent en boucle dans ma tête et je me remémore notre conversation. Je dois avouer qu'il est bien plus beau que je ne l'imaginais. Je pensais rencontrer un spectre difforme comme l'on en voit dans les films, mais il n'en est rien, Ambroise est la copie parfaite de la statue d'ambre que j'ai découverte dans la pièce secrète. Cette ressemblance est si troublante que j'ai cru pendant un instant que je divaguais, hallucinant la statue que je venais de découvrir, mais jamais mon subconscient n'aurait pu fabriquer une telle histoire.

Il était si beau.

Il y a un fantôme dans ma maison, c'est la phrase que j'ai envie de crier sur tous les toits, mais qui me croiraient ? Personne.

En étant médecin, j'ai parfois eu à intervenir sur des scènes graves, des accidents de la route, le plus souvent mortel, dans ces moments-là, une atmosphère particulière peignais les lieux, comme si nous n'étions pas seuls, comme si nous pouvions sentir les âmes quitter le corps des défunts. C'était étrange, mais je n'étais pas le seul à ressentir cela, les pompiers qui m'accompagnaient avaient l'habitude de vivre ce genre de moment presque surréaliste qui nous font remettre en question nos croyances. Mais étrangement, c'est différent avec Ambroise, c'est la première fois que j'ai cette sensation d'être entouré, d'avoir quelqu'un tout près, qui veille sur moi, je n'ai pas la sensation qu'il cherche à quitter cet endroit, peut-être a-t-il choisi de rester ici ? Peut-être est-il mon ange gardien ? Mes sourcils se froncent en repensant à sa réaction, la statue, sa simple mention l'a ébranlé, quel peut bien être leur lien ? Car je suis certain qu'il y en a un.

Je laisse un souffle las m'échapper, que penserait mon meilleur ami de cette situation ? Un rire m'échappe alors que je l'imagine déjà me répondre qu'il connaît un bon spécialiste qui pourrait me prendre en charge. Mes rires se calment et je redeviens sérieux en pensant à Arnaud, lui, il saurait quoi faire. Mon meilleur ami a toujours été un sacré personnage qui ne passait pas avec tout le monde, mais c'est un gars intelligent, on a grandi ensemble, du jardin d'enfants, au pompier volontaires jusqu'à nos études de médecine à la capitale, il me connait par coeur, nous avons traversé les mêmes épreuves, je sais qu'il est le mieux placé pour me conseiller sur cette affaire. Et puis, sans lui, je ne sais pas si j'aurai la force de démêler ce nœud de problème.