43. MOON

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Je suis allongé sur mon lit, le regard fixé sur le plafond de ma cellule. Depuis que je suis devenu prisonnier de l'Ordre Impérial, mes journées se ressemblent toutes. Je me remémore ma rencontre avec Dalia.

Je me rappelle la dernière fois que j'ai vu Dalia, celle qui croyait en moi et m'admirait. Elle m'avait regardé avec des larmes aux yeux et j'avais vu la douleur dans son regard.

Elle était la seule à croire en moi, à me trouver bon et à m'admirer. J'aimais la façon dont elle me regardait, cela me motivait à devenir meilleur chaque jour. Mais maintenant, tout cela est fini. Je me sens comme un moins que rien et j'ai perdu tout espoir.

Je ferme les yeux et essaie de chasser les pensées négatives de ma tête. Mais même dans mes rêves, je suis hanté par le souvenir de ma chute. J'entends encore les cris des soeurs de Dalia mortes.

Je me demande souvent si je mérite vraiment ma punition. J'essaie de me rappeler que mes actes ont eu des conséquences graves et que je dois assumer mes responsabilités.

Mais parfois, je me demande si c'est réellement la seule solution. J'ai le sentiment de mériter plus, beaucoup plus que ça.

- Voulez-vous manger ?

Je me tourne vers Raphaël qui est passé pour la visite médical journalière. Il ne vient pas toujours pour moi mais passe souvent me voir. Il est toujours si gentil et posé que j'ai parfois du mal à le voir comme un Impérator.

- Son Altesse fait un régime, marmonne Laurence.

Je souris, Laurence aime me taquiner, il est un des rares à le faire et cela me met toujours de bonne humeur. Raphaël fait mine de ne pas avoir entendu l'échange, il m'examine puis s'en va avec Laurence.

Je me replonge dans mes souvenirs, me rappelant la douceur de Dalia, de sa foi en moi qui avait le pouvoir de me transcender.

Je me souviens malheureusement aussi de ses larmes, de la douleur dans ses yeux lorsque j'ai été jugé et condamné. Elle était là pour moi, me soutenant, m'encourageant à continuer à me battre.

Mais maintenant, tout est différent. Je me sens perdu, comme si j'avais perdu ma raison d'être. Je suis en prison, condamné à vivre dans l'obscurité des donjons de l'Ordre Impérial.

Dalia n'est plus là pour me soutenir, pour m'aider à croire en moi. Tout ce qu'il me reste, c'est le silence et le vide. Je me sens comme un moins que rien, un être insignifiant qui a perdu tout espoir.

Je me lève de mon lit et commence à marcher dans ma cellule, faisant les cent pas. Je suis frustré de ne pas pouvoir sortir. Mon instinct me pousse à découvrir ce qui se passe entre Esdras et Jude.

Je me sens impuissant, enfermé dans ma cellule comme un animal en cage. Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser à Davina. Je suis pris dans mes pensées, tourmenté par les événements récents et mon impuissance à changer quoi que ce soit.

Je ne sais pas combien de temps, je suis resté là, perdu dans mes pensées, mais soudain, j'entends des voix dans le couloir.

Je m'approche de la porte de ma cellule et tends l'oreille. Les voix se rapprochent et je reconnais celles d'Esdras et de Jude. Ils parlent de Davina, la femme d'Esdras. Je me demande ce qui se passe, pourquoi ils sont si agités.

- Est-ce que Davina est revenue ? demande Esdras à Jude.

Je reste figé devant la porte, abasourdi par cette révélation. Je savais que Davina avait disparu, mais je ne savais pas qu'elle était revenue.

- Je suis désolé, Esdras. Je t'ai menti. Elle est revenue il y a quelques semaines déjà, répond Jude d'un ton hésitant.

Comment cela est-il possible ? La dernière fois que j'ai entendu parler d'elle, elle était morte. C'était pour ça que je ne m'étais pas plus attardé sur elle alors même que je la soupçonnais de faire partie de CIRE.

AITHIOPIA [T6]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant