33. NEO

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Cela faisait plusieurs semaines que je portais une nouvelle marque avec Aara. Une marque problématique puisqu'à cause d'elle, Blue m'ignorait encore plus, Dae était bizarre et bien sûr, la concernée qui n'avait pas du tout été enthousiasmée à l'idée d'être marquée, restait silencieuse. Et comme je n'aimais pas espérer en vain, je préférai me débarrasser du doute et de la marque.

Je la trouvai au ciel, pour une fois. Aara ne passait pas beaucoup de temps au palais, quand elle allait chez ses parents, elle le faisait toujours à Kam. Je trouvai l'aile de Stephan vide. Je soupirai, où était-elle encore passé ?

Mon téléphone vibra, c'était un de mes pères. Je soupirai avant d'ouvrir le message. Mes yeux s'écarquillèrent et je disparus. Avant même que je n'arrive dans au pavillon céleste, je sus pourquoi papa Valentin me convoquait sans me donner d'explication. Yoon se trouvait au portail.

Il me regarda d'un air triste, mon coeur se brisa. Je courus jusqu'au palais, préferant le déni plutôt que la vérité qui s'imposait pourtant en moi : papy était mort. Je le sentais. Le pouvoir nymphique changeait, je recevait plus d'autorité et ma nymphe était angoissée.

J'entrai et trouvai papa Val assis au sol, contre le mur, oncle Narcis était à genoux devant lui et lui parlait. Tante Berhane pleurait, Aara était posé contre papy tandis que des larmes coulaient sur ses joues, et papys John ainsi que Lio étaient au téléphone.

- Mon ange, viens, me dit maman en me prenant dans ses bras. Je suis désolé...

- C'est arrivé comment ? demandai-je d'une voix calme.

- Dans son sommeil. Aara est rentré avec lui après le dîner de famille d'hier, Manuelo a déjeuné au lit avec les enfants, il voulait les voir puis il a voulu se reposer mais quand Val est passé pour prendre des nouvelles, il a...

- Je vois.

- Neo ?

- Je vais... aider pour les funérailles... maman, quelqu'un doit expliquer aux enfants.

Je quitte la pièce pour la cuisine. Je prépare mécaniquement une tisane aux fleurs tandis que des souvenirs envahissent mon cerveau. Je passerai te voir demain papy. Mon Neo, tu en fais assez pour ton grand-père, amuse-toi, tu es jeune et tu as toute la vie devant toi.

Je sens des larmes menacer de monter mais je les refuse car je sais que si je craque maintenant, je vais m'effondrer et je ne peux pas faire ça. Pas tout de suite. Je sors le service à thé préféré de papa et prépare le tout. Parfois, les choses seront plus difficiles mon bébé mais tu ne dois pas oublier qui tu es. Tu ne dois jamais oublier à quel point tu es une créature merveilleuse.

Je repose le plateau parce que mes mains tremblent et que je sens que je vais tout casser. Je sens une petite personne se glisser entre mes jambes pour me faire face. Je baisse les yeux vers ma petite soeur. Atara me regarde avec ses grands yeux gris métalliques, son beau visage semble inquiet car ses sourcils sont froncés.

- Tu es triste ?

- Oui.

- Parce que papy Manuelo dort et qu'il ne va plus se réveiller ?

- Oui, il est mort.

- Tu veux qu'il revienne ? me proposa-t-elle avec toute son innocence d'enfant.

- C'est impossible, murmurai-je en souriant. Son temps de vie est fini et... c'est interdit...

- Pourquoi ?

- Parce que les personnes destinées à mourir doivent le rester, soupirai-je, sauf cas exceptionnel mais là, ce n'est pas le cas !

AITHIOPIA [T6]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant