[TERMINEE] - Spectrum

Chapitre XVII : Adam

Résumé du chapitre précédent : 

Arnaud vient d'arriver, tout comme Adam la première fois, il est complètement sous le charme de la maison d'époque. Après quelques banalitées échangées, les deux amis souhaitent entrer dans le cœur du sujet, à savoir le fantôme. Adam énumère les différentes apparitions d'Ambroise et Arnaud en vient à la conclusion que le petit fantôme ne se manifeste que lorsqu'il ressent une émotion forte. Arnaud tente alors le tout pour le tout à savoir rendre jaloux Ambroise et embrassant Adam et cela fonctionne ! 

Personages : 

Adam Algram - Docteur et protagoniste

Ambroise - Fantôme et protagoniste 

Arnaud - Meilleur ami d'Adam 

Personnages secondaires : Ariane (voisine), monsieur le maire, la secrétaire du maire, le pharmacien, David (mari d'Arnaud), Emile (ami d'Adam qui travaille aux archives). 

Chapitre XVII : Adam 

Nous échangeons un regard bref, mais suffisamment long pour me permettre de déceler la détresse dans son regard, passé l'excitation des premiers instants, Arnaud prend enfin conscience de la réalité. Il fixe Ambroise, toujours assis sur mes genoux d'un regard qui vacille entre folie et admiration. Puis d'un geste brusque il se lève et se met à tourner en rond dans le petit espace, se massant les tempes frénétiquement, son esprit rationnel en totale contradiction avec ce que ses yeux lui montrent. Il semble encore sonné, à la fois par le coup qu'Ambroise lui a asséné et par la nouvelle de l'existence du fantôme. Ses yeux me cherchent, ou plutôt cherchent la vérité, son corps ayant du mal à contenir la nouvelle. J'essaye de lui témoigner toute ma compassion au travers du regard, je sais ce qu'il ressent, je l'ai vécu avant lui, cette peur, cette sensation de devenir fou, puis cette réalité étourdissante qui vous frappe, le choc est rude, mais j'ai confiance en mon meilleur ami, il saura passer outre.

Il jette ses mains en l'air précipitamment, avant de secouer sa tête et de reprendre ses cogitations dans son coin. Puis enfin, il se stoppe, me jette un regard puis secoue la tête avant de jurer :

— Putain, je peux même pas mettre ça sur le compte du boeuf bourguignon, j'ai mangé cette merde de nourriture lyophilisée.

Je laisse échapper un rire alors qu'Arnaud continue de secouer sa tête, un sourire admiratif se formant peu à peu sur ses lèvres, il commence à réaliser, il comprend enfin qu'un putain d'ectoplasme lui fait face. Il laisse un rire lui échapper avant de me balancer :

— Avoue, tu me l'as chargé. T'as mis un truc dans mon assiette, c'est pas possible autrement ! S'exclame mon meilleur ami, alors qu'Ambroise est toujours calmement assis sur mes genoux, je me demande s'il a conscience du choc que ses apparitions provoquent chez le commun des mortels.

Puis mon meilleur ami prend un air bien plus sérieux, ce qui, le connaissant, s'avère être un très mauvais signe. Il fronce les sourcils, semblant réfléchir silencieusement, et je sais déjà qu'une absurdité sans nom va quitter la barrière de ses lèvres lorsqu'il lance nonchalamment :

— Et sinon, comment vous faites pour, enfin, quand vous le faites, est-ce que tu vois ta... à travers ?

Je me pince l'arête du nez, retenant ma colère et secoue la tête silencieusement avant de chuchoter son nom :

— Arnaud... Je le gronde silencieusement.

Ambroise de son côté, a froncé ses sourcils dans un mouvement presque indescriptible, si bien que je suis incapable de déceller l'émotion qui le traverse à ce moment même. Et la gêne me consume alors que mon meilleur ami continu dans sa bêtise :